Dimanche 15 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 15 A 2020

Dans le sillage des lectures de ce dimanche nous pouvons comprendre qu’après la tempête vient le beau temps, de l’échec la réussite ou tout simplement après les ténèbres vient la lumière.

 Après beaucoup d’épreuves, un semeur reçoit une bonne récolte. Ayons confiance au Seigneur, il voit et il écoute notre misère, il ne tarde pas à nous répondre.

                Le peuple d’Israël a connu beaucoup de difficultés durant son histoire mais chaque fois les prophètes essaient de leur donner l’espoir des temps nouveaux; les mauvaises situations se transformaient en prospérité de temps en temps. Le prophète Isaïe redonne l’espoir au peuple «De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l’avoir fécondé et l’avoir fait germer (…) ainsi la parole qui sort de ma bouche [Dieu], elle ne revient pas … sans avoir accompli ce que j’ai voulu.» (Is55, 10-11) Le Seigneur, notre Dieu fait tout ce qu’il veut, sa parole n’est pas vide et sans effet, tout ce qu’il a dit il l’accompli. Cela est notre assurance et un appui quand les choses vont mal. Isaïe nous invite à contempler la puissance de la parole Dieu. Dieu n’est pas un homme pour mentir, sa parole est d’or, elle est ferme, ce qu’elle annonce s’accomplit certainement tôt ou tard.

                Que dit-elle cette parole de Dieu? Elle dit beaucoup de choses mais le plus important est l’amour du Seigneur pour tous les hommes. Dieu nous aime, il ne ferme pas les yeux pour ce qui nous fait du mal. Ne laissons pas nos cœurs se troubler par ce qui se passe autour de nous, par les tempêtes du moment. Dieu nous aime, rien ne peut tarir les flots de son amour. Ayons une ferme confiance comme saint Paul «J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous» (Rm8, 18) dit-il aux Romains. En dépit des apparences, le Seigneur reste le Maître des temps et des circonstances. Rien ne lui échappe jamais, il ne tarde pas, c’est son heure qui n’est pas encore arrivée, nous n’avons pas besoin de craindre avec lui. Dieu nous aime toujours, toutes choses concourent au bien de ceux qui l’aiment, de ceux qui espèrent sa parole. 

                L’Évangile revient à l’efficacité de la parole de Dieu appelée à produire des fruits en nous. La parabole du semeur proclame l’avènement du Royaume à l’image traditionnelle de la récolte. Elle met en lumière sa douloureuse maturation et sa réalisation. Le message de cette parabole est clair: Dieu est généreux en semis, mais la réalisation des fruits de son semis dépend aussi et en même temps de notre libre collaboration. Que le fruit dépende de la terre où il tombe est quelque chose que l’expérience quotidienne nous confirme. Par exemple, parmi les enfants d’une même famille, les uns peuvent être des chrétiens pratiquants et les autres deviennent incroyants. Ils ont entendu la même chose, mais la graine est tombée sur un terrain différent.

                Le semeur sorti pour jeter à pleine main la semence, c’est Jésus; la semence, c’est sa parole, son Évangile, et la terre qui reçoit cette semence, c’est le cœur de l’homme, le cœur de chacun de nous. Le semeur de l’Évangile se heurte d’abord aux différents échecs, à l’insuccès : d’abord la graine est mangée avant de germer, puis la jeune pousse est brûlée par le soleil avant de grandir, enfin la plante développée est étouffée par les mauvaises herbes. Dans tout cela nous y trouvons l’image du royaume de Dieu et de la croix de Jésus. On peut se tromper pensant que dans la suite de Jésus, on perd du temps car les résultats ne sont pas apparents, visibles ou ils ne sont pas en fonction des efforts dispensés. Pensez à la fidélité de Job et les difficultés qu’il a rencontrées. Les échecs multiples n’ont pas empêché ce semeur à garder l’espérance. Ne  soyons jamais désespérés, tôt ou tard la réussite arrive si chacun y met du sien.

                Avoir la bonne terre seulement ne suffit pas pour avoir la bonne récolte, il faut beaucoup de choses comme le labour, l’entretien, l’arrosage, etc. Avoir la foi, recevoir la parole, cela nous demande d’offrir les meilleures conditions de croissance. Sans cette croissance la parole de Dieu devient stérile. Dans  la foi, il nous faut donc de la disponibilité à l’accueillir, de la persévérance, de l’assiduité et non des ferveurs passagères. Soyons fidèles à Dieu, à sa parole mais surtout à son amour. La parole de Dieu doit être longuement écoutée et méditée sinon elle ne prend pas racine en nous. Ne nous amusons pas à l’écouter mais soyons heureux en l’écoutant.

      Pour avoir les fruits de notre foi, nous devons nous libérer de ce qu’il y a de mauvais en nous, des convoitises, de l’orgueil, et finalement nous libérer de nous-mêmes, pour enfanter en nous l’homme nouveau créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. La conversion est fondamentale pour la bonne croissance de la parole de Dieu en nous. Elle est une exigence pour que la grâce de Dieu agisse dans la vie humaine. Actuellement alors que certains chrétiens perdent le sens du péché, il est difficile de trouver la grandeur et l’efficacité de la parole de Dieu. Sans conversion, notre intérieur risque de devenir une jungle sauvage où rien de nouveau ne peut trouver place. Sous la lumière de la conversion, malgré les semailles en difficultés, la moisson peut devenir merveilleuse. Que l’espérance et l’optimisme soient toujours vivants dans notre Église grâce à la prière et au travail de tous les fidèles de Jésus Christ !