Dimanche 27 A 2020
Dans la première lecture, le prophète Isaïe chante l’amour passionné de Dieu pour son peuple dans une chanson de vendanges. «Que pouvais-je encore faire pour ma vigne que je n’aie fait?» (Is5, 4) Le Seigneur a tout fait pour son peuple mais le résultat a été catastrophique car «La vigne a donné des raisins sauvages.» (Is5, 4) Isaïe disait cela à cause de l’immoralité caractérisée par le mépris de la loi qui devait être respectée par le peuple. Cette dégradation de la société conduisait le peuple à sa perte car peu de temps après, la majorité d’entre eux surtout des élites seront déportés en exil à Babylone. Depuis le début de la création, le mépris à l’alliance conduisait toujours aux malheurs pour le peuple de Dieu. Tout arbre incapable de porter des fruits qui lui sont propres est abattu et jeté au feu. Nous, le nouvel Israël par la foi en Jésus Christ, nous sommes la vigne que le Seigneur protège et guérit. Cet amour de Dieu doit porter du fruit et non l’infidélité. C’est un amour qui inspire à aimer les autres parce que l’amour produit l’amour.
L’amour de Dieu est un amour dramatique, un amour qui n’a d’autre justification que lui-même. De siècle en siècle, la patience de Dieu supporte la faiblesse et l’inconscience de l’homme mais évitons d’abuser de sa patience. Il est temps de revoir tout ce que le Seigneur fait pour nous et agissons en conséquence. Jésus est au milieu de nous comme une vigne fidèle et capable de porter du fruit. Il est pour nous le fondement de notre relation avec Dieu. Si nous sommes ses fidèles, nous devons produire les fruits de l’amour, de la miséricorde qu’il nous a enseignés et que saint Paul nous rappelle dans la deuxième lecture: «Ce qu’il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d’aimable, d’honorable.» (Ph4, 8)
L’Évangile que nous venons d’écoute est la parabole des vignerons homicides. Le propriétaire du vignoble représente Dieu qui nous a créés à son image; c’est un merveilleux héritage que nous avons tous de Dieu. Il nous a donné la vie, le bien-être, le don de la foi, une culture humaine et chrétienne et bien des choses que nous pourrions nommer maintenant. Dieu est donc le propriétaire de toute la création. L’action la plus infamante des vignerons de l’Évangile est de se faire propriétaire et seigneur de la vigne «Celui-ci est l’héritier: venez! Tuons-le, que nous ayons son héritage.» (Mt21, 38) L’homme qui tue Dieu dans son cœur qui lui reste encore, il devient capable du pire? Tuer Dieu en nous consiste à y chasser toutes les valeurs comme l’amour, le pardon, la justice, la vérité, le bien, la fraternité, la solidarité, ainsi que d’autres grands idéaux. Si nous tuons Dieu en nous et autour de nous, nous perdons nos repères et nous ne savons pas d’où nous venons, où nous allons et qui nous sommes réellement. Nous vivrons centrés sur nous-mêmes et malheureusement cela ne nous suffira pas.
Cette parabole s’adresse aux fils d’Israël que Dieu avait choisis et dont il attendait beaucoup de fruits. Quand ils se rebellaient contre Dieu, ce dernier leur envoyait des prophètes pour les ramener sur le droit chemin. Malheureusement ces envoyés n’ont pas été écoutés et au lieu de les suivre «Ils battirent l’un et tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième.» (Mt21, 35) Fin des fins, Dieu a envoyé son propre Fils Jésus Christ, au lieu de l’écouter, il le tuèrent. Face à cette tragédie, la réaction de Dieu se trouve dans ces paroles de l’Évangile «Le royaume de Dieu vous sera retiré pour être confié à un peuple qui lui fera produire ses fruits.» (Mt21, 43) En Dieu, il n’y a plus de privilégiés à son royaume chacun d’entre nous peut accéder à sa gloire. Tous, nous sommes privilégiés comme le dit saint Pierre «Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple choisi.» (1P2,9) Nous devons appliquer à notre vie la parole de Dieu que nous écoutons. Le propriétaire de la création ou de la vigne est notre bien-aimé, notre ami, notre Dieu qui nous aime et qui attend de nous la paix, la justice, la communion et l’amour. L’amour est le plus important de tous les dons que Dieu donne (1Co13,13). Nous ne devons pas cesser de rendre grâce à Dieu pour son amour (Ph4,6). En produisant tous les fruits que Dieu attend de nous, nous deviendrons petit à petit son image.
Pour qu’un agriculteur produise les fruits de son champ, il doit travailler dur et avoir besoin de tracteurs, de camions, etc. Ainsi nous chrétiens, pour produire les fruits de l’amour, nous devons travailler non seulement avec nos mains mais en suivant la parole de Dieu, les conseils de notre Église et la voix de notre conscience. Que la parole de Dieu que nous avons entendue, ainsi que cette Eucharistie que nous célébrons produisent les fruits de l’amour dans la vie de chacun de nous et nous rapprochent de plus en plus au Christ, notre Sauveur.