Dimanche Carême A2 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Carême A2

Dieu ne se cache jamais, tout simplement nous ne savons pas le découvrir dans notre quotidien. Depuis le début de notre humanité il se manifeste. En Jésus Christ, il s’est manifesté d’une manière particulière. Jésus, lui aussi, a vite révélé son Père à travers son existence. Il n’a fait que manifester l’amour sans limite de Dieu. Implorons la grâce d’avoir les yeux ouverts pour voir les merveilles de Dieu et d’avoir les oreilles prêtes à écouter ses révélations.

            L’histoire d’Abraham montre que Dieu veut entrer en relation avec l’humanité. Dieu ne veut pas être loin de l’homme, il veut rester dans son monde. Il veut montrer à l’homme qu’il est Maître et Souverain, sa parole est un ordre «Quitte ton pays (…) et va vers le pays que je te montrerai.» (Gn12, 1) Dieu sait ce qui peut apporter le bonheur à l’homme. Pour avoir le bonheur de Dieu, il ne faut pas se fier à ce que nous avons. Ce qui ne vient pas de Dieu ne peut pas nous mener nulle part, ne peut pas nous conduire au bonheur. Vérifier si ce que nous avons est un don de Dieu. Mais nous devons savoir ce qu’est un don de Dieu. Tout ce que nous sommes et avons est à Lui, et tout doit être soumis à sa volonté. Seul Dieu offre l’abondance de la vie. Laissons-nous guider par Dieu si nous voulons vivre dans la joie. Abraham, sans aucun doute, avait ses propres projets mais il a tout abandonné pour suivre la voix de Dieu. Cette disponibilité à la volonté de Dieu n’est pas sans récompense. Dieu promet ce qu’aucun être humain ne peut offrir dans l’immédiat et dans l’avenir.

            Actuellement, l’une des préoccupations des hommes et des femmes est la recherche inassouvie de la gloire que ce soit personnelle ou familiale. Il y a ceux qui se permettent de faire n’importe quoi pour devenir puissants et riches. Mais ce que Dieu offre est unique «Je ferai de toi un grand peuple; je te bénirai et je rendrai ton nom célèbre. Tu seras une bénédiction.» (Gn12, 2) Le nom d’Abraham a traversé toutes les générations. Son nom se démarque parmi les hommes au-dessus des empereurs, des princes et des rois. Son nom surclasse de loin la gloire de n’importe lequel des autres hommes puissants. Beaucoup de croyants se réclament de la foi d’Abraham ainsi ils deviennent ses descendants et lui, leur ascendant. À vrai dire, Abraham a reçu la bénédiction et la gloire de Dieu.

            Dans ce deuxième dimanche de Carême, Jésus veut nous montrer la vraie gloire. L’Évangile de la transfiguration nous montre la gloire que nulle sagesse ou richesse ne peut offrir. Cette gloire est celle de Jésus et il l’a montrée à quelques-uns de ses Apôtres. Jésus a d’avance annonçait sa passion et sa mort aux disciples. Ces derniers ont été démoralisés, leur foi en lui commençait à défaillir. Certains se demandèrent si avec lui ils n’ont pas perdu du temps. Même la résurrection que Jésus annonçait ne signifiait pas beaucoup à leurs oreilles. Pour éviter l’écartement de son groupe, «Jésus prend avec lui Pierre, et Jacques et Jean, son frère, et les emmène sur la haute montagne, à l’écart.» (Mt17, 1) C’est le groupe qui a vu la gloire de Jésus avant les autres. Ceux qu’il a choisis ne sont pas n’importe qui, ils sont parmi les premiers qui l’ont suivi, ce sont les fidèles parmi les fidèles. De ses trois Apôtres, nous pouvons déceler ce qu’il nous faut pour voir la gloire de Dieu. Pierre a confessé publiquement sa foi sans faille et Jésus avait révélé que sur sa foi,  il établirai son Église. Jean et Jacques avaient compris à leur façon la puissance de Jésus capable de tout raser. Chacun des trois, a ses mérites devant son Maître. Les parents savent ce que chacun de leurs enfants signifie devant eux.

            En prière sur le mont Tabor, Jésus passe de l’enseignement à la démonstration et il se transfigure «Son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.» (Mt17, 2) Une véritable métamorphose du visage de Jésus devant ses disciples. C’est le ciel qui descend sur la terre devant ses disciples. La prière conduit ses trois disciples à voir ce qu’aucun autre humain avait vu, la gloire de Jésus. Ils ont pu distinguer aussi d’autres visages du ciel: celui de Moïse, puis celui d’Élie. Ils n’ont pas vu Dieu mais ils ont écouté sa voix «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie: écoutez-le!» (Mt17, 5) L’Écriture sainte est toujours claire, personne n’a jamais vu Dieu sinon son Fils unique, ajoute Jean dans son Évangile. Écouter Jésus Christ équivaut à écouter Dieu, le voir c’est voir Dieu, l’aimer c’est aimer Dieu. Les trois disciples ont compris dans cette prière du mont Tabor, ce que leur maître avait enseigné. Les mystères de Dieu s’éclaircissent dans la prière. Si nous ne comprenons rien, la solution n’est pas de douter mais de se mettre à genoux pour prier. La prière est la meilleure école de la foi. Celui qui ne prie pas se prive d’une connaissance qui dépasse tout.

            Dans le mystère de la transfiguration, Pierre, Jacques et Jean ont savouré avant le temps, la résurrection de Jésus quand bien même ils ne comprenaient rien du tout. Souvent il y a des choses que nous voyons mais que nous ne pouvons pas expliquer. Les trois disciples descendirent la montagnes dans la joie de ce qu’ils ont vu mais Jésus leur demande une chose «Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le Fils de l’homme se soit relevé d’entre les morts.» (Mt17, 9) Mais comment parler de ce qu’on ne comprend pas? C’est après la résurrection de Jésus Christ que des mystères qui le concernent Jésus deviennent compréhensibles. Que le Seigneur Jésus Christ nous permette de marcher avec Lui, de surmonter certaines difficultés afin de le témoigner car comme nous le souligne saint Paul dans sa lettre à Timothée «Il s’est manifesté.» Marchons donc vers sa gloire en vivant en intime relation  avec lui jusqu’à ce que nous le contemplons tel qu’il est. Amen.