Dimanche A7 2023 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A7 2023

La perfection n’est pas seulement du monde à venir, ses assises doivent être dans notre quotidien. Nous n’avons pas le droit de nous salir, si cela arrive, nous devons nous dépêcher de nous purifier sinon demain pourra être trop tard. Jésus est venu pour nous aider à sortir de notre saleté, lui qui nous demande de devenir saint comme son Père céleste. Cette purification nous aidera à sortir du cercle mortifère de violence.

            Le peuple de Dieu a toujours été appelé à la sainteté. «Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint.» (Lv19, 2) Les ordonnances, la loi de Dieu ainsi que tous les écrits étaient pour le peuple d’Israël une aide pour qu’il soit saint comme Dieu est saint. Ce peuple a été traité d’une manière unique pour qu’il soit pur  comme Dieu est pur. Les fidèles de Dieu sont appelés à connaître la pureté et les exigences morales de Yahvé qui se révèlent comme distinct de tous les dieux. Ils doivent donc être aussi purs et saints que lui, car ils sont son peuple. Leur but doit donc de devenir comme Lui. Comment devenir saint comme Dieu? En quoi consiste la sainteté de Dieu? La pureté de Dieu réside dans sa manière d’être et d’agir. Dans le cœur de Dieu, il n’y a pas de grain d’inimitié, de méchanceté, de haine, de vengeance, de jalousie, de haine mais un pur amour. La miséricorde, le pardon et la tendresse y sont donc en abondance. Devenir saint comme Dieu consiste à avoir un cœur semblable à son cœur miséricordieux et lent à la colère.

            Dieu appelle à devenir comme lui en qui la fraternité est complète. «Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur; tu ne manqueras pas de reprendre ton prochain, afin de ne pas te charger d’un péché à cause de lui.» (Lv19, 17) L’amour à notre frère et notre sœur est un amour purificateur qui nous pousse loin du péché contre la fraternité, comme la vengeance, la rancune, la colère. La vraie fraternité voulue par Dieu consiste à ne pas se venger mais à pardonner, à ne pas être lié à notre passé qui nous a séparés mais à l’oublier pour construire l’avenir plein de joie partagée malgré les blessures du passé. Celui qui ne sait pas tourner la page ne peut pas découvrir le bonheur de vivre. L’absence de la haine est la vraie expression de l’amour envers notre prochain. Il faut oser approcher celui qui nous a fait du mal pour l’aider à sortir du mal qu’il a fait. C’est ainsi que Dieu agit envers nous qui sommes pécheurs. 

            Jésus veut entraîner ses disciples à la perfection de l’amour dans leur quotidien en allant même aux petits détails, car l’amour ne doit pas être une simple parole mais un acte. «Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tend lui encore l’autre.» (Mt (5, 39) Une gifle est une violence physique faite à quelqu’un. Dans ce cas notre réponse est de lui rendre le coup reçu, pour lui faire sentir qu’il s’est trompé sur l’individu. Au lieu de lui rendre seulement un seul coup, on peut l’écraser. Les forts font toujours sentir leur force où les faibles sont en danger. Jésus nous demande de ne pas répondre par la violence mais d’arrêter la spirale de la violence où le mal engendre un autre mal. Ne pas riposter ne signifie pas laisser les pédophiles continuer à violer des enfants, laisser des gangsters agresser des banques et faire des lois, laisser des tyrans tuer des innocents et régner éternellement. Jésus ne veut pas ce monde qui offusque l’amour, fait beaucoup de souffrance et germe la mort. Jésus ne veut pas que la méchanceté contamine ses disciples, mais qu’elle provoque chez l’autre un comportement créatif, créateur de vie, de réconciliation, de paix.

            Ne pensez pas que cette nouvelle éthique de Jésus est facile. C’est une véritable révolution qui demande abnégation, oubli de soi et une nouvelle conversion de cœur. Nous arriverons à nous comporter ainsi qu’en devenant des créatures nouvelles, engendrées par Dieu, lui, «Qui fait lever son soleil sur les mauvais et sur les bons, et pleuvoir sur les justes et sur les injustes.» (Mt5, 45) C’est en nous laissant conduire par l’Esprit que nous entrerons dans ce nouveau dynamisme de relation qui n’engendre pas des ennemis ou des adversaires mais des frères et sœurs ayant le même objectif de répondre au souhait de notre Sauveur qui ne nous cache pas de nous voir transformés «Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait.» (Mt5, 48)

            Comment appliquer ces paroles de Jésus dans notre quotidien? Voyons nos relations que ce soient celles de la fraternité, de l’amitié, du voisinage ou tout simplement de la relation conjugale. En cas de difficulté relationnelle, n’imposons pas notre réponse mais allons devant Dieu et lui demander ce qu’il nous semble correcte. Ne disons jamais que c’est à cause de l’autre, c’est lui qui l’a voulu. Ce qui se passe dépend aussi de moi, de mon choix, de ma volonté. Un ennemi dans notre camp ou dans notre cœur peut devenir un virus qui peut tuer notre propre vie. La meilleure solution est de le transformer en ami. Cela n’est pas facile mais c’est possible non seulement grâce au conseil de notre entourage, de notre conseiller spirituel ou conjugal mais aussi grâce à Dieu. Évitons toujours des réactions violentes de notre part qui ne font qu’augmenter notre inimitié, évitons la précipitation car la nuit porte conseil. La séparation ne rassure pas la tranquillité et le bonheur. C’est un moyen pour éviter le pire mais elle laisse toujours des cicatrices. Heureusement que le Seigneur est capable de guérir toutes nos blessures, il nous donne ce qui nous manque.

            Personne ne peut nous en vouloir de ne pas être parfaits mais changeons notre façon de voir les choses non à partir des autres, mais à partir de nous. Les changements que nous voulons viendront de nous-mêmes et non des autres. Ainsi nos ennemis, nos adversaires peuvent se transformer en amis ou en partenaires.