Dimanche de Pâques 3 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de Pâques 3 A 2020

Jésus ressuscité continue encore sa manifestation pour assurer à ses disciples qu’il n’a pas été retenu par la mort, il est donc vivant. Il est sur le chemin de nos vies pour nous accompagner afin de nous protéger et de susciter notre espérance en lui et en son amour.

Dans la liturgie de la Parole de Dieu de ce dimanche, c’est l’événement de la résurrection de Jésus Christ qui retient encore notre attention. Jésus ressuscité continue encore sa manifestation pour assurer à ses disciples qu’il n’a pas été retenu par la mort, il est donc vivant. Il est sur le chemin de nos vies pour nous accompagner afin de nous protéger et de susciter notre espérance en lui et en son amour.

            Tous les disciples se souviennent de Jésus, leur mémoire émotionnelle est encore vive. D’après Pierre, Jésus est «Cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, prodiges et signes qu’il a opérés» (Ac2, 22). Pour les disciples d’Emmaüs, il est celui «Qui s’est montré un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple.» (Lc24, 19) Mais cet homme exceptionnel a été cloué à la croix par les hommes sans lois ou des impies  (Ac2, 23) car souvent nous ne savons pas apprécier la valeur de la personne. Ses disciples ne s’accusent pas de ne rien avoir fait mais ils veulent finalement témoigner que «Dieu l’a ressuscité, le délivrant des affres de la mort. Aussi bien n’était-il pas possible qu’il fût retenu en son pouvoir.» (Ac2, 24) Ceux qui ont été éclairés dans leur foi et qui ont rencontré Jésus ressuscité essaient d’informer les autres. C’est cela le chemin de la foi, elle se transmet de bouche à oreille sous la direction de l’Esprit Saint. Selon saint Pierre, par la mission «Vous mettez votre foi et votre espérance en Dieu.» (1Pi1,21)  

            En ressuscitant, Jésus n’a pas arrêté son amour, il est celui qui passe en faisant du bien. Il va toujours à la rencontre de celui qui souffre. Il l’a montré le soir de sa résurrection; les deux disciples sont en route vers le village d'Emmaüs, attristés par sa mort; Ils sont sans espoir, tout est arrêté, pas de lumière ni de sortie. Depuis le vendredi saint, leur foi en Jésus s’est évaporée. En les approchant, Jésus prête l’oreille pour écouter leur tristesse, il les laisse exprimer leurs doléances. Ce sont des gens sans mesquinerie, qui disent ce qu’ils ont sur le cœur, ils sont donc honnêtes et libres. De telles personnes existent, l’Évangile nous parle d’un certain Cléophas qui ne cache pas sa tristesse à Jésus, ce voyageur inconnu, qu’il rencontre sur la route «Nous espérions, nous, que c’était lui qui allait délivrer Israël, mais avec tout cela, voilà le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées.» (Lc24, 21) Jésus ne veut pas les laisser dans ce découragement.

             Ils s’attendaient à ce que Jésus soit le libérateur du peuple d’Israël. Ils croyaient vraiment en Jésus, ils expriment à un étranger ce qui était leur foi. Mais dans leur tristesse, une étrange nouvelle circule «Des femmes de notre groupe … ont eu la vision: des anges qui disaient que Jésus est vivant.» (Lc24, 23) Ils  étaient en plein doute. Jésus leur offre deux moyens de le reconnaître et d’accueillir le don de la foi: l’intelligence des Écritures et le partage de l’Eucharistie. Le récit relate ce qui s’est passé avec ce voyageur inattendu qu’ils découvrent petit à petit. Ils n’oublient pas la joie d’être en présence de Jésus «Notre cœur n’était-il pas tout brûlant au-dedans de nous ... quand il nous expliquait les Écritures?» (Lc24, 32) Ils témoignent comment «Ils l’avaient reconnu à la fraction du pain.» (Lc24, 35) Dans cette épisode des disciples d’Emmaüs nous trouvons ce qui était la foi de ceux qui suivaient Jésus; ils croyaient à un Messie humain, politique et terrestre. Jésus ressuscité doit purifier leur foi pour la rendre authentique. La Parole de Dieu et l’Eucharistie doivent nous orienter vers le Messie rejeté et broyé, que Dieu lui-même a relevé puis exalté. C’est ce Messie que nous devons suivre et annoncer.

            Peut-être que nous aussi, nous sommes pleins de doute et de tristesse, parce que les choses ne se passent pas comme nous le souhaiterions. Sachons que le chemin de la vie n’est pas toujours droit. Parfois notre vie se transforme en chemin de tristesse,  d’espoir déçu, d’échecs multiples, de souffrance, etc. De la tristesse, les disciples d’Emmaüs retrouvent les signes d’espoir qui aboutissent à la joie. La joie du croyant a un nom, elle s’appelle Jésus de Nazareth, sans lui, rien n’avance, les ténèbres l’envahissent et il devient triste. Heureusement que Jésus voit notre tristesse; il vient à notre rencontre; nous devons l’accueillir dans tout ce qui nous entoure. Lorsque Jésus pénètre notre intérieur comme l’eau de pluie pénètre la terre, nous devenons sûrement meilleurs, plus enthousiastes et notre vie trouve un sens. Ainsi notre existence devient une vraie action de grâce.

            Chaque dimanche nous confessons notre foi en Dieu et notre espérance «J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir.» Est-ce que Jésus ne nous reproche pas la tiédeur de notre foi? Nous sommes invités à la table du Seigneur, mais nous ne le reconnaissons peut-être pas, parce que nous le faisons régulièrement et sans avoir conscience de ce que nous faisons. Efforçons-nous d’ouvrir nos cœurs pour reconnaître Jésus dans notre partage eucharistique. Même invisible, à nos yeux de chair, Jésus est présent. L’invisibilité n’équivaut pas à l’absence. Après cette expérience, les disciples d’Emmaüs retournent à Jérusalem pour témoigner comment ils ont rencontré Jésus le soir de Pâques. Notre foi doit être accompagnée par l’expérience de nos rencontres avec Jésus ressuscité, c’est ce qui donne la force à nos communautés et qui montre que Jésus est toujours présent au milieu de nous.