Pâques A1 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Pâques A1

Jésus Christ est ressuscité des morts. Aucun de ses disciples a cru à cette révélation que lui-même avait révélée quand il était encore avec eux. Pourtant il annonçait sa résurrection au bout de trois jours. La vie après la mort a été depuis toujours un alibi, des rêves pour les uns et une énigme pour les autres. Actuellement, après plus de deux mille ans de la résurrection de Jésus, beaucoup croient qu’après la mort, il n’y a rien. La foi en la vie éternelle n’est pas l’unanimité des disciples de Jésus, il y a toujours ceux qui doutent de cette révélation.

            La première lecture est un discours très connu de saint Pierre chez Corneille, un centurion romain qui aimait et priait Dieu. En une vision, Dieu le prépare à recevoir Pierre chez lui, avec ses parents et ses intimes amis. Tout le monde était au courant de la vie et de la fin tragique de Jésus. «Vous savez ce qui s’est passé dans toute la Judée, en commençant par la Galilée après le baptême que Jean a prêché.» (Ac10, 37) Après un bref aperçu sur la vie de Jésus, Pierre annonce l’essentiel de son message, la résurrection d’entre les morts de Jésus Christ. «Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et il a permis qu’il fût manifesté non à tout le peuple, mais aux témoins qui avaient été auparavant choisis de Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui, après qu’il fut ressuscité des morts.» (Ac10, 40-41)  La foi en la résurrection de Jésus est une révélation. Elle ne vient pas de notre connaissance, ce n’est pas une théorie à apprendre à l’école, ni à partir de documents, c’est une rencontre à partager. Grâce à l’Esprit Saint, ce don de la foi atterrit dans notre cœur où il se mûrit petit à petit jusqu’à sa pleine maturité. La  foi mature lorsqu’on la partage aux autres.

            L’Évangile de cette fête de Pâques nous montre que la foi en la résurrection naît d’une rencontre avec Jésus Christ ressuscité. Marie Madeleine, cette femme intrépide qui n’avait pas peur d’aller de bon matin au tombeau de Jésus, voulait faire des rites qui suivaient l’enterrement. Dans la tradition, les cimetières n’étaient pas un lieu qui attirait les gens, ils étaient des lieux à craindre, un pays des morts. Elle y allait seule sans peur car l’amour chasse la peur mais le chagrin envahissait encore son cœur. Elle fut étonnée de ce qu’elle constata. «Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.» (Jn20, 1) Le tombeau vide fut un élément de départ. Marie Madeleine ne s’arrête pas à cette constatation. Le tombeau vide n’est pas un fait dérisoire, il éveille quelque chose. Pour Marie Madeleine qui ne s’attendait pas à cela, sa conclusion était directe «On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé.» (Jn20, 2) Voilà ce qu’elle rapporta à Pierre et à Jean. Ces derniers ne se contentèrent pas de ce que Marie Madeleine leur dit, ils allèrent au tombeau. Jean et Pierre analysèrent les éléments qui étaient sur place sans rien comprendre.

            La foi en la résurrection ne parvient pas de notre analyse. Notre intelligence est très importante mais elle n’est pas suffisante. Il y a beaucoup de choses que l’intelligence ne peut pas saisir. Après la constatation de Marie Madeleine et l’analyse de Jean et Pierre, l’évangéliste Jean nous révèle autre chose. C’est Jean «Qui arriva le premier au tombeau» (Jn20, 4) et qui nous conduit à une chose nouvelle «Il vit, et il crut.» (Jn20, 8) Il crut à l’Écriture. Quelque chose les empêchait de comprendre ce qui est arrivé à leur Maître «Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.» (Jn20, 9) Ni Marie-Madeleine, ni Pierre et Jean, ni les disciples d’Emmaüs que nous écouterons pendant ce temps pascal, personne ne reconnaît Jésus ressuscité sans que ce dernier se fasse connaître. C’est lui qui prend l’initiative de se présenter comme le Ressuscité. Mais l’Évangile nous aide à comprendre que l’Écriture peut nous mettre sur la route de cette découverte. Celui qui écoute la Parole de Dieu sous la conduite de l’Esprit Saint embrasse la foi en la résurrection. 

            Que devons-nous faire pour croire à la résurrection de Jésus et à notre résurrection future? D’abord il faut devenir les disciples de Jésus. Selon saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens «Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle.» (1Co5, 7) La foi en la résurrection est l’ affaire de ceux qui ont été transformés jusqu’à devenir une nouvelle créature. Il faut avoir les yeux du cœur et non les yeux de la chair pour contempler Jésus ressuscité. Sans cette nouvelle façon de voir, cet événement pascal que nous sommes en train de célébrer risquerait de ne rien signifier dans notre vie. Ce n’est pas nécessaire d’ouvrir nos yeux ou d’avoir les yeux qui nous permettent de voir dans tous les sens jusqu’à 360 degrés, il faut tout simplement voir ce qui nous entoure avec amour pour rencontrer Jésus ressuscité. Notre Dieu habite tellement l’ordinaire de nos vies et nous passons à côté de lui sans le voir!

            Jésus ressuscité s’est manifesté à ses Apôtres pendant 50 jours, le moment que dure le temps pascal. Pierre et Jean ont annoncé aux autres ce qui s’est passé et tous ont eu le souvenir de l’enseignement de Jésus de ressusciter parmi les morts. Jésus a confirmé leur foi dans les différentes apparitions au milieu de ses disciples. Nous n’avons pas besoin de ses apparitions pour croire car selon sa parole «Heureux ceux qui croirons sans avoir vu.» Jésus est ressuscité. Voilà notre foi. Renonçons aux preuves, devenons des croyants vivants, fascinés par son amour.