Dimanche 27 A — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 27 A

Le Seigneur a tout fait pour notre bien. Il veille sur chacun de nous pour que sa miséricorde nous soit profitable. Mais le résultat n’est pas en rapport avec son rapprochement envers nous. Il ne nous arrache pas, il est temps de nous convertir pour lui plaire. N’abusons jamais de sa patience bien que sa confiance pour nous ne se tarisse pas. Il a mis en certains d’entre nous , l’avenir de son œuvre dans le monde, comportons-nous comme ses bons collaborateurs qui savent rendre compte à leur maître.

            À la cour, le prophète Isaïe a observé la décadence morale des dirigeants à cause de la loi qu’ils méprisaient. Leur comportement signifiait la trahison à l’égard du Seigneur qui les avait établis pour le bien de son peuple. Cela entraînait le peuple à désobéir l’alliance car souvent ce qui vient d’en haut, des dirigeants se répand rapidement. Dans l’image de la vigne bien soignée mais qui ne donne pas de fruits, le prophète Isaïe dénonce ce comportement indigne du peuple et surtout de leurs chefs. «Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais.» (Is5, 2) Ne pas correspondre à l’amour de Dieu est une abomination ou une tragédie. C’est une infidélité fragrante et une ingratitude.

            Dieu est bon et juste. La justice consiste à recevoir ce qu’on mérite. Pour ceux qui se demandent comment Dieu miséricordieux ne serait pas à mesure de gracier tout le monde. Dans sa justice, Dieu accorde le pardon à ceux qui se repentent mais ceux qui persistent dans le mal recevront ce qu’ils mériteront. «Je vais vous apprendre ce que je ferai de ma vigne: enlever sa clôture pour qu’elle soit dévorée par les animaux, ouvrir une brèche dans son mur pour qu’elle soit piétinée »(Is5, 5) Les conséquences sont illimitées quand on se rebelle contre le Seigneur. Malheur à ceux qui ignorent la volonté de Dieu, tôt ou tard ils reçoivent ce qu’ils méritent. 

            Dans l’Évangile Jésus Christ revient sur l’attention du propriétaire vis à vis de sa vigne. «Un homme était propriétaire d’un domaine; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage.» (Mt21, 33) La vigne est bien soignée, protégée avec une clôture et la tour de garde pour ne pas être envahie par des prédateurs extérieurs. Il n’oublie pas d’installer un pressoir pour montrer combien il espérait une bonne récolte. En son absence, il n’a pas voulu la laisser sans propriétaire qui veille sur elle. Ce maître est clairvoyant, il aime sa vigne et il la porte dans son cœur. Il part avec la sécurité que rien n’endommagera sa vigne. Le problème ne surgira pas  de sa vigne mais de ceux qui ont reçu en fermage cette vigne. Non seulement, ils refusent de restituer à leur maître le fruit de la vigne, ils massacrent aussi ses serviteurs qui devraient recevoir ce qu’ils devaient à leur maître. «Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième.» (Mt21, 35) Ces vignerons deviennent infidèles et assassins.

            Les vignerons reçoivent une nouvelle chance mais ils persévèrent dans leur infidélité. «Le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers; mais on les traita de la même façon» (Mt21, 36) L’insistance de ce maître de la vigne est manifeste, il ne perd pas confiance, il croit au changement de l’attitude de ces vignerons. «Finalement, il leur envoya son fils, en se disant: «Ils respecteront mon fils.» (Mt21, 37) Les pessimistes pensent à la naïveté de ce maître, mais il s’agit de son espoir de voir la conversion  de ses collaborateurs. Mais le seul désir de ces vignerons est de devenir les propriétaires «Voici l’héritier: venez! tuons-le, nous aurons son héritage!» (Mt21, 38) C’est le refus total de leur maître, ils ne veulent pas entendre parler de lui et des siens. Mais cela fut leur erreur impardonnable, le maître vit encore et rien ne montre qu’il n’a plus de force et de moyen pour contrôler ses biens. Selon la suite de la parabole, les bons vignerons existent encore, ceux qui s’efforcent de chercher les vertus que saint Paul énumère ainsi «Tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges.» (Phi4, 8)

            Les auditeurs de Jésus donnent la peine à ces vignerons au retour de leur maître «Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu.» (Mt21, 41) Leurs réactions évoquent la mort sur la mort, le mal sur le mal. Cet engrenage de la violence n’est pas celui de Jésus Christ. Cette parabole des vignerons homicides est l’image de la fin tragique de Jésus mais en lui Dieu n’a pas exterminé l’humanité. Au contraire Jésus, par sa mort, le ciel et la terre se sont réconciliés. «La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire.» (Mt21, 42) Au lieu de faire périr les assassins de son Fils, Dieu en Jésus a tendu la main aux hommes en leur donnant la paix. Là où on parle de l’écrasement, Dieu montre le relèvement.

            Retenons que les hommes perdent mais Dieu ne perd jamais. En voulant beaucoup, l’homme risque de perdre le peu qu’il possède. Il faut être satisfait de ce que Dieu donne, il donne à mesure de notre capacité. C’est avec Dieu que nous atteignons notre bonheur. Tout ce qui ne vient pas de Dieu nous sépare de lui. Qu’il nous comble de sa grâce, ainsi nous serons heureux de rester en pleine communion avec Lui.