Dimanche A15 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A15

La parole de Dieu est puissante, elle transforme et renouvelle tout. Dieu a créé par sa parole, il a fendu la mer par sa parole dite à Moïse. La parole de Dieu n’a jamais perdu sa force et sa tendresse, c’est une parole salvatrice. Ne doutons jamais de la parole de Dieu, grâce à elle, les cœurs se convertissent et produisent les fruits de l’amour et de la paix. Écoutons la parole de Dieu ne la sous-estimons jamais car elle est vivante.

                Il fut un temps où le peuple de Dieu a sombré dans le désespoir jusqu’à se demander si Dieu qui parlait à ses pères les avait abandonnés ou si sa parole pouvait-elle les sauver? Les représentants de Dieu avaient disparu, leur parole ne signifiait rien. Mais jamais, Dieu ne se tait pas devant la misère de l’homme, il nous parle toujours. Nous pouvons ne pas l’écouter mais il révèle toujours sa volonté et  sa parole ne perd pas sa valeur. Le prophète Isaïe le souligne devant le peuple de Dieu. «Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission.» (Is55, 11) La parole de Dieu ne peut pas être inutile ou sans résultats. Ceux qui pensent que ce qui vient de Dieu est une simple théorie se trompent beaucoup. Nous voulons peut-être voir les effets directs de sa parole mais n’oublions pas que Dieu est patient et comme on le dit, mille ans sont comme hier, il ne compte pas comme nous qui sommes impatients. 

                Le prophète nous donne l’image de la pluie et de la neige pour comprendre la parole de Dieu. «La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger.» (Is55, 10) Cette image parle à celui qui a contemplé le monde rural. La pluie et la neige viennent d’en haut, elles sont données à la terre pour accomplir une mission propre d’arroser ou d’irriguer les plantes. Elles sont pleines de vitalité qu’elles offrent aux plantes et aux animaux. Elles contribuent à leur fécondité. Grâce à ces précipitations, les fruits se forment et la beauté de la nature se manifeste. Seulement la souffrance peut empêcher de voir les merveilles que la parole de Dieu nous offre. Les tempêtes peuvent retarder les fruits de la parole de Dieu mais elles ne peuvent les stopper. Jamais la parole de Dieu sera inefficace. Elle accomplira le plaisir de Dieu , celui de produire des fruits à son honneur et à sa gloire. Prêtons toujours attention à sa parole.

                Dans l’Évangile Jésus Christ revient à la parole de Dieu et à ses merveilles. Pour lui, la parole peut rencontrer des difficultés et des obstacles comme notre rejet, notre négligence, notre choix face à elle mais son efficacité est sans limite. Celui qui l’accueille ne manquera d’aucun bien, ses fruits sont nombreux. Il le dit dans la parabole du semeur. Trois éléments se distinguent dans cette parabole: le semeur, la semence et la terre qui accueille la semence. Dans cette parabole, le semeur et la semence sont irréprochables. Ils sont pleins de leurs qualités. Le semeur respecte le temps et la semence est bien triée pour procurer un bon rendement. Le résultat dépend énormément de la terre qui la reçoit.

                La semence et le semeur sont d’une grande importance mais la terre l’est également. On dirait que tout repose sur la terre. Dieu, sa parole et l’homme sont donc en jeu. C’est Dieu qui prend l’initiative, son travail est donc irremplaçable. «Voici que le semeur sortit pour semer.» (Mt 13, 3) Sans le semeur, la semence et la terre resteront infertiles. C’est le semeur qui prend le risque de mettre la semence dans la terre. C’est un bon semeur, il connaît le temps, quand toutes les conditions atmosphériques réunies pour semer. Il sème tout en espérant une bonne récolte.

                Mais le semeur de l’Évangile se heurte à une série d’échecs: «Des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux (…) D’autres sont tombés dans les ronces; les ronces ont poussé et les ont étouffés.» (Mt13, 4-7) Qui ne risque rien n’a rien. Le semeur n’a pas peur de l’échec qui fait partie de notre vie. En sortant de chez nous nous n’effaçons pas la possibilité de nous salir, de tomber voir même de nous blesser ou d’être contaminé par un virus. Le pape François dans l’Evangelii Gaudium, nous a partagé son rêve d’une Église qui ne doit pas craindre de se salir les mains en prenant sur elle les blessures de l’humanité. Malgré tout, le semeur garde toujours l’espérance de produire sinon son travail serait inutile. «D’autres [graines] sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un.» (Mt13, 8) Chaque semence est appelée à donner des fruits et chaque terre doit être fertile.

                Jésus explique à ses disciples la signification de sa parabole. Il attend de ses disciples les fruits de sa mission. La mission de l’Église doit produire des disciples prêts à témoigner leur foi et leur amour sinon la parole qu’ils reçoivent n’aura pas atteint son but et les conséquences retomberont sur eux. N’ayons pas peur des difficultés et des échecs, ils font partie de notre vie. Saint Paul veut nous tranquilliser. «Il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous.» (Rm8, 18) Pour lui, les souffrances du temps présent sont celles de l’enfantement et non celles de l’agonie. Il peut y avoir les souffrances dans notre engagement mais seuls les fruits escomptés nous donnent la force de continuer pour arriver à la fin.