Dimanche 6A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 6A 2020

La parole de Dieu de ce dimanche parle de la piété chrétienne.

 Comme disciples de Jésus, notre vie doit avoir sa référence en Dieu. Nous ne devons pas imiter les autres dans leur manière d’aimer mais aimer comme Dieu aime. Nous devons vivre ensemble, juger miséricordieusement et surtout nous réconcilier avant tout entre nous. Pour atteindre cette perfection, la Parole de Dieu nous rappelle le respect de la loi du Seigneur «Observer les commandements.» L’accomplissement de la loi de Dieu offre la vraie vie.

            «Si tu veux tu peux observer les commandements.» (Eccli15, 15) En Dieu, il n’y a pas d’obligation, de dictature mais une proposition, une invitation ou un choix personnel. Au fond de tout cela, nous trouvons l'amour de Dieu pour tous les hommes, il veut le bonheur de tout le monde, mais comme nous le dit un sage dans la première lecture «Il dépend de ton choix de rester fidèle.» Dieu nous considère comme des adultes et responsables de nos actions. Nous devons savoir qu’Il déteste le péché et qu’Il ne donne à personne la permission de pécher car «Il n'a commandé à personne d’être impie, il n’a ordonné à personne la permission de pécher.» (Eccli15, 20) Dans la première lecture de notre célébration, il est question aussi de la mort. La mort ainsi que la vie dépend de nous, de notre choix: la vie implique le choix du bien et la mort le choix du mal. Il s’agit ici de la mort morale, celle qui peut venir en étant même vivant et qui fait de l’inique un mort vivant. Nous devons nous efforcer à faire du bien pour vivre malgré nos limites et nos difficultés à l'accomplir.

            Dans l’Évangile, Jésus montre le chemin de la vie en passant d’une morale du permis et du défendu à une morale fondée sur l’amour. Ainsi il nous aide à bien comprendre les commandements afin d’arriver à la perfection. Celle-ci bien qu’elle soit inaccessible, reste toujours une invitation de Dieu pour nous. La perfection ne se trouve pas seulement par exemple dans le fait de ne pas tuer ou de ne pas commettre l’adultère. Pour Jésus, quiconque tue sera mis à mort devant un tribunal, mais aussi «Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement.» (Mt5, 22) Celui qui accomplit un manque de communion, d’amour, de fraternité, de justice et de pardon est en infraction devant l’amour de Dieu. L’enseignement de Jésus nous appelle à devenir des amoureux de Dieu et de notre prochain; c’est cela la perfection.

            L’enseignement de Jésus ne supprime donc pas la morale existante «Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir» (Mt5,17) il l’accomplit en lui rendant sa dimension première qui était d’être une ouverture à l’amour. Les hommes l’ont réduite à une série de prescriptions légalistes, qu’il s’agisse du talion, du divorce, du sabbat et de bien d’autres domaines de la vie. L’enseignement de Jésus vise l'éducation humaine, sociale et religieuse de l’homme pour son unité intrinsèque. Si nous devons améliorer notre vie et notre société, empruntons le chemin que Jésus nous propose. Il veut notre transformation intérieure et non notre pureté extérieure. L’homme ne doit pas avoir une pureté qui éclate à l'extérieur alors que son intérieur est en pleine corruption comme au cimetière où les tombes sont en décomposition à l’intérieur et blanchies à l'extérieur. Jésus est contre une religiosité rigoureuse qui se limite à une simple cérémonie et à des rites et ainsi tout ce qui est extérieur, alors que  l'intérieur est plein d’iniquité à cause de graves vices.

            Jésus a quelque chose à dire sur la justice qui est en difficulté actuellement. «Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume de Dieu.» (Mt5, 20) Quelle était la justice des pharisiens? Pensez à l’épisode de la femme adultère. La justice pour un croyant consiste à donner à chacun ce qu'il mérite pour vivre sa dignité et son bonheur. Les petits méritent une bonne éducation ; les coupables, le pardon ; les malades la guérison ; les affligés la joie ; les nécessiteux l'aide ; les tristes la consolation. C'est cette justice que Jésus veut introduire dans notre monde, une justice qui répare et non une justice qui tue, qui détruit l’amour et qui fait souffrir. Rappelez-vous de l'opposition de Jésus aux pharisiens quant à leur compréhension du divorce. «Eh bien, moi je vous dit: tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère.» (Mt5, 32)

            Pour Jésus, la vie et la mort se trouvent entre nos mains, à nous de choisir. Que l'écoute de la Parole de Dieu, accueillie et méditée nous fasse toujours choisir la vie en toute liberté. Pour cela, sachons découvrir «La sagesse de Dieu, la sagesse tenue cachée, établie par lui dès avant les siècles, pour nous donner la gloire» (1Co2, 7) Dans sa rencontre avec Jésus, saint Paul a goûté de cette sagesse, il s’est laissé transformer par l’amour infini de Dieu et il est devenu l’apôtre d’une vie intérieure renouvelée. Ainsi l’homme qui vit de cet amour retrouve sa pleine liberté qui lui fait passer du dynamisme de la loi à l’amour. Efforçons-nous à rencontrer ce don unique car «Aucun de ceux qui dominent ce monde n’a connu cette sagesse de Dieu.» (1Co2,8)