Ascension du Seigneur — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Ascension du Seigneur

Aujourd’hui c’est l’Ascension du Seigneur. Jésus n’est plus limité dans le temps et dans l’espace. Le ciel n’est pas un endroit ou un pays comme la France, la Suisse, le Rwanda, la Chine, le Paraguay, le Canada, etc., c’est un état de vie. Le ciel où Jésus vit peut- être en toi ou chez moi si nous transformons notre vie ou notre foyer en lieu d’amour, de paix, de justice et de joie. Le ciel est la gloire de Dieu, là où Dieu est glorifié, là Jésus est présent. Donc en montant au ciel, Jésus n’abandonne pas les siens.

            «Pendant quarante jours, Jésus est apparu aux Apôtres et leur a parlé du royaume de Dieu.» (Ac1, 3) Avant son Ascension, Jésus ressuscité est resté auprès des Apôtres. Quarante jours pour confirmer sa présence, un temps suffisant pour leur assurer qu’il est vivant malgré la tragédie de sa mort sur la croix. Sa mort n’a rien diminué de son amour, de sa tendresse, de son attention à ses Apôtres. Ce qui a changé est son état de vie, il est devenu un être spirituel mais reconnaissable aux siens. Il leur parle et leur enseigne. «Alors que Jean a baptisé avec l’eau, vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours.» (Ac1, 5) Les siens se distinguent des autres par un baptême dans l’Esprit. Le baptême de Jean se réalisait dans l’eau mais celui de Jésus se fait dans l’Esprit Saint. Nous trouvons ici la solution aux discussions sur le baptême par immersion. Ce n’est pas la quantité de l’eau qui est importante mais le signe de l’imposition des mains qui nous confère l’Esprit Saint. C’est donc ce dernier qui nous fait une créature nouvelle.

              Les Apôtres s’entretenaient avec Jésus ressuscité mais ce privilège ne leur avait pas ouvert tous les secrets divins, par exemple la date de son retour. «Il ne vous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.» (Ac1, 7) L’homme ne peut pas connaître tous les mystères de Dieu. La révélation de Dieu est progressive en nous, un mystère nous ouvre à un autre mystère. Les trésors de Dieu sont innombrables. De tout ce que Jésus a laissé à ses disciples, rien qui égale la force de l’Esprit Saint «Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre.» (Ac1, 8) Grâce à l’Esprit Saint l’œuvre de Jésus continue dans le monde malgré les difficultés et les épreuves. Le jour de l’Ascension, Jésus  ne nous  donne pas ses adieux car il reviendra comme le disent les anges: «Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel.» (Ac1, 11) En attendant son retour, fructifions les dons de l’Esprit Saint en nous, en témoignant son amour.  

            En montant au ciel, Jésus n’abandonne par notre monde, il l’aime, il a donné son sang pour le sauver. «Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.» (Mt28, 18) Il règne encore sur la terre, et nous devons le laisser régner. Ne détrônons pas Jésus en nous et chez-nous. Celui qui n’accueille pas Jésus chez lui entretient une rébellion contre lui. Toute rébellion contre Dieu est vouée à l’échec. Le pouvoir de Jésus ne veut pas écraser mais c’est un pouvoir qui sauve. Le pouvoir de Jésus est un pouvoir partagé, il le donne à celui qui se met à son service. Les Apôtres ont donc reçu de Jésus la mission et son pouvoir. «Allez! De toutes les nations faites des disciples: baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.» (Mt28, 19) Tous les disciples de Jésus participent au pouvoir du Christ. Ce pouvoir n’est pas celui des princes et des rois qui consiste à annexer des royaumes afin d’agrandir leur influence. Le pouvoir des chrétiens est celui de faire le bien, c’est le pouvoir de pardonner, de faire des disciples de Jésus et de chasser le mal dans le monde. C’est le pouvoir de faire visible la miséricorde de Dieu en apportant la paix, la justice, la joie et la solidarité entre les peuples.

            «Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde.» (Mt28, 20) Jésus est toujours présent dans chaque communauté et dans chaque baptisé. Sa présence est donc permanente. La résurrection lui a redonné son existence d’avant pleine de pouvoir d’ubiquité, d’être partout à la fois, c’est le pouvoir de Dieu , il n’a pas de limite. Jésus est au milieu de ceux qui croient en lui, de ceux qui espèrent en lui. Ces derniers vivent comme lui-même a vécu en mettant Dieu au centre de leur existence et en mettant la miséricorde au-dessus de toutes les lois et les préceptes. Être toujours avec Jésus suppose avoir une vie semblable à lui. Telle est la promesse qu’il nous a laissée mais aussi une responsabilité qu’il nous a donnée de le rendre toujours présent.

            Son Ascension rend présente aussi notre humanité au ciel. Jésus qui retourne dans la gloire de son Père est celui qui est vrai Dieu et vrai homme. Un miracle se produit, celui de l’homme qui trouve une place dans l’éternité de Dieu. Le domaine de Dieu devient aussi celui de l’homme. Un échange se réalise, celui de Dieu dans le monde et celui de l’homme au ciel. L’Ascension de Jésus est donc notre ascension. Cette fête est donc celle de notre humanité, celle de notre Église qui se réjouit de la victoire de son Maître. Réjouissons-nous de notre place dans le monde et au ciel. Jésus ne nous abandonne pas.