Dimanche A11 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Dimanche A11

L’Église et le monde ont besoin de témoins. Témoigner la paix, l’amour, la justice et la vérité est la mission de chacun et de nous tous. Pour nous chrétiens, le témoignage est le fondement de notre foi et de notre existence. Les communautés chrétiennes naissent des témoignages sur la vie et la mission de Jésus. Les évangiles et les écrits du Nouveau Testament sont des témoignages des disciples de Jésus au lendemain de sa résurrection. Nous sommes donc de nouveaux témoins envoyés par Dieu dans un monde actuel qui a tant soif d’amour et tant de misères matérielles, sociales et spirituelles.

            Le livre de l’Exode nous révèle que le peuple de Dieu a été choisi, il a bénéficié un amour sans faille de Dieu qui assure sa protection. «Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, comment je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle et vous ai amenés jusqu’à moi.» (Ex19, 4) Pourquoi ce choix d’Israël au milieu d’autres peuples. Est-ce que Dieu a des préférences? Il protège les uns et sacrifie les autres? Ce qui est sûr est que Dieu protège les faibles, ceux qui se sentent petits et oubliés. Dieu comme tout autre être est libre de ses choix, il n’est pas obligé, il est indépendant, il n’est pas sous pression de personne. Dieu choisit tous les peuples mais très peu reconnaissent leur choix par Dieu. Dieu nous a tous choisis mais peu nombreux reconnaissent cela. La grandeur d’Israël est la prise de conscience d’être choisi par Dieu. L’élection ne traduit donc pas une supériorité qualitative qui autoriserait l’exaltation d’un peuple au détriment des autres. Le choix d’Israël n’est qu’un appel exigeant à servir Dieu et son prochain. Dieu nous choisit pour les autres.

            Celui qui s’enorgueillit de son choix n’a pas compris ce que cela importe. Israël doit authentifier son choix, sinon il en payera très cher. Chaque fois qu’il sera fidèle, il aura les faveurs de Dieu. «Si vous écoutez ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon domaine particulier parmi tous les peuples, car toute la terre m’appartient.» (Ex19, 5) La fidélité d’Israël fait de lui un peuple spécial mais cela n’est pas donné d’avance, il se mérite et demande un combat quotidien. D’ailleurs cette spécialité est dans le futur «Vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte.» (Ex19, 6) Ce qui est dans l’avenir on peut le perdre ou le recevoir tardivement. C’est dans ce choix d’Israël que se situe la venue de Jésus. Mais le Fils de Dieu montre l’universalité du salut et non seulement celui d’Israël. «Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions.» (Rm5, 6)

            En parlant du salut en Jésus Christ, saint Paul ne s’adressait pas aux juifs mais aux Romains. En Jésus Christ le salut de Dieu arrive chez tous les peuples. Nous n’avons donc rien à accuser au Seigneur, en Christ tous deviennent des aimés de Dieu. Nous sommes tous appelés à témoigner un Dieu plein d’amour. Ainsi notre Dieu sauve et console. Sauver est le propre de notre Dieu. Un dieu qui ne sauve pas ne sert à rien. Il faut se débarrasser des dieux qui ne sauvent pas, des dieux tyranniques qui esclavagisent l’homme et qui l’écrasent. Le vrai Dieu triomphe le mal et libère l’homme. Pour saint Paul, le mal par excellence qui rend l’homme esclave est le péché. Ce mal gangrène les païens et les juifs. La fierté de tous les hommes est fondée en Jésus Christ en qui le salut de Dieu est gratuit. «Nous mettons notre fierté en Dieu, par notre Seigneur Jésus Christ, par qui, maintenant, nous avons reçu la réconciliation.» (Rm5, 11)

            Cet amour de Jésus à l’humanité est au centre de l’Évangile de ce dimanche. Il voit le monde avec un regard plein de miséricorde et de compassion. «Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger.» (Mt9, 36) Pour Jésus la misère de l’humanité est visible et elle vient de ceux qui ont la charge de s’occuper d’elle. La terre est pleine de richesse, cette dernière n’est pas disproportionnée avec le nombre de la population. Dans un partage équitable, chacun peut vivre bien. Ce qui est à la base de notre malheur provient de nous autres et non de Dieu. Ce sont la haine, l’intolérance, l’égoïsme, l’indifférence, l’injustice qui sont à la base de la situation désastreuse que  les autres traversent. Mais pour Jésus, il y a une solution. «Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.» (Mt9, 38) Ce monde et toutes ses misères peuvent changer à cause de la Bonne Nouvelle de Jésus. Les convertis peuvent améliorer le monde dans lequel nous vivons. C’est cela la mission des disciples de Jésus qui reçoivent de lui le pourvoir d’y parvenir. «Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité.» (Mt10,1) Si la chasse du mal devient l’objectif de chacun et surtout des disciples de Jésus, sûrement le monde découvrira sa beauté originelle où l’abondance et l’innocence trouvaient leur perfection.

            Le message de Jésus est donc libérateur  et ceux qui le suivent doivent être libérés avant la libération des autres. C’est ce que veut dire cette recommandation de Jésus aux douze Apôtres. «Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël.» (Mt10, 5-6) Chercher à libérer les autres alors qu’on est esclave, cela est impossible. Celui qui est perdu enfonce les autres dans la perdition. On ne peut pas sauver les autres en étant loin du salut.