Pâques A5 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Pâques A5

Jésus prépare ses disciples à une nouvelle relation avec lui. Sa présence au milieu d’eux va prendre une autre forme mais elle est assurée. Son retour auprès de son Père est pour bientôt et il se définit comme le chemin pour quelqu’un qui veut être en communion avec son Père. Cela veut dire qu’il est l’unique voie pour tous ceux qui veulent être en intimité avec Dieu.

            L’Église est avant tout une assemblée des hommes et des femmes et cela en dit beaucoup. Entre- eux, il peut y avoir des difficultés ou des conflits. D’ailleurs, l’Église du temps des Apôtres n’a pas été à l’abri de ce problème relationnel ou de communion. «Les frères de langue grecque récriminèrent contre ceux de langue hébraïque, parce que les veuves de leur groupe étaient désavantagées dans le service quotidien.» (Ac6, 1)   Un conflit culturel est ici soulevé, un conflit entre les juifs hellénistes ou juifs de culture grecque et les hébreux ou juifs de Palestine. Ce mécontentement ressenti entre eux peut être l’expression de la jalousie. Une sorte d’inégalité est observée au sein de la nouvelle communauté des disciples de Jésus. On ne peut pas ignorer ce mécontentement car un conflit, petit soit-il, peut détruire toute une organisation.

            Les Apôtres rétablissent le service de la charité pour qu’aucun pauvre ne soit oublié «On choisit: Étienne, homme rempli de foi et d’Esprit Saint, Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, un converti au judaïsme, originaire d’Antioche.» (Ac6, 6) C’est le diaconat, débutant dans l’Église pour mettre la charité au dessus de tout dans la mission de l’Église. Ils ne choisissent pas n’importe qui, mais des hommes remplis de foi et de l’Esprit Saint. La vraie charité trouve les racines dans la foi en Jésus Christ. C’est en lui que l’amour est sans équivoque. La charité des croyants est différente des actes purement humanitaires. C’est en Jésus Christ que les chrétiens manifestent leur engagement au service des autres. 

            Mis à part le service de la charité, nous voyons aussi le service de la parole de Dieu qui devient une priorité pour les Apôtres. «Il n’est pas bon que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables.» (Ac6, 2) Ils deviennent les hommes de la parole de Dieu. Sans minimiser la charité, les Apôtres soulignent l’importance primordiale de la Parole de Dieu. C’est elle qui fait naître la communauté et qui la fait grandir pour être au service de l’amour. «La parole de Dieu était féconde, le nombre des disciples se multipliait fortement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres juifs parvenaient à l’obéissance de la foi.» (Ac6, 7) Les actes de la charité ne doivent pas se substituer à la parole de Dieu et vice versa. Les deux sont intimement liés comme des yeux d’un même corps. Seuls ceux qui ne comprennent pas leur place dans l’Église peuvent les séparer. Jésus ressuscité nous laisse ces deux services pour perpétuer son œuvre dans le monde. C’est donc en les maintenant dans nos habitudes que nous devenons ce que nous sommes réellement et que saint Pierre souligne dans son Épître «Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pour proclamer les louanges de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.» (1Pi2, 9)

            Dans l’Évangile Jésus annonce son départ et ses Apôtres sont tristes. Il essaie de les tranquilliser car son départ n’est pas un abandon. «Que votre cœur ne soit pas bouleversé.» (Jn14, 1)  Son départ est avantageux aussi pour eux «Je pars vous préparer une place.» (Jn14, 2) Le doute n’a jamais abandonné les Apôtres. Jésus fait tout pour les rassurer mais tout ne semble pas facile pour eux. Thomas qui a été champion dans le doute de la résurrection du Christ ne semble pas convaincu lorsque Jésus leur annonce qu’ils connaissent le chemin de là où il va. «Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin?» (Jn14, 5) Philippe non plus, n’entend rien quand Jésus parle de son immanence réciproque entre lui et son Père. Jésus s’étonne donc de son comportement. «Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire: «Montre-nous le Père?» (Jn14, 9)

            Jésus se trouve devant les disciples qui l’ont vu faire des miracles et qui le contemplent après sa résurrection mais ils leur manquent quelques précisions. En quoi s’étonner des croyants que nous sommes qui se cherchent encore dans la foi. Cela montre combien la foi en Dieu n’est pas facile, nous devons faire attention pour ne pas la perdre. Pour Jésus, celui qui maintient la foi en lui fera comme lui et même plus. «Celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père.» (Jn14, 12) Son départ vers son Père fait donc grandir ses Apôtres dans leur témoignage. Nous n’avons rien raté, le fait de n’être plus les contemporains de Jésus, ceux qui l’ont vu grandir et faire des miracles. D’ailleurs tous ces contemporains n’ont pas été corrects avec lui, ils l’ont nié et crucifié tout en l’injuriant. Le plus important est de l’accueillir au moment où il vient vers nous.

            Nous les chrétiens de la dernière heure, nous avons de la chance car nous bénéficions des témoignages des autres. Il y a ceux qui ont enduré la chaleur et la fatigue de la journée et il faut les remercier. L’Évangile nous traite avec indulgence car il nous révèle que les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers. Maintenons donc notre chance en suivant Jésus Christ, notre chemin vers le Père, et en nourrissant notre foi de la parole de Dieu et en nous engageant en faveur des pauvres et des petits.