Dimanche A32 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A32

En Jésus Christ, Dieu nous invite à l’accueillir pour vivre dans la joie et dans le bonheur avec Lui. Il veut nous introduire dans sa demeure qui est notre destination finale. En attendant l’accomplissement de cette volonté de Dieu, nous sommes appelés à veiller, à être prévoyants, prudents et à éviter de s’endormir comme si nous n’avons rien à espérer. La bonne manière de veiller est de ne pas perdre le pourquoi de notre existence qui est celui de rendre grâce à Dieu qui nous a créés par amour.

                Vers la fin du premier millénaire avant Jésus Christ, les croyants et les savants juifs étaient en contact avec d’autres cultures surtout la culture grecque considérée comme le berceau de la sagesse et de l’intelligence humaine. Pour les sages juifs, la sagesse procède directement de Dieu. Ce dernier est la Sagesse en personne, c’est lui qui distribue la sagesse aux peuples et à chacun. «La Sagesse est resplendissante, elle ne se flétrit pas. Elle se laisse aisément contempler par ceux qui l’aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent.» (Sg6, 12) C’est Dieu qui est sans doute resplendissant et inaltérable. Car dans la mentalité biblique, un homme sage n’est pas celui qui ne fait pas de bêtises: il est celui qui vit avec fidélité sa relation au Seigneur. La sagesse est un art de vivre dans la crainte et dans la droiture de Dieu. Celui qui craint Dieu le respecte et s’efforce à le reconnaître. Et tout cela n’est qu’une émanation vivante de Dieu.

                Cette sagesse divine ne s’apprend pas dans les livres ou à l’école comme la sagesse grecque. Elle se cherche et elle se laisse trouver «Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas: il la trouvera assise à sa porte.» (Sg6, 14) Donc chaque fois qu’on pense à elle, elle vient à la  rencontre de celui qui la désire. Cette Sagesse libère l’homme et lui accorde le bonheur. Les premiers chrétiens l’ont très vite identifiée à la personne même du Christ, l’époux dont parle l’Évangile qui vient à la rencontre de sa fiancée qui est l’humanité entière. Cet époux se laisse trouver par ceux qui le cherchent.

                Dans l’Évangile de ce dimanche, c’est l’attente de l’époux qui est mise en exergue. «Alors, le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces.» (Mt25, 1) Bien que Jésus parle de dix jeunes filles, les noces impliquent beaucoup de personnes car attendre un époux n’est pas seulement l’affaire de la fiancée, mais aussi de sa famille et de ses amis. Dans la société traditionnelle, les noces, sa préparation et sa réalisation, concernaient tout le monde. Ces noces dont parle Jésus sont spéciales. Normalement c’est le fiancé qui va à la rencontre de sa fiancée pour l’accueillir et l’introduire dans sa famille. Mais dans ce récit de Jésus, c’est l’inverse, la fiancée attend son fiancé. Il parle de son retour à la fin des temps, au dernier jour. Mais ses contemporains n’entendaient pas son enseignement comme nous, aujourd’hui. C’était donc avant sa mort et sa résurrection. Seulement son discours intéresse et tire beaucoup d’attention car il parle de la fiancée et du fiancé, du cortège de ces derniers mais surtout de l’élégance de ces dix jeunes filles qui ne portent pas de fleurs mais des lampes allumées.

                La joie de l’attente est interrompue par le retard du fiancé et du sommeil de ceux qui l’attendent.  L’accent est porté sur l’attention et la clairvoyance. Parmi les dix jeunes demoiselles, «Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes.» (Mt25, 2) Pour Jésus, il faut savoir l’attendre. L’attente de Jésus ne demande pas à être spéciale. Les chrétiens vivent dans le monde comme le reste des autres. Ils vivent comme et avec les autres, ils se fatiguent et ils s’endorment comme les autres. «Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.» (Mt25, 5) Ce sont toutes les dix jeunes filles qui s’endorment. Mais il faut s’endormir en ayant à côté de nous l’huile d’attente. Le sommeil n’est pas la fin, c’est un petit repos et après la vie continue sa course. Dans le récit évangélique Jésus oppose deux catégories de personnes: la personne prévoyante qui vit avec un cœur attentif, tendu, vers Dieu et la personne insensée qui vit sans ouvrir son cœur à la présence de Dieu. Les filles prévoyantes vivent avec la sagesse. Elles dorment en pensant à cet époux qui n’est pas encore venu. Les filles insensées dorment sans se soucier de rien. On dirait qu’elles dorment sans désir de rencontrer l’époux. «Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.» (Mt25, 8) Leur demande n’a pas de sens. Les autres sont venues avec de l’huile à ajouter dans leurs lampes et non à distribuer à celles qui n’en n’ont pas. «Allez plutôt chez les marchands vous en acheter.» (Mt25, 9) C’est cela qu’elles devaient faire avant que ça ne soit pas trop tard. Ce qu’elles craignaient arrive «Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva.» (Mt25, 10)

            Le désir de rencontrer Jésus doit être vif en nous tous les jours. On ne le rencontrera pas le jour de notre mort si quotidiennement nous ne le pensons pas ou si nous ne le désirons pas. Il faut vivre chaque jour en amoureux de Jésus. «Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée.» Mt25, 10)  Nous sommes tous invités à sa rencontre mais seule l’invitation ne suffit pas pour entrer, il faut surtout être prêt. Cette parabole de dix jeunes filles invitées aux noces est pour chacun d’entre nous une invitation à nous décider dès maintenant à accueillir la venue du Seigneur dans notre vie. La vie éternelle ne vient pas après notre mort, elle est dans notre réponse à Jésus qui nous appelle quotidiennement.