Dimanche 29 A — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 29 A

Un croyant rend un culte à Dieu et non à une chose ou à une personne si puissante soit-elle. Il faut bien choisir Dieu et laisser les autres à leur juste titre. Dieu est indiscutable, lui ou rien, il ne partage pas son honneur avec des créatures. Les honnêtes savent que c’est à Dieu la gloire et que tous les peuples doivent l’honorer. Pour Jésus, son choix à Dieu est sans égard, rien à transiger pour s’accommoder avec les autres.

                En exil à Babylone, le peuple de Dieu a été libéré par Cyrus qui était plein d’humanité et du respect des peuples. Il associait les populations à la prospérité de son empire. On le considérait comme le messie ou un sauveur. Isaïe le considérait aussi comme l’instrument de Dieu, le berger ou l’oint. «Ainsi parle le Seigneur à son messie, à Cyrus, qu’il a pris par la main pour lui soumettre les nations et désarmer les rois, pour lui ouvrir les portes à deux battants, car aucune porte ne restera fermée.» (Is45, 1) Ce Cyrus n’était pas juif mais un païen aux yeux des israélites mais il ordonna à ces derniers de retourner à Jérusalem pour aller reconstruire leur temple. Il restitua les vases sacrés que Nabuchodonosor et son armé avaient volé. En souligna la grandeur de cet empereur, le prophète rappelle au peuple le respect unique réservé à Dieu «Il n’y a rien en dehors de moi. Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre.» (Is45, 6)

                S’approprier la place de Dieu est pour l’homme un acte d’idolâtrie. Ceux qui adorent des créatures ou des créatures qui se considèrent comme des dieux pèchent contre le premier commandement «Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu Le serviras.» Tous ceux qui s’érigent se trompent énormément, l’homme reste l’homme, sa grandeur est passagère, son seul mérite est de reconnaître celui qui donne un titre et qui peut le reprendre quand il veut. Celui qui reçoit la grâce de Dieu ne s’enorgueillit pas, au contraire il reste attaché à Dieu en témoignant sa miséricorde. Saint Paul et ses compagnons Sylvain et Timothée remercient l’Église ou la communauté de Thessalonique pour leur foi ainsi que leur témoignage. «Nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père.» (1Thes1, 3) C’est en reconnaissant Dieu que la grandeur de l’homme devient évidente sinon sa chute le fera vite oublié des autres.  

                Le récit de l’Évangile de ce dimanche est une prise de position entre Dieu et César. La question est posée à Jésus «Pour le prendre au piège.» (Mt22, 15) Ils se trompent d’individu! D’ailleurs, au lieu de l’affronter «Des pharisiens lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode» (Mt22, 16) Attention à leur malignité, ils le flattent d’abord bien que ce qu’ils disent est juste «Tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu en vérité.» (Mt22, 16) Si ce qu’ils croient à ce qu’ils disent pourquoi ne pas lui faire confiance et le suivre? Tout simplement ils veulent préparer leur piège, ce qu’ils disent un appât pour le discréditer. Ces pharisiens ne sont pas sans intelligence, leur procédé est ingénieux: faire croire à l’autre qu’on l’apprécie pour mieux le critiquer ensuite. Ils veulent juger Jésus à partir de ces paroles, de ces affirmations.

            «Est-il permis, oui ou non, de payer l'impôt à César, l’empereur?» (Mt22, 17) Ce n’est pas par amour pour César et pour les romains qu’ils posent cette question, ce n’est plus un éclaircissement qu’ils cherchent pour bien se situer, ils cherchent Jésus pour le condamner. Les pharisiens veulent opposer Jésus à l’empire romain ainsi ce dernier se chargera de les débarrasser sans difficulté. En fait Jésus constitue une menace pour eux, il les dérange, sa présence et sa vie les accusent. Au lieu de se convertir ils tentent par tous les moyens à éliminer Jésus qui les qualifie d’hypocrites. Leur question est un dilemme, ils croient prendre Jésus au piège sans qu’il puisse s’échapper. En effet, si Jésus répond «oui» il prend parti contre son peuple, et en quelque sorte contre Dieu. S’il répond «non», il suffira de le dénoncer aux romains comme étant contre l’empereur.

            Ils croient attraper Jésus mais ils se trompent. L’intervention de Jésus ou sa réponse n’est pas de se justifier. Il  renvoie ceux qu’il attaque à eux-mêmes, sans les juger ni les condamner. «Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.» (Mt22, 21) Le but de Jésus n’est pas de triompher sur les pharisiens mais d’ouvrir leur cœur afin de se rendre compte de leurs actes. Il faut bien discerner et voir les chosent qui nous entourent et à les remettre à leur place sans les opposer à Dieu. Pour Jésus, ce qui vient de Dieu est appelé à retourner à Dieu. Mais il reconnaît aussi ce qui vient de l’homme. Il faut rendre à quelqu’un ce qui est à lui. Le problème actuellement est qu’il y a ceux qui demandent ce qui ne leur appartient pas et cela c’est du banditisme.

            L’argent n’est pas à l’image de Dieu, il est une création de l’homme. Quelle effigie portons-nous? La marque de Jésus et de sa croix? Nous sommes donc marqués du sceau de Dieu. Nous appartenons à Dieu et non à personne. Nous sommes la propriété exclusive de Dieu, c’est à lui que nous devons rendre grâce sinon nous sommes dans l’idolâtrie. Sortons vite de l’idolâtrie de l’argent et du monde. Usons de ce que Dieu à créer pour sa plus grande gloire et comme Irénée de Lyon nous l’a dit, la gloire de Dieu c’est l’homme vivant ou debout. Les biens sont pour faire du bien à  autrui en prêtant attention à lui. Rendons à Dieu la vie et la grâce qu’il nous donne en servant nos frères et sœurs. Amen.