Pâques A7 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Pâques A7

Nous célébrons le dimanche d’entre l’Ascension et la Pentecôte. Jésus est monté au ciel et nous attendons sa promesse de l’envoi de l’Esprit Saint. L’Église se réjouit de ce que le Christ lui a promis, elle espère toujours à son maître qui est fidèle malgré notre infidélité. Tout ce que Jésus accomplit pour nous ne dépend pas de notre discipline irréprochable mais de son amour.

 

             La première lecture nous parle de la vie des Apôtres en attendant la promesse de leur Maître qui est monté au ciel. Tous, à l’unanimité, à l’exception de Juda Iscariote, continuaient de se rencontrer. «C’était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques.» (Ac1, 13) Il s’agit donc de leur collège. Pourquoi on nous répète leur nom? Ils étaient donc connus par tout le monde. C’étaient donc des hommes ordinaires qui avaient un lien avec le Christ. Ils formaient un groupe particulier, qui connaissait Jésus Christ plus que n’importe qui. Ils se souvenaient de leur Maître, de ses discours et de ses actes. Ils se rencontraient pour partager et échanger. Ils se réunissaient en privé «Dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement» (Ac1, 13), pas dans une synagogue, peut-être sur une terrasse couverte ou pas, en intimité. Jésus était parti, mais ils avaient la joie car ils l’avaient vu ressuscité des morts. Ils ne comptaient pas s’organiser. C’était avant le remplacement de Juda Iscariote pour compléter leur groupe de douze. Ils attendaient leur baptême dans l’Esprit Saint promis par Jésus qui leur avait dit que «C’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de  jours.» (Ac1, 5) Ils n’attendaient pas sans rien faire. Il y a quelque chose qui les unissait habituellement, la prière. «Tous d’un même cœur étaient assidus à la prière.» (Ac1, 14) C’était ainsi qu’ils attendaient la promesse de Jésus. Ce comportement de foi vaut pour nous, aujourd’hui. Un disciple de Jésus attend les promesses divines dans la prière. Celui qui ne prie pas attend pendant longtemps ce que Dieu a promis aux hommes.

            Les Apôtres, bien qu’ils soient un groupe à part, des proches de Jésus, ils n’étaient pas fermés sur eux-mêmes. Dans leur prière, ils n’excluaient personne «Ils étaient (…) avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères.» (Ac1, 14) Il y avait toujours des femmes autour de Jésus, certaines étaient de sa famille restreinte, les autres étaient ses disciples. Il est inimaginable de ne pas penser la présence de Marie Madeleine dans ce groupe rapproché des Apôtres. On parle souvent des frères de Jésus, mais on ne dit jamais fils de Joseph ou fils de Marie. Cette nuance n’est pas fortuite, car parmi les Juifs, on employait le terme «frère» dans un sens vague, comme équivalent à parent proche ou un ami fidèle. Si Jésus avait eu des frères de sang pourquoi  n’étaient-ils pas parmi ses disciples jusqu’à la fin de son ministère alors que les deux fils d’Alphée et de Marie, la sœur de sa mère étaient parmi les Apôtres dès le début de sa mission? Des frères de Jésus sont tous ceux qui communient à sa souffrance. Pas tous ceux qui souffrent, car saint Pierre veut nous  préserver des souffrances inutiles «Que personne d’entre vous, en effet, n’ait à souffrir comme meurtrier, voleur, malfaiteur, ou comme agitateur.» (1Pi4, 15) Nous sommes tous des frères et sœurs de Jésus si vraiment nous croyons en lui et si nous nous aimons comme il nous a aimés.

            Les Apôtres étaient toujours unis avec Jésus. Ils priaient pour garder cette communion avec leur Maître. La prière n’était pas leur invention car Jésus priait avec eux ou seul avant un grand événement. Dans l’Évangile, il prie pour ses disciples de toujours. C’est dans sa prière, celle d’adieu, quelque temps avant sa passion et sa mort que Jésus s’adresse à son Père avec confiance «Père, l’heure est venue: glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie» (Jn17, 1) Il lui expose le contenu de sa mission «J’ai manifesté ton nom.» (Jn17, 4.6) En tout moment Jésus parlait de son Père, directement ou indirectement, en privé comme en public. Sa vraie mission est de montrer son Père. Il est toujours tourné vers lui. Il se réjouit de sa mission achevée «Moi, je t’ai glorifié sur la terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire.» (Jn17, 4) Il révèle concrètement son œuvre «Je leur ai donné les paroles que tu m’avais données: ils les ont reçues, ils ont vraiment reconnu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.» (Jn17, 8) En montrant son Père, Jésus s’est révélé aussi. Lui et son Père sont identiques, tel Père, tel Fils. Dans sa prière, il consacre ses disciples à son Père. «Moi, je prie pour eux; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.» (Jn17, 9) Dans la prière, nous consacrons à Dieu ce que nous sommes et ce que nous avons. Nous portons à Dieu nos peines et nos joies. Les croyants sont donc dans le cœur de Jésus et de son Père, c’est cela leur protection et leur aide qui ne peuvent pas manquer. 

            La communauté ou chacun d’entre nous n’a qu’une mission principale, rendre gloire à Dieu. Cela signifie, le remercier de ce qu’il fait pour nous. Il nous donne la vie, il la protège et il la sauve. Il nous a donné son Fils pour être auprès de nous pour toujours. Il n’est plus dans le monde d’une manière visible mais le monde est en lui. Loin de nous, le découragement, le désespoir et la peur, nous sommes consacrés à Dieu, rien ne doit nous terroriser. Ni la mort, ni le péché ne peut nous séparer de l’amour de Dieu. Ce dernier nous aime malgré nos imperfections.