Pâques A2 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Pâques A2

Le dimanche suivant la fête de Pâques est celui de la Miséricorde. L’événement pascal est le signe par excellence de la miséricorde de Dieu car le sacrifice de la croix est le plus haut degré de l’amour pour les autres. Dieu a sauvé les pécheurs. On peut souffrir pour les innocents, mais souffrir pour libérer ceux qui ne le méritent pas, c’est l’absolu de l’amour. Jésus nous offre la miséricorde de Dieu dans la foi en lui qui est la source d’espérance.

            Le récit du livre des Actes des Apôtres nous présente la vie des disciples de Jésus au lendemain de Pâques. «Ils étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.» (Ac2, 42) Ils voulaient approfondir leur connaissance sur Jésus en profitant de l’enseignement des Apôtres qui ont vu et écouté Jésus. Dans leur union, une nouvelle identité est née. Cette nouvelle forme de fraternité dépassait les tendances socio-politiques et ils formaient une même famille. Ils manifestaient le vrai amour qui naît de la foi en Jésus ressuscité. Cet amour se construit, s’alimente et se protège sinon il peut disparaître. Leur foi en Jésus était affermie par «De nombreux prodiges et signes accomplis par les Apôtres.» (Ac2, 43) Il ne s’agissait pas du groupe fermait sur lui-même. «Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés.» (Ac2, 47) Telle fut l’origine des communautés chrétiennes, telle est l’identité de l’Église.

            L’Église est née de l’enseignement des Apôtres. Notre communauté doit se nourrir de la prédication et de la tradition ininterrompue fondée sur la révélation, sans oublier la vie de l’Église à travers son histoire. Mais c’est dans un esprit fraternel qu’une communauté devient fidèle au Christ, lui qui porte la paix aux peuples. La fraction eucharistique est l’achèvement de la fraction de notre pain de chaque jour. Ceux qui ne peuvent pas partager ce qu’ils possèdent sont indignes de la table eucharistique. Nos aïeux dans la foi «Ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun.» (Ac2, 45) La miséricorde de Dieu, manifestée en Jésus Christ doit donc se perpétuer dans les membres de son corps qui est l’Église. Selon saint Pierre, c’est dans la miséricorde que nous avons été conçus. «Béni soit Dieu (…) dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts.» (1P1, 3) C’est donc la miséricorde qui doit caractériser ceux qui sont nés de nouveau en Jésus Christ par le Baptême. 

            L’Évangile nous parle de Jésus ressuscité qui veut sortir ses Apôtres de la peur de sa mort. Il est mort mais tout n’est pas terminé, il est toujours vivant. «Le soir venu (…) Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit: «La paix soit avec vous!» (Jn20, 19) Ils l’ont vu, ce n’est pas un ouï-dire ou des racontars, Jésus ressuscité s’est manifesté devant eux. Il leur a donné aussi sa force et une mission «Il souffla sur eux et il leur dit: «Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus.» (Jn20, 22-23) À la rencontre avec Jésus, on reçoit quelque chose de très important: par exemple la paix, la joie, la guérison mais aussi la mission. Si tu as rencontré Jésus, qu’est-ce qu’il t’a donné et quelle mission il t’a confiée ? On ne peut pas le rencontrer et rentrer bredouillement. Les Apôtres sont rentrés joyeux, guéris de la peur et remplis de la paix intérieure et de l’Esprit Saint pour proclamer la Bonne Nouvelle. À leur rencontre avec Jésus ressuscité, une nouvelle aventure commence, leur engagement devient officiel et rien n’arrêtera l’annonce de la résurrection.

                Jésus ne veut pas laisser en dehors de son nouveau projet aucun Apôtre sauf Juda Iscariote qui s’est suicidé après sa trahison. Lors de son apparition, Thomas était absent. Le témoignage des autres n’enlève pas son doute. «Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous (...) si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas!» (Jn20, 25) C’est sûr, douter n’est pas un péché mais persévérer dans le doute, voilà ce qui est mauvais. Jésus ne veut pas que son Apôtre reste dans le désespoir du doute, il veut le libérer afin d’avoir la paix intérieure et la joie de croire. «Puis il dit à Thomas: «Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté: cesse d’être incrédule, sois croyant.» (Jn20, 27) Dans cette pédagogie du Christ avec Thomas, le Ressuscité nous invite à avoir confiance en Dieu et en les autres. Nous voulons tout vérifier dans nos relations amicales, fraternelles et conjugales pour nous rassurer mais cette recherche d’assurance peut provoquer la destruction de ce que nous avons construit pendant longtemps.

                La parole de Jésus à Thomas qui croit après sa vérification est pleine d’enseignements. «Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu.» (Jn20, 29) La vie sans confiance est un cauchemar permanent, sans la joie et le bonheur. Faisons confiance à notre Église, à nos pasteurs, à notre communauté et à nos compagnons dans la foi et dans la vie. Nous pouvons nous tromper mais l’Esprit Saint nous a été donné pour nous relever et reprendre le chemin de l’éternité. C’est cela la vie. La confiance peut être blessée au cours de notre parcours mais elle peut être guérie en ne persévérant pas dans notre égoïsme et en écoutant d’autres voix qui nous parlent positivement. Thomas est sorti de son doute et il a proclamé son Seigneur et son Dieu, c’est à dire la divinité de Jésus qui se fait homme pour nous rendre, fils et filles de Dieu.