Dimanche A6 2023 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A6 2023

Il y a ce qui différencie les croyants des autres, c’est suivre la voix de la conscience et surtout de la piété religieuse. Pour les chrétiens, cette piété religieuse consiste à mettre notre priorité en Dieu qui devient notre seul Maître de la vie en relation avec les autres. Cette priorité vitale se résume dans l’observance de la loi de l’amour proposée à celui qui veut, car en Dieu la liberté est fondamentale, Dieu ne s’impose pas.

            Plaire à Dieu est donc l’objectif de chaque croyant. Celui qui plaît à Dieu a la vie en lui, sinon c’est le désespoir et la mort qui prennent place. Un sage de l’AT donne un conseil pour plaire à Dieu «Tu garderas les commandements pour rester fidèle à son bon plaisir.» (Eccli15, 15) Cela nous laisse comprendre que quand nous ne regardons pas ce que Dieu recommande, nous nous plaçons nous-mêmes en dehors de sa protection en nous positionnant loin de sa volonté. En agissant de cette façon, nous choisissons le chemin de l’errance, caractérisé par les difficultés sans espérance d’en échapper. Souvenons-nous de l’Évangile du fils prodigue, en abandonnant son père, il s’est attiré beaucoup de dangers jusqu’au moment où il a pris la décision de revenir pour demander le pardon. «Devant les hommes sont la vie et la mort, à leur gré l’une ou l’autre leur est donnée.» (Eccli15, 17) La désobéissance est la source de beaucoup de dangers.

            Ne pensons pas que Dieu est à l’origine de la situation désastreuse de l’homme. «Il n’a commandé à personne d’être impie, il n’a ordonné à personne la permission de pécher.» (Eccli15, 20) Devant certains faits douloureux, nous nous demandons pourquoi Dieu le permet, ou s’il n’y avait pas moyen de ne pas se reproduire. Mais sachons que derrière un mal, il y a quelque part une erreur humaine. Actuellement même devant les catastrophes dites naturelles, il n’y a rien qui soit naturel  vu ce qui se passe à cause du réchauffement climatique    auquel notre responsabilité est indiscutable. Le chemin de l’errance mène à la mort, si nous ne nous repentons pas en nous détournant de cette voie de la désobéissance, nous nous enfonçons davantage vers les terres inconnues. Appliquons-nous donc à être sensible à la voix du Maître, en marchant selon ses commandements afin de ne pas Lui résister car il est un Dieu juste, c’est-à-dire qui donne à chacun ce qui lui est dû. Comme on dit l’obéissance vaut mieux que les sacrifices.

            Le chemin de la fidélité à la loi de Dieu est toujours d’actualité. Jésus lui-même n’est pas venu pour proposer une nouvelle éthique mais pour confirmer et compléter ce qui existait. «Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes: je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.» (Mt5, 17) Il n’y a pas de nouveauté par rapport à ce que disaient les prophètes ou à la loi qui guidait le peuple de Dieu mais de le vivre radicalement. Jésus appelle à aller au cœur de ce que demande la vie en Dieu. Il lance un appel à la vivre avec le cœur donc avec une réelle adhésion intérieure et non plus avec un formalisme extérieur. Pour lui, aimer Dieu en vérité consiste à aimer les autres à travers les actes concrets. «Eh bien! moi, je vous dis: Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.» (Mt5, 22) Jésus nous conduit à la vraie transformation du commandement de Dieu. Il demande non seulement d’enlever le meurtre dans notre nature mais aussi de la colère, non seulement l’adultère mais aussi le simple regard impur, non seulement le faux serment mais aussi le simple fait de jurer. «Que votre parole soit oui, si c’est oui, non , si c’est non. Ce qui est en plus vient du Mauvais.» (Mt5, 37)

            Jésus nous aide à ne pas inverser les valeurs, le mal ne peut pas être le bien et le bien ne peut pas devenir le mal. Être chrétien c’est d’abord accepter Jésus Christ comme Seigneur, c’est éviter le mal et faire le bien. Être disciple du mal, de la guerre, de l’injustice, de la violence et se déclarer chrétien c’est contradictoire. Actuellement certaines valeurs judéo-chrétiennes disparaissent petit à petit et les chrétiens sont appelés à suivre Jésus Christ non comme la société le veut mais comme la parole de Dieu le veut. La parole de Dieu ne dira jamais que la fidélité est mauvaise, que le respect à la vie est négociable, que la solidarité se limite à quelques- uns. La parole de Dieu nous rappelle que le respect de la création consiste à reconnaître que nous ne sommes pas propriétaire de l’univers mais ses administrateurs. Soyons donc de bons administrateurs qui protègent certaines espèces en disparition et qui n’endommagent pas notre écosystème. Protéger la nature ne signifie pas ne pas l’utiliser mais se servir d’elle intelligemment sans provoquer un déséquilibre.

            Un chrétien responsable ne doit pas suivre le monde et ses idéologies. Saint Paul nous invite à agir avec sagesse envers des chefs de ce monde qui ont «crucifié le Seigneur de gloire.» (1Co2, 8) Nous devons suivre surtout les normes de vérité inscrites dans notre cœur. Vérifions si nous suivons la voix de notre conscience.  La volonté de Dieu doit être une priorité dans notre engagement, ainsi nous ne chercherons pas à plaire au monde et ses convoitises. Plus que jamais, nous devons défendre notre identité chrétienne en ne faisant pas la guerre contre les autres mais avec nous-mêmes afin de devenir les artisans d’un monde nouveau annoncé par Jésus Christ. Ce monde nouveau ne fait pas des victimes mais des frères et sœurs qui se réconcilient pour un même idéal de paix, de justice et d’amour. Ainsi notre morale ne dépassera celle des scribes et des pharisiens, ce qui nous permettra d’entrer «Dans le Royaume des cieux»(Mt5, 20)AMEN.