Dimanche 30 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 30 A 2020

La parole de Dieu de ce dimanche parle de l’amour pour notre prochain. Au nom de Dieu il faut prendre soins des orphelins, des veuves, des étrangers, des malades et de tous ceux qui sont dans le besoin. Aimer notre prochain équivaut à aimer Dieu. Que dans nos familles et dans nos communautés, l’attention aux autres devienne le signe de notre fidélité à Jésus Christ et à son enseignement.

                Dans la première lecture, l’auteur du livre de l’Exode dicte les lois morales et religieuses aux israélites sortis de l’esclavage d’Égypte. Ce code exprime la façon dont un croyant doit correspondre au comportement de Dieu sauveur et source de la vie. Le Seigneur invite donc son peuple à prendre soins de certaines catégories de personnes mais pour les orphelins ou les veuves l’avertissement est solennel «Vous ne maltraiterez pas une veuve ni un orphelin. Si tu le maltraites et qu’il crie vers moi, j’écouterai son  cri, ma colère s’enflammera et je vous ferai périr par l’épée: vos femmes seront veuves et vos fils orphelins.» (Ex22, 21-23) L’attention à celui qui n’a pas d’autres voies de sortie est un signe d’une grande libération. Celui qui est recroquevillé sur lui-même, sur ce qui lui est propre est un esclave, il n’a pas atteint sa maturité sociale et religieuse. La grandeur de la personne ou de sa société se mesure non seulement à ses réalisations mais aussi à la place qu’elle réserve aux malades, aux petits, aux handicapés, aux étrangers, aux veuves et aux orphelins. Ceux qui sont sauvés par Dieu doivent se comporter avec miséricorde parce que Dieu, lui aussi les a traités avec amour. En Dieu, l’amour n’est pas un mot, c’est une réalité, c’est un service à l’autre. 

                L’amour pour un croyant n’est pas une question de volonté mais une obligation, c’est un commandement du Seigneur. Regardons comment nous vivons pour nous assurer si oui ou non nous appartenons à Dieu. Un dicton dit qu’un pauvre est allé rendre visite à un homme dont sa sainteté était remarquable. Ce dernier donna à manger à ce pauvre mais avant de le servir lui demanda de choisir ce qu’il voulait. Sans hésiter, le pauvre lui dit qu’il ne mange que du poulet avec du bon vin. Le saint homme lui demanda pourquoi mange-t-il comme des riches. D’un ton très sévère, le pauvre dit qu’on ne doit pas condamner la générosité des gens et qu’encore ce ne sont pas des hommes qui le nourrissent mais Dieu par l’intermédiaire des hommes; quand Dieu donne, il offre ce qui est meilleur, lui qui nous a donné son fils unique. Nous devons aider les nécessiteux comme si c’est le Seigneur qui les aide en nous. Ainsi nous imitons l’amour du Seigneur comme saint Paul le suggère aux Thessaloniciens en devenant pour ceux qui les entourent modèles de foi et d’amour. Ce que nous donnons aux pauvres n’est pas du gaspillage, le Seigneur nous le rendra au centuple au bon moment.

                Dans l’Évangile, nous entendons une question qui a un accent de conspiration et qui relève de la loi de Dieu. «Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi?» (Mt22, 36) Les pharisiens cherchent à l’accuser de transgresser la loi de Dieu. Mais ils posent une question qui est de la logique de Jésus, celle d’aimer Dieu. En bon juif, Jésus connaissait la loi et il avait bien compris. Il avait trouvé dans la loi que deux commandements, l’amour à Dieu et l’amour à notre prochain. «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu (…) Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» (Mt22, 37.39) Pour Jésus ces deux commandements sont la synthèse de ce que Dieu avait dit à son peuple. «De ces deux commandements dépend toute la loi, ainsi que les prophètes.» (Mt22, 40) Celui qui aime a tout compris et il accomplit tout. Un docteur de la loi qui a interrogé Jésus n’osa pas contredire Jésus parce que son interprétation de la loi était la meilleure.

                Selon Jésus, les deux commandements forment l’armure à laquelle tout le reste est suspendu, si nous les enlevons, tout le bâtiment s’effondrera. Quand tout le reste est préféré à l’amour, la loi elle-même est déformée. Pour lui, l’amour pour Dieu et l’amour pour les hommes sont inséparables. La manière parfaite d’aimer Dieu est d’aimer notre prochain. Ce que dira saint Jean autrement que «Celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas.» (1Jn4, 20) Aimer vraiment c’est découvrir l’autre, c’est se donner, c’est accepter l’autre tel qu’il est, c’est s’ouvrir sincèrement à l’autre. Cet amour qui va vers l’autre est un don de Dieu. Nous obtenons cet amour de la part de Dieu qui est riche en amour. Il est donné  dans les sacrements, dans la parole de Dieu et dans la prière. Nous participons par exemple à la messe pour nous fortifier dans la source inépuisable de l’amour de Dieu. Celui qui ne connaît pas Dieu, son amour est purement humain. Cet amour peut risquer de disparaître ou d’être un simple sentiment. Un amour purement humain peut avoir des visées mesquines qui cachent certains intérêts politiques, économiques ou sociales. Jésus nous recommande de ne rien faire pour être acclamé par les hommes.

                Gardons jalousement notre amour parce que, comme le dit saint Jean de la Croix «Al ocaso de nuestra vida nos examinarán sobre el amor: Au soir de notre vie, nous serons traités ou examinés sur l’amour». Si nous voulons savoir comment être heureux et rendre les autres heureux, aimons Dieu et notre prochain de tout cœur. Que la grâce de la messe de ce dimanche augmente en nous la force d’aimer ceux que notre nature pécheresse a détournés de nous.