Dimanche 26 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 26 A 2020

La parole de Dieu nous révèle que les vrais enfants de la sagesse de Dieu sont ceux qui se convertissent suite à la parole des prophètes. Pour Dieu, des femmes et des hommes ne sont pas d’office bons ou mauvais, on le devient. Les pécheurs ne doivent pas s’inquiéter au contraire, ils sont appelés à changer leur comportement et leurs attitudes en répondant à l’invitation que Dieu leur tend.

                La première lecture reprend le thème de dimanche dernier qui nous disait que les pensées de Dieu ne sont pas celles des hommes. Au lieu de nous condamner, Dieu nous invite à la conversion «Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie.» (Ez18, 27) Ici l’invitation de la conversion est personnelle mais elle se situe dans la conversion collective car nous sommes tous concernés.  La responsabilité collective n’est pas le souhait de Dieu, car cela provoquerait la punition des bons et des méchants, ce qui fausserait sa justice. Chacun sera jugé sur ses propres actes. Ceux qui sont convertis sont appelés à vivre la communion et l’unité pour se réconforter les uns les autres dans les épreuves. Ils doivent éviter de se voir supérieur et de chercher des intérêts égoïstes mais chercher à amener les autres à ce qui fait leur joie comme le suggère saint Paul à la communauté de Philippe. «Ne recherchez pas chacun vos propres intérêts mais plutôt que chacun songe à ceux des autre.» (Ph2, 4) Saint Paul nous demande de suivre l’exemple de Jésus qui s’est fait esclave et a accepté la mort par amour de ses frères qui sont des hommes et des femmes qu’il veut sauver. Si nous appliquions l’humilité et la simplicité de Jésus dans la vie de chaque jour, nous améliorerons petit à petit nos familles, nos communautés et nos sociétés. Évitons l’obsession de nous considérer meilleurs, différents des autres; ne cherchons pas à avoir raison et à attribuer le tort aux autres en les considérant inférieurs, coupables ou responsable de nos malheurs. En un mot, évitons les dangers de l’humilité qui sont l’égoïsme, l’envie et la vanité.

                L’Évangile parle du père et de ses deux enfants. Nous connaissons tous ces deux enfants de la parabole de Jésus, on peut les rencontrer dans chaque famille. Mais il serait malhonnête d’appliquer les paroles de Dieu aux autres et non à nous-mêmes. C’est  bien à chacun de nous que les paroles de Jésus s’adressent spécialement. Nous devons regarder cette parabole avec les yeux d’un chrétien et l’appliquer à notre vie chrétienne. Dieu le Père envoie ses enfants - que nous sommes - travailler dans sa vigne. Travailler, c’est promouvoir le salut des autres, construire la vérité, la paix, la charité, la justice avec miséricorde. Il y a des idéologies qui ne veulent pas entendre cette image de paternité de Dieu en la jugeant machiste. Mais   c’est la pauvreté de notre langage car Dieu est à la fois notre père et notre mère. Dans certaines cultures, on n’a pas ce problème pour exprimer l’idée de Dieu. Dans ma culture, nous disons que Dieu ou Imana est «umubyeyi», un terme neutre qui s’applique également au père et à la mère et qui signifie quelqu’un qui engendre.

                L’Évangile nous parle d’un père qui dit à son premier fils «Va travailler aujourd’hui à la vigne. Celui-ci répondit: Je ne veux pas. Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla.» (Mt21, 29) Le fils a changé d’avis, a sagement rectifié et, bien qu’il ait dit non, est parti travailler à la vigne de son père. Dans nos vies, nous adoptons des attitudes qui ne sont pas conformes à la volonté de Dieu et plus d’une fois, nous entendons la voix de l’Esprit Saint qui nous demande de rectifier notre position. C’est ce qui arriva à ce fils de la parabole. Le père s’adressa de la même manière au cadet et «Celui-ci répondit: Oui, seigneur! Et il n’y alla pas.» (Mt21, 30) Parler semble facile. Donner des idées aux autres est très pratique. Un sage de notre temps a dit que la personne devrait être mesurée par la qualité des engagements qu’elle prend et qu’elle remplit, et c’est vrai. Combien de vrai programme que nous présentons et que nous n’accomplissons jamais? Une chose est la théorie et une autre est la pratique. En théorie, nous sommes tous bons, mais en pratique personne ne peut jeter la première pierre à la femme adultère, comme nous le dit saint Jean l’évangéliste «Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre.» (Jn8, 7) Jésus a dit «Tous ceux qui disent Seigneur, Seigneur n'entreront pas dans le Royaume des Cieux, mais ceux qui font la volonté du Père.» (Mt7, 21) En espagnol on dit souvent «Obras son amores y no buenas razones». À la fin de notre vie, nous serons jugés par quelque chose de plus que des mots  car les œuvres sont une expression d’amour.

                Dans la parabole, le père évoque Dieu. Lorsque Jésus-Christ veut nous parler de Dieu, il utilise presque toujours le mot Père. C’est le concept de Dieu que Jésus-Christ a et qu’il veut nous transmettre. Lorsque les Apôtres lui ont demandé de leur apprendre à prier, le premier mot a été celui de notre Père (Mt6, 9). Jésus loue ceux qui font de petits gestes de service qui traduisent notre engagement à l’amour pour Dieu et notre prochain. Que nos vies soient accompagnées non seulement de mots, mais aussi d’œuvres. Le langage de la vie est plus important que le langage des lèvres. Quand le Seigneur nous demande quelque chose, que nous n’agissions pas comme ce fils qui a dit oui à son père et qui ne l’a pas fait.