Dimanche 28 A — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 28 A

Dieu nous invite à prendre part dans sa gloire à côté de son Fils, Jésus Christ. Cette invitation du Seigneur n’est pas réservée à quelques uns, elle est adressée à tout le monde. Il faut donc bien se préparer. Une bonne préparation consiste à nous comporter comme son Fils qui a passé partout en faisant du bien.

                Du temps du prophète Isaïe, le peuple était en péril à cause des crises politiques, surtout une menace extérieure qui faisait peur à leur royaume. Le danger était imminent pour les Hébreux mais ils ne devaient pas oublier les promesses de Dieu. Les paroles du prophète semblaient un non-sens pendant ce moment d’inquiétude. «Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés.» (Is25, 6) Comment parlait-il de la fête, du festin alors que le lendemain du peuple était figé ? Est-ce que le prophète était irréaliste? N’oubliez pas que la partie de la lecture de ce dimanche est appelée l’apocalypse d’Isaïe et l’apocalypse évoque le temps final. Fin des fins ce n’est pas le mal qui triomphe mais le bien, l’amour et le pardon. Devant Dieu, le mal est voué à l’effondrement et à l’anéantissement. 

                Pour un croyant, la parole de Dieu est sa seule consolation et la source de sa tranquillité. «Il fera disparaître la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple.» (Is25, 8) Isaïe ravive l’espérance au peuple découragé par la force montante de leurs ennemis et l’absence de la solution à cette insécurité. Le but ultime du prophète n’est pas seulement d’annoncer un avenir politique radieux mais surtout de ce qui adviendra à la fin des temps lorsque Dieu triomphera. Dieu triomphe de la mort en introduisant dans notre existence la vie qui ne finit pas, celle que rien n’endommage. Cette vie éternelle est comparée à un festin où tous sont invités. Chacun a sa place en Dieu, il n’exclut personne mais chacun répond personnellement à son invitation. 

            Dans la parabole de l’Évangile, Jésus parle de la fête des noces. Ces dernières évoquent non seulement l’amour mais aussi la joie, la rencontre, le partage, etc. Ces noces du récit ne sont pas une fête de n’importe qui, c’est une fête de la cour, c’est un roi qui marie son fils. «Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils.» (Mt22, 2) L’époux est donc un prince, on lui a trouvé une épouse qu’il aime, on ne lui impose pas une épouse, il l’a cherchée. On ne parle pas de sa famille, de ses qualités ou de ses limites. L’attention est sur les invités. Mais un drame surgit «Les invités ne voulaient pas venir.» (Mt22, 3) L’Évangile explique le pourquoi de ce refus «Les invités s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce.» (Mt22, 5) Chacun suit son affaire, les uns ne veulent pas répondre à cette invitation, prétextant des raisons sans commune mesure avec l’offre faite par le roi: préférer son champ, son commerce. Les autres invités ne veulent pas de ce roi et leur réaction est dramatique. «Ils empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.» (Mt22, 6) La volonté de ce roi n’est pas celle de ses serviteurs, il veut remplir de convives la salle de noces mais le refus de ces invités est catégorique, ils ne veulent pas participer à la joie de leur maître à cause de la poursuite de leurs intérêts égoïstes.

            Le roi ne va pas marier son fils dans l’isolement total. Le mariage est un événement ouvert à la famille et aux amis, il est un fait social. «Allez donc aux croisées des chemins: tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.» (Mt22, 9) C’est un roi, ses sujets sont nombreux. Il élargit le cercle des invités. Il invite sans exception, tout le monde est invité. C’est l’universalité du salut de Dieu qui est mis en exergue. «Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.» (Mt22, 10) Nous remarquons que pour être invité Dieu n’exige pas de nous que nous soyons bons. Pour Dieu, les mauvais ne sont pas exclus. La parole de Dieu est adressée à tout le monde mais c’est ensuite que ceux qui l’écoutent se différencient. Il faut répondre à son invitation. 

            Dieu rejoint l’homme dans sa vie indigne non pas pour y rester avec lui mais pour l’en sortir afin de se réjouir de la nouvelle vie. Ce lui qui est invité doit se vêtir de l’habit que celui qui invite lui donne. «Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce? L’autre garda le silence.» (Mt22, 12) Quelle est la faute de cet homme? Il était de coutume, à l’époque de Jésus, que celui qui vous invite vous fournisse un vêtement propre à votre arrivée. L’autre n’a pas respecté les consignes de la fête, il ne s’exprime pas. Que signifie ce silence? Le silence peut être interprété différemment ; il ne veut pas de cette relation avec celui qui l’a invité, il ne veut pas se conformer à lui, il veut tout simplement profiter de la fête et non devenir un avec les autre. Cette attitude lui coûte très chère, être jeté dehors (cfr.Mt22, 13)

            Dans quelques instants, nous allons écouter ces paroles «Heureux les invités au repas du Seigneur...» Est-ce que nous sommes revêtus de l’habit de l’amour et de la vie de Jésus Christ? Venir à la messe, c’est répondre à l’invitation de Jésus, c’est aller à sa rencontre. Au début de la messe, la liturgie nous réserve un temps pour nous revêtir  de l’habit de la fête en nous purifiant de toutes nos souillures. Que cet habit ne nous manque pas afin de rester en communion avec notre Seigneur qui nous invite. Amen.