Dimanche A33 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A33

Devant Dieu nous ne sommes pas de simples observateurs mais des collaborateurs. Il nous a donné des dons à faire fructifier. Chacun reçoit de Dieu ce qui correspond à ses capacités. Personne n’a reçu très peu, Dieu nous aime tant, chacun dans sa singularité. Un jour nous rendrons compte de ce que nous avons reçu et la joie reviendra à celui qui s’engage sans peur et sans fainéantise. Engageons-nous la confiance à laquelle notre Seigneur a pour chacun d’entre nous.

    Dans les paroles du livre des Proverbes que nous venons d’écouter on nous parle de la femme vertueuse, mais il faut faire attention et ne pas s’arrêter sur le sens littéraire du texte. Ce qui est visé est de montrer combien la sagesse est capable d’entrer dans tous les détails de la vie quotidienne et familiale. N’oublions pas que la parole de Dieu parle souvent de notre relation avec le Seigneur en terme de la vie conjugale. Nous sommes épouses et le Seigneur, notre époux. Quelle est l’épouse idéale pour le Seigneur? On peut souligner l’une des qualités soulignées par un Sage de l’AT «Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux ( ) Aux portes de la ville, on reconnaît son mari siégeant parmi les anciens du pays (…) Revêtue de force et de splendeur, elle sourit à l’avenir. Sa bouche s’exprime avec sagesse et sa langue enseigne la bonté.» (Pr31, 20.23.25-26) Devant le Seigneur, nous sommes appelés à être courageux, honnêtes, forts, actifs, énergiques, sages, charitables, bienveillants, reconnaissants, etc.

                Nous voyons que Dieu ne tolère pas la paresse, oisiveté, apparence, etc. «Le charme est trompeur et la beauté s’évanouit; seule, la femme qui craint le Seigneur mérite la louange.» (Pr31, 30) Le charme, passager d’un visage est loin d'être toujours le reflet des vraies qualités humaines et religieuses. Combien ce  message du livre de Proverbe est d’actualité car nous voulons soigner seulement notre extérieur alors que notre Seigneur est champion de l’intérieur qui doit être le reflet de ce qui est visible dans notre existence. Chacun est donc appelé à vivre honnêtement sa vocation afin de se préparer à sa rencontre avec le Seigneur qui nous invite pour vivre en communion avec lui.

                Dans l’Évangile Jésus nous rappelle que chacun a reçu ce qu’il lui faut pour réussir dans sa vocation.  C’est dans la confiance que Dieu confie sa richesse à chaque homme et à chaque femme. C’est ce que Jésus nous révèle dans la parabole des talents. «À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités.» (Mt25, 15) Il fait donc confiance à chacun et il connaît personnellement ses serviteurs puisqu'il donne à chacun selon ses capacités. On peut se tromper en se demandant pourquoi il n’a pas distribué équitablement ses biens. La justice ne consiste pas à donner à chacun la même quantité mais à ce qu’il mérite. Nous ne sommes pas tous capables des mêmes choses. Il ne faut pas avoir la jalousie, cette dernière est le résultat de comparaison stérile et illogique. Dieu donne à chacun selon ses capacités et ne demande à personne plus qu'il ne peut donner.

            Le maître partit aussitôt, il ne surveille pas ses serviteurs, il a confiance en eux. Ils ne sont pas des enfants à surveiller, ils ne sont pas des prisonniers, ils sont libres ou non de s’engager, de se programmer pour valoriser ce qu’ils ont reçu sachant que les talents ne leur appartiennent pas. Quel est le sens de ces talents actuellement?  Ne sont-ils pas par exemple la santé, la mémoire, l’intelligence, l’écoute, etc. Tout cela nous est donné non pour les garder mais pour les faire fructifier. Les deux serviteurs les font fructifier et ils sont récompensés  par leur maître. «Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur.» (Mt25, 21) Mettre au service des autres ce que Dieu nous a donné, c’est un signe de sa reconnaissance. C’est aussi collaborer à sa manifestation et devenir ses doigts pour continuer son œuvre dans le monde. Dieu éprouve sa joie en nous voyant dans notre engagement au service du bien, de la justice, de l’amour et de la paix.   

            Ne pas faire fructifier nos talents, c’est freiner l’action de Dieu dans le monde. C’est se protéger soi-même pour ne pas tomber, pour éviter de se salir, d’être critiqué. «J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.» (Mt25, 25) Ce troisième serviteur a voulu éviter de différentes difficultés, il a eu peur de s’engager et il a remis son talent alors que la mission était de le faire fructifier et non de le thésauriser. Il a déçu son maître qui le lui a confié selon sa capacité. Il n’accepte pas que son maître le connaisse, il prétend au contraire connaître son maître «Je savais que tu es un homme dur.» (Mt25, 24) Il est puni pour ne pas avoir fait confiance à celui qui lui a donné une partie de ses biens car il se confiait en lui. La confiance avec confiance se paie et la confiance avec méfiance s’oppose.

            «Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents!» (Mt25,30) Ce serviteur mauvais s’est retiré de sa relation avec son maître. Ce dernier est le maître de tout ce qui existe et en dehors de lui, la vie est sans goût ni lumière. Ne soyons pas un bon a rien mais comblé de tout car notre maître est riche en tout. Que sa lumière sans déclin nous enveloppe ainsi nous devenons les fils et les filles de lumière qui ne craignent rien. Ainsi nous régnerons éternellement avec lui.