Dimanche de Pâques 4 A 2020 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche de Pâques 4 A 2020

Ce dimanche, la parole de Dieu présente Jésus comme la porte de la bergerie et le Pasteur. En méditant cette révélation, nous devons nous poser certaines questions: qui est Jésus-Christ pour nous?

Ce dimanche, la parole de Dieu présente Jésus comme la porte de la bergerie et le Pasteur. En méditant cette révélation, nous devons nous poser certaines questions: qui est Jésus-Christ pour nous? Saint Jean de la Croix disait que Jésus-Christ est comme une mine de nombreuses galeries de trésors qui ne s’épuisent jamais. Est-ce que nous trouvons en lui ces trésors pour nous enrichir? «Par ses blessures, nous sommes guéris», dit l’apôtre Pierre (1Pi2, 24). Il nous enrichit en vie et en sainteté. Suivons-le, il est notre Berger.

            Dans la première lecture, le jour de la Pentecôte, saint Pierre définit qui est Jésus «Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude: Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié.» (Ac2, 36)  Dans les sociétés traditionnelles, il y avait des seigneurs qui avaient le pouvoir sur toutes choses. Ils possédaient des terres et des serviteurs. Ces derniers travaillaient jours et nuits uniquement pour survivre. La seigneurie de Jésus n’est pas celle de nous soumettre. Il est Seigneur parce qu’il est créateur du ciel et de la terre. L’univers a été créé par lui, c’est son œuvre. Ses sujets ne sont pas ses esclaves mais ses amis. Ils ne travaillent pas jours et nuits pour payer leur survie, tout simplement ils veillent jours et nuits pour ne pas rater son rendez-vous d’amour. Jésus ne nous paie ni  or et ni argent mais il nous donne sa vie. Pour accueillir cet amour de Jésus, saint Pierre nous rapporte cette invitation «Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ.» (Ac2, 38)

            Dans l’Évangile Jésus nous dit «Je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait en abondance.»  (Jn10, 10) Il est la porte où passe ses brebis, «Il les appelle une à une.» (Jn10, 3) Jésus nous connaît par notre nom, Pierre, Emmanuel, Jean, Marie, Madeleine, Véronique, etc. Chaque homme est un modèle original, chaque personne est différente, je suis quelqu’un de différent de tout le monde; il n’y a pas de copie égale. Le fils peut ressembler au père, mais en réalité il est autre. Mais des parents aiment leurs descendants parce qu’ils sont leurs fruits. En tant que chrétiens, nous sommes aussi fruits de l’amour de Jésus et il nous aime. Il n’y a pas longtemps, nous l’avons regardé mort sur la croix et maintenant nous lui disons: Merci, Seigneur, de mourir pour que nous ayons la vie en abondance; merci, Seigneur, car ta mort est un bon signe de ton amour. Prends soin de nous, toi le Pasteur qui connaît, nourrit et aime ses brebis. En Jésus s’accomplit la prophétie d’Ézéchiel «C’est moi qui ferai paître mes brebis, et c’est moi qui les ferai reposer... Je panserai celle qui est blessée, je fortifierai celle qui est malade.» (Ez34, 15-16)

            Pour les chrétiens qui sont en contact avec le monde rural, ces paroles du Christ ont en eux la force qu’elles avaient pour les juifs de son temps, car ils savent bien ce qu’est un pasteur qui veille sur son troupeau. Les éleveurs s’occupent de leurs fermes - jours et nuits - l’attention est sur leurs animaux. Dans ma culture, on dit que «ushaka inka aryama nkazo» ce qui veut dire que celui qui veut une bonne production de ses vaches, dort avec elles. C’est l’image de Jésus pour nous. Au temps de Jésus il y avait beaucoup de bergers et beaucoup de troupeaux. Les bergers vivaient au milieu des troupeaux pour les protéger. Ils ne dormaient pas, ils veillaient pour contrôler toutes les attaques nocturnes des loups. À l’aube, ils vérifiaient si un troupeau était au complet, ils devaient donc connaître chaque brebis, ce n’était pas facile.

            Nous aussi, Jésus nous défend contre toutes les attaques du mal. Actuellement l’homme est attaqué par l’égoïsme, en voulant être plus que les autres, en méprisant les autres. Un Évêque espagnol  disait que ce qui est de plus en plus inquiétant est que dans le panorama de la culture occidentale, le mal est bien entretenu et certains péchés sont présentés comme signe de progrès et d’expression de la liberté. Jésus veut nous protéger de cette tentation. Il est au milieu de nous et en nous pour nous préserver de tout ce qui élimine son amour et la vie nouvelle qu’il nous donne.

            Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens souligne que «Je connaîtrai comme j’ai été connu.» (1Co13, 12) Jésus nous connaît très bien ainsi nous devons le connaître. On se transforme en celui qu’on connaît et qu’on aime. Si nous aimons Jésus, en recevant son Corps, nous devons être transformés en lui afin d’avoir sa vie qui nous préserve du mal. Chaque chrétien doit être un autre Christ sur terre. La culture chrétienne est en train  de disparaître dans notre société en laissant place à la culture de l’individualisme. Chacun a une certaine responsabilité de ce qui se passe. Si chacun devient sain socialement, la société toute entière sera meilleure. Ce temps du confinement nous rappelle que vivre réellement, c’est faire vivre les autres.

            Ce quatrième dimanche de Pâques est celui de la vocation. Il y a une diversité de dons et une diversité de vocations. Le Christ a déploré qu’il y a beaucoup de brebis hors de son troupeau. Nous prions pour que nous nous sentions tous responsables de ces brebis qui sont en dehors de l’enclos. Nous sommes vraiment des créatures de Dieu lorsque nous vivons la communion et la fraternité. Jésus se définit comme le bon Pasteur; prions pour ceux qui travaillent dans le monde rural comme des fermiers. Que leur travail ne soit pas méprisé, au contraire qu’ils nous suggèrent comment protéger notre environnement et assurer l’équilibre dans la nature pour éviter des catastrophes.