Dimanche 7A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 7A 2020

Le message de ce dimanche est celui de la sainteté qui se vit dans l’amour du prochain. Ce dernier n’est pas forcement celui qui nous fait du bien, il peut être ennemi, adversaire, étranger, etc... C’est par l’amour du prochain que l’on devient saint !

Le message de ce dimanche est celui de la sainteté qui se vit dans l’amour du prochain. Ce dernier n’est pas forcement celui qui nous fait du bien, il peut être ennemi, adversaire, étranger, etc. Mais si on croit en Dieu on est appelé à avoir la prédisposition d’aimer n’importe qui, car aimer tout le monde c’est pratiquement impossible. Il faut imiter Dieu qui aime tous les hommes, les bons et les méchants. Il est le père de tous. C’est par l’amour du prochain que l’on devient saint.

            Dans la première lecture, il s’agit de la prescription fondamentale de la loi de Moïse «Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.» (Lv19,2) Il s'agit vraiment d'être saint comme Dieu est saint. Il faut alors savoir en quoi et comment Dieu est saint et connaître  son invitation à devenir saint. La manière d'être et de faire de Dieu doit être le fondement de notre manière d'être et d'agir. La sainteté de Dieu est la condition de notre propre sainteté. C’est ici où se réalise l’affirmation de notre existence: l'homme est à l'image de Dieu. Être à l'image de Dieu, c'est apprendre à être un saint comme lui-même est saint. La sainteté est le nom de Dieu car Il se définit à partir de la sainteté. Cette dernière doit être aussi notre définition.

            Un refrain scande le texte que nous avons écouté: «Je suis le Seigneur votre Dieu.» Dieu se présente et nous révèle son nom. Il nous rappelle constamment son identité. Pourquoi? Sans doute pour le connaître et comprendre tout ce qu’il nous dit et qu’il nous fait savoir. Les actions de notre Seigneur doivent être comprises à partir de sa sainteté. De notre part, nos paroles, nos comportements, nos attitudes et nos actes doivent prendre leur source à la sainteté de Dieu. Mais évitons de nous laisser enfermer dans une obligation ou une règle à suivre pour atteindre la sainteté; elle se vit dans le concret de chaque jour. Elle nous habite si Dieu est en nous, s’ Il inspire toute notre vie.

            Dans les paroles de l’Évangile que nous venons d’entendre, Jésus dit aux disciples:«Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent.» (Mt5, 44) Ainsi il nous invite tous à un amour qui n’exclue personne, qui ne laisse personne de côté. Il donne des exemples concrets de cet amour: «Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tend lui encore l’autre.» «Si quelqu’un veut te prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.» (Mt5, 39-40) La tunique, au temps de Jésus, était un vêtement de dessous, qu’on n’enlève qu’à celui qui va être vendu comme esclave! Et le manteau servait à se couvrir la nuit, c’est pourquoi la loi prescrivait de ne pas le prendre à quelqu’un plus d’une journée. «Si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais en deux mille avec lui.» (Mt5, 41) C’était là un privilège des soldats de pouvoir réquisitionner quelqu’un pour l’aider à porter sa charge. Jésus lui-même donnera toute la dimension de son amour par sa mort sur la croix, et par sa prière: «Père, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.» (Lc23, 34) Pour autant, s’agit-il de rester passif devant le mal? Certainement pas, tout simplement il veut apprendre à ceux qui le suivaient à ne pas se venger. Jésus n’appelle sûrement pas à un amour passif, et parfois, faire reconnaître et respecter ses droits ou ceux des autres est certainement le meilleur moyen de faire grandir l’autre!

            Un ennemi est celui qui nous veut du mal ou nous en a fait. La situation d’inimitié est présente dans la vie de chaque jour. Cela nous demande quotidiennement des gestes de miséricorde comme nous le recommande le Pape François: «Supporter avec patience les personnes ennuyeuses. Et de telles personnes, on en connaît tous! Cette voisine qui ne dit jamais bonjour, cette personne qui ne rate jamais l’occasion d’une remarque désagréable, cette autre qui vient vous raconter sa vie alors que vous avez tant d’autre chose à faire. Cette personne qui vous téléphone tous les jours depuis une semaine pour vous vendre des panneaux solaires... Ce diacre dont l’homélie ne va pas tarder d’être trop longue… C’est ainsi, à travers de tout petits actes d’amour quotidiens que l’on peut devenir saints: Vous donc, vous serez parfaits comme votre père céleste est parfait». Amen

            Pour nous, cet Évangile est aussi un appel à mettre en œuvre la Parole de Dieu dans notre quotidien. Alors il faut la recevoir. Et la recevoir dans un des «morceaux» les plus difficiles qui est le sommet de la Loi d'amour que Jésus Christ nous propose: «Et bien, moi je vous le dis, aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent.»  Ces mots ne sont pas seulement à entendre mais à vivre, dans un monde bien réel, dans une société donnée, où les conflits, les tensions, nos regards sur l’autre nous convoquent à une forte conversion intérieure et à un agir digne de l’Évangile. «Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent» Par ces paroles, Jésus  nous dit d’où nous venons et là où nous allons. Ces gens que nous ignorons ou que nous haïssons, ce sont nos frères et sœurs: tous nous avons été créés à l’ image et à la ressemblance de Dieu. Puisque nous portons en nous la capacité d’aimer, d’aimer jusqu’au bout de l’amour, changeons notre attitude pour découvrir qu’aimer comme Dieu aime est notre unique espoir. Ayons confiance en Jésus, le seul qui nous inspire cet amour universel.