Dimanche 14 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 14 A 2020

Ce dimanche nous découvrons combien le Seigneur est bon et sauveur. Il se révèle aux humbles et il les invite à le suivre. Il a pitié de ceux dont les autres ne se soucient jamais ou se soucient peu. Dans sa magnificence, Jésus célèbre cette préférence de Dieu, et il est aussi le premier à imiter cette humilité et cette simplicité.

                L’humilité et la simplicité sont difficiles à vivre. Les juifs retournés de l’exil ont expérimenté le découragement car ils ne voyaient pas l’orgueil national d’autrefois lorsqu’ ils dominaient d’autres peuples. Pire encore, ils ne trouvaient pas la possibilité de restaurer leur ancienne gloire car ils étaient sous le joug de l’empire perse, ils n’avaient ni prestige, ni pouvoir, ils étaient colonisés. Dans ce désespoir, le prophète Zacharie intervient «Exulte avec force, fille de Sion! Crie de joie, fille de Jérusalem! Voici que ton roi vient à toi.» (Za9, 9). Tout semble avoir échoué et le prophète annonce une espérance. Leur Messie sera humble mais cela ne lui empêchera pas le triomphe «Son empire ira de la mer à la mer et du fleuve aux extrémités de la terre.» (Za9, 10) Ce Messie n’utilisera par la force pour s’imposer mais la justice car il sera un messager de la paix. On voit très bien que la prophétie de Zacharie s’est réalisée en Jésus Christ, c’est lui qui triomphe sans force mais par amour. Celui qui a l’Esprit de Jésus Christ doit imiter sa manière d’être et de faire. Selon saint Paul «Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas. Mais si l’Esprit … habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus… donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous.» (Rm8, 9.11) C’est donc, Jésus qui donne un sens à notre vie, il est notre orgueil et notre espérance.

                L’Évangile décrit deux groupes humains: les savants ou les sages et les tout-petits. «Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits.» (Mt11, 25) Qui sommes-nous? Est-ce qu’on ne peut pas être tout-petit et sage ou savant à la fois? Il y a la sagesse que nous nous donnons et celle donnée par Dieu. La sagesse qui ne vient pas de Dieu peut ruiner notre relation avec Dieu et avec notre prochain. Mais la sagesse que Dieu donne nous fait savoir que nous sommes tout-petits et fragiles. Nous ne pouvons pas découvrir notre petitesse en dehors de la sagesse que Dieu nous donne. Dans ce cas notre petitesse ne nous diminue pas, au contraire, elle nous relève. Et Jésus se réjouit de la petitesse de ses disciples qui découvrent ce que les autres n’ont pas remarqué. Il se réjouit des humbles et des pauvres qui découvrent qu’ il est le Fils de Dieu au moment où les scribes et les docteurs de la loi se perdent dans leurs interrogations au sujet de lui. Le texte original parle de jeunes enfants au lieu de tout-petits. Normalement les enfants reconnaissent leur petitesse et ils font confiance à leurs parents. Telle doit être notre attitude envers Dieu. Jésus rend grâce à son Père pour le bon accueil que les foules incultes ont fait de son enseignement alors que les intellectuels ou les scribes s’imaginent posséder une fois pour toute la vérité et n’avoir plus besoin de la chercher avec les autres ou auprès de Dieu. Faisons attention car notre raison peut comprendre beaucoup de choses et reste bloquée pour les choses du royaume de Dieu. Jésus veut que notre foi soit une vie entre la grandeur de Dieu et la petitesse de l’homme.

                Si la révélation n’arrive pas à certaines personnes c’est à cause de leur choix ou de leur orgueil et non de leur avoir ou être. L’intelligence n’est pas ennemie de la foi, le Nouveau Testament nous parle de quelques intellectuels qui étaient disciples de Jésus: Gamaliel et son fameux élève saint Paul, théologien de haut niveau, un intellectuel chevronné qui cherche à unir la culture juive et la culture grecque, ainsi que Nicodème. Ce dernier était maître dans tout l’Israël selon le témoignage de Jésus. Il y avait trois catégories de ceux qui suivaient Jésus. Certains l’ont suivi jusqu’à la croix, les autres voulaient le suivre mais ils n’étaient pas déterminés à le faire, les derniers l’ont suivi pendant un moment puis ils l’abandonnèrent. Nous, nous voulons le suivre jusqu’au bout car nous savons qu’il est notre Sauveur. Mais Jésus ne nous oblige pas à le suivre, son invitation peut être acceptée ou non, car l’homme est libre et Jésus respecte notre liberté. Seulement il faut accepter les conséquences de notre acceptation ou de notre refus. Mais il ne faut pas endurcir notre cœur, refuser d’écouter ou s’entêter devant la parole de Dieu, cela peut nous coûter très cher !

                L’invitation de Jésus est donnée d’abord à ceux qui sont dans le besoin «Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau et moi je vous soulagerai.» (Mt11, 28) Il prend plaisir à inviter des gens simples, comme des apôtres, qui étaient des pêcheurs, comme Marie-Madeleine, des malades etc. Mais l’invitation de Jésus est l’acceptation du joug «Chargez-vous de mon joug.» (Mt11, 29) Il n’y a pas de grandes promesses de repos dans la suite de Jésus. Être son disciple ne change parfois pas notre situation sociale mais Jésus transforme notre cœur, ainsi notre vie n’est plus un fardeau que nous portons mais un don qui nous rappelle la miséricorde de Dieu «Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger» (Mt11, 30) nous dit-il. Quand nous répondons à l’invitation de Jésus, nous participons ainsi à sa vie, lui qui est «Doux et humble de cœur.» (Mt 11, 29). Je termine en signalant que notre condition humaine nécessite la foi et l’amour en Jésus pour mener une existence pleine de joie malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer. En dehors de la foi et de l’amour, notre vie est une condamnation perpétuelle. Merci Seigneur de ton amour pour nous tous.