Dimanche de l'Epiphanie A 2023

            Jésus est né et les bergers furent les premiers à le rencontrer. Ils symbolisent le peuple juif mais surtout ceux qui veillaient pour accueillir le Messie. L’image du berger était très forte dans l’AT. Les bergers surveillaient les troupeaux, ils combattaient les voleurs et les bêtes sauvages mais surtout ils les conduisaient au pâturage et ils  les abreuvaient sans oublier de les ramener dans les enclos. Cette fonction a fait d’eux le symbole des veilleurs. C’est donc à eux que le Ciel révèle la naissance du Messie. Puisque le Seigneur aime tous les peuples, il a voulu révéler la naissance de son Fils à toute l’humanité, à ceux les juifs appelaient païens, les goyim ou les étrangers.

            Saint Paul s’émerveille de cette révélation aux non juifs «Les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile.» (Ep3, 6) Les autres peuples qui embrasseront la foi en Jésus constitueront les nations dont  parlait le prophète Isaïe, celles qui «marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore.» (Is60, 3) Le prophète souligne ici la vocation de Jérusalem ou de chaque chrétien, celle de briller pour attirer les autres. Car le salut n’est pas pour Israël seulement, il est pour le monde, tous les peuples viendront en Sion se convertir à Dieu et lui consacrer leurs richesses. La foi d’Israël deviendra le centre de la gloire de Dieu et le royaume de Dieu  sera le foyer de toute l’humanité.

Le prophète ainsi que tout le peuple de Dieu se souvenaient du retour d’exil à Babylone dans la joie. Une longue caravane des animaux gros et petits,  des adultes et des enfants qui marchaient tout content. Ils se dirigeaient vers Jérusalem. Cela symbolisait aussi la victoire finale de tous les croyants vers la gloire de Dieu. Mais avant tout nous devons marcher à la rencontre de Jésus Christ notre Sauveur. Tous nous sommes appelés à nous rassembler autour de Jésus, c’est lui qui réchauffe notre relation avec Dieu et entre nous. Ce n’est pas facile de le rencontrer, dans notre marche nous pouvons traverser des épreuves infranchissables. Certaines difficultés qui nous empêchent peuvent venir de notre prochain ou de ceux qui devraient nous guider. Elles peuvent venir aussi de notre manque d’intérêt. Il y a malheureusement ceux qui ne trouvent pas l’intérêt d’embrasser la foi. Au lieu de progresser, ils abandonnent dès le début sous prétexte que les autres ne les aident pas. Dans sa mission, Jésus lui aussi vérifiait si c’était à cause de la foi qu’on intercédait auprès de lui «Croyez-vous que je peux faire cela?» (Mt9, 28) Les rois mages de l’Évangile ont surmonté toutes les difficultés par ce qu’ils avaient vu une étoile. «Nous avons vu son étoile au Levant et nous sommes venus nous prosterner devant lui.» (Mt2, 2) Voilà ce qui encourage les rois mages, ils ne peuvent pas retourner sans arriver au but.

Les mages ne se découragent pas, les difficultés ne les arrêtent pas, ils continuent à espérer. Ils n’ont pas peur d’aller chez Hérode pour demander des informations. «Où est le roi des juifs qui vient de naître?» (Mt2, 2) Ce roi corrompu et impur n’était pas au courant de ce qui venait de passer dans ce royaume alors qu’il avait tout pour connaître ce que disait la prophétie. Il avait les prêtres et les scribes pour lui le faire savoir mais ils ne se préoccupaient pas du Messie qui devait venir. Les mages ont trouvé quelques renseignements chez Hérode et ils ont retrouvé leur étoile. Dieu n’abandonne pas ceux qu’il veut sauver, l’étoile apparaît de nouveau «Jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.» (Mt2, 9) En ce qui concerne l’étoile, celle-ci est un signe, un symbole du Messie attendu comme nous pouvons le comprendre dans l’oracle de Balaam: «Je le vois, mais non pour maintenant, je le contemple, mais non de près: un astre est issu de Jacob et un sceptre a surgi d’Israël.» (Nb 24,17)

L’arrivée des Mages à Bethléem marque l’accomplissement des promesses de l’ancienne alliance, mais en même temps elle annonce le destin du Christ. Les Mages en arrivant ne virent qu’un enfant, cela rappelle ce que la foi doit voir dans cet enfant: à savoir le Berger du peuple de Dieu, l’Unique guide vers le salut, et celui qui apporte la paix au monde. Aujourd’hui encore comme les Mages, il faut opter, se mettre en route, s’ouvrir à l’universel et accepter que l’espérance vienne au monde à travers l’humilité du fils de Dieu. Dans notre chemin de la foi, nous avons besoin d’être guidés. Le premier guide c’est l’Écriture mais chacun a son étoile qui le guide vers le beau, vers le bien, vers la vérité, vers l’amour, vers la justice et vers Dieu. Cette étoile qui nous guide vers le Christ Sauveur, c’est l’Esprit Saint.

Les rois mages ont voulu coûte que coûte voir Jésus qui venait de naître. Pour arriver à leur objectif, ils ont tout enduré, ils ont fait un long voyage risqué et coûteux. Ils se sont offerts pour devenir un don vivant au Seigneur. À leur rencontre avec l’enfant Jésus, ils ont goûté la joie d’une mission réussie, ils ont atteint la grande joie ou l’extase d’amour. Une marche réussie est donc celle qui aboutit au Christ. Seigneur, guide-nous à ta rencontre pour être soulagés par ta joie. Amen.