Dimanche 32 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 32 A 2020

Nous approchons de plus en plus de la fin de l’année liturgique et les lectures des prochains dimanches ont un accent eschatologique, c'est-à-dire un accent de la fin des temps. Nous sommes invités à posséder la sagesse qui nous aide à voir la caducité et la fragilité des choses et de la vie.

                Dans la première lecture, un sage juif nous parle du désir, de la recherche et de la soif de la Sagesse. Il parle de la rencontre entre la Sagesse et la personne qui l’aime «Elle se laisse facilement contempler par ceux qui l’aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent.» (Sg6, 12) La Sagesse est ici personnifiée, cette Sagesse est sans doute Dieu en personne. Dans ce cas, c’est la Sagesse qui prend l’initiative. Dieu se laisse voir, il se laisse trouver, il se fait connaître. Personne ne prend l’initiative de chercher Dieu, il prend le devant pour diriger l’homme qu’il aime et qu’il protège. Pour cet auteur, Dieu est la Sagesse resplendissante qui ne s’éteint jamais. Cette Sagesse est une lumière qui nous illumine tous. Les premiers chrétiens ont compris que ces textes de la Sagesse annonçaient Jésus Christ, véritable sagesse de Dieu venant illuminer ceux qui cherchent Dieu et son amour.

                La Sagesse de Dieu nous donne la lumière pour prévoir et découvrir ce qui est caché. Pour Saint Paul, la sagesse de Dieu nous préserve de l’ignorance au sujet de la mort qui est toujours un énigme pour tous les hommes. «Nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort.» (1Thes4, 13) La sagesse divine nous révèle que la mort est un passage vers Dieu. Dans la mort, Jésus nous rejoint pour nous conduire vers son Père. Ce sont ceux qui nous ont précédé dans la mort qui auront d’abord l’avantage de ressusciter pour une vie nouvelle dans l’éternité. La mort n’est pas une punition ni une diminution de notre vie mais un don pour recevoir une nouvelle vie. Le problème n’est pas la mort mais dans quel état nous mourons. Mourir dans l’espérance de rencontrer Jésus est un gain par rapport à cette existence terrestre.

                Dans la parabole des filles d’honneur invitées à la noce, Jésus loue celles qui ont eu la sagesse de prévoir l’huile suffisante pour tenir des lampes allumées pendant toute la durée de la fête. Le royaume de Dieu est comme une fête où il faut se préparer. Dans un village, le mariage est une grande fête. Plus le village est petit, plus les gens participent, car la plupart des habitants sont des parents et amis du marié ou de la mariée. Il y a de la musique, des chants, des filles  disposées pour faire une  haie d’honneur à la mariée, les rues sont décorées ainsi que les maisons. Nous voyons que selon l’Evangile, c’était le marié qui allait à la maison de la mariée où celle-ci et ses amis l’attendaient et quand le marié et son cortège arrivaient, tout le monde sortait pour le recevoir. Les cérémonies continuaient durant la nuit, chez le marié avec des torches allumées. En un mot, le mariage impliquait la joie, le bonheur et la communion. Ne pas être invité ou absent à cette fête signifiait être exclu de la communauté et pouvait être à l’origine des guerres et des conflits. Ceux qui connaissent la littérature et la mythologie grecques se souviennent que ne pas inviter «Éris» l’un des dieux grecques, a provoqué la fameuse guerre de Troie qui a opposé des héros et des dieux.

                Comme le dit Jésus, le royaume de Dieu est comparé à un mariage où règnent la joie et le bonheur. Dans la parabole, cinq filles seulement étaient clairvoyantes ou sages, elles s’étaient préparées pour rester jusqu’à la fin de la fête. Les cinq autres, non. Elles avaient laissé l’huile de leurs torches et elles n’ont pas pu sortir pour recevoir l’époux. Jésus dans cette parabole nous rappelle que nous devons être toujours préparés à le recevoir. Nous devons être comme les filles de la parabole «En même temps que leurs lampes, prirent de l’huile dans les fioles.» (Mt25, 4) Nous devons être comme un chauffeur qui doit faire un long trajet et qui vérifie sa voiture et met de l’essence pour ne pas s’arrêter à mi-chemin. Mais l’huile qui doit éclairer notre vie chrétienne, c’est l’amour. À la fin de notre vie nous serons jugés sur l’amour. Jésus nous avertit d’être vigilants «Veillez donc, car vous ne savez pas ni le jour ni l’heure.» (Mt25, 13) Veiller signifie ne pas s’endormir, car nous ne savons ni le jour ni l’heure où nous devons nous présenter devant Dieu. Combien de personnes sont mortes subitement, que ce soit par accident ou par mort naturelle.

                Quand tout va bien, nous vivons sans souci. Actuellement, ce n’est pas le cas, beaucoup de dangers nous entourent. Jésus nous rappelle que notre vie est fragile et que nous devons toujours être prêts pour le moment où nous devrons sortir de cette vie et entrer dans son royaume. Nous sommes des pèlerins qui vont à la maison du Père et qui font le chemin de la vie éternelle. Pour y arriver nous devons porter les lampes allumées et pour les avoir toujours allumées nous devons fructifier les grâces que nous avons reçues lors de notre baptême. Sachons que le Seigneur viendra et personne ne sait pas ni le jour ni l’heure; nous devons être toujours prêts !