Dimanche A17 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A17

La parole de Dieu parle du royaume de Dieu ouvert aussi à l’homme. Bien qu’il soit accessible à l’homme, ce dernier doit le conquérir, c’est un royaume à chercher, à découvrir et à s’en accaparer. Il est présenté comme un trésor et ce dernier ne se ramasse pas sur la route, il demande toute une détermination et une stratégie sinon nous pouvons passer à côté de lui sans nous rendre compte. Chacun a des moyens de conquérir le royaume de Dieu, le retrouver vient de notre volonté.

                Le roi Salomon, fils de David et de Bethsabée, loin d’être un dirigeant parfait possédait beaucoup de mérites. Il est le dernier roi à maintenir l’unité d’Israël et durant son règne, le pays a atteint son apogée. Habile dans les affaires du pays mais aussi, il transforma le Temple en un haut lieu du culte pour tout le pays. Ainsi il tenait magnifique cet endroit du culte divin. Le livre des rois nous parle d’un jugement qui l’a fait légendaire à cause de sa sagesse qu’il a demandé dans sa prière et que Dieu lui a accordé. «Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal; sans cela, comment gouverner ton peuple, qui est si important?» (1R3, 9) Salomon a fait beaucoup de maux, il était un vrai tyran, il était célèbre pour son amour de la richesse et des voluptés ; on lui a attribué 700 épouses et 3000 concubines. Le mal qu’il a fait à son peuple s’est manifesté à la fin de son règne lorsqu’un schisme politique et religieux se produisit en 931 avant Jésus Christ, laissant deux royaumes différents, celui d’Israël et celui de Juda. Un bon dirigeant est souvent reconnu après son mandat.

                Malgré tout Salomon resta comme un modèle des sages et de la sagesse qui vient de Dieu «Je fais ce que tu as demandé: je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi.» (1R3, 12) Que faut-il garder de cette prière exaucée de Salomon? Dieu a mis un trésor en nous malgré notre fragilité. Nous voyons beaucoup de talents chez les hommes et les femmes de mœurs douteuses. Dans la culture rwandaise on dit souvent, ‘ntamwiza wabuze inenge na nyirahuku igira amabinga.’ Ce qui signifie qu’il n’y a pas de beauté sans défaut même un chat, malgré son élégance, a  des  joues qui sont considérées dans la culture comme un grand défaut. Cela montre combien nous devons être humble car aucun n’est parfait. Nous devons nous pardonner et essayer de trouver dans l’autre ce qui est positif. Dieu ne nous donne pas parce que nous sommes parfaits mais parce qu’il nous aime. Il a accompagné son peuple malgré ses imperfections. Nous devons admirer ce Dieu qui ne tient pas compte de nos péchés.  

                Dans l’’Évangile, il s’agit encore des paraboles de Jésus. Il nous est proposée trois paraboles qui parlent du royaume de Dieu: la parabole du trésor caché, la parabole des perles fines et  la parabole du filet qui ramasse toutes sortes de poissons. Nous nous tardons un peu sur les dernières paroles de Jésus dans cet Évangile. «Ainsi en sera-t-il à la fin du monde: les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes.» (Mt13, 49) Comme on cherche et on trie le trésor du reste, à la fin du monde, les justes seront triés des méchants. Cette révélation de Jésus est d’une extrême gravité. Il faut faire attention, la fin ne sera pas la même pour tout le monde. Ceux qui seront dans la joie avec Jésus sont ceux qui possèdent l’un de ces trésors: l’amour, la tendresse, la compassion, la bonté, la humilité, la douceur. Il ne s’agit pas de tous les avoir mais au moins avoir l’un d’eux et de l’avoir en vérité et à un degré le plus élevé possible. Celui qui possède l’un de ces trésors est implicitement un disciple de Jésus et il faut dans la mesure du possible l’être en réalité. Selon saint Paul, qui possède un trésor de Dieu, ce dernier le configure «À l’image de son Fils, pour que ce Fils soit le premier-né d’une multitude de frères.» (Rm8, 29)

                «Il y aura des pleurs et des grincements de dents.» (Mt13, 50) Nous comprenons bien que Dieu ne complaît pas avec le mal qui entache son image. Il faut que nous le sachions, Dieu ne tolère pas le mal. Ceux qui font du mal s’ils ne se convertissent pas, leur sort sera catastrophique. Un jour un membre de l’équipe de la liturgie m’a demandé de ne  pas dire ces paroles de l’Évangile qui peuvent terroriser les enfants et ceux qui ne sont pas réguliers dans nos célébrations. Qui suis-je pour changer ces paroles de Jésus qui sont adressées à tout le monde. Il faut savoir que Jésus disait ces paraboles à la foule et non seulement à ses Apôtres. L’enseignement de Jésus est pour tous. En tout cas, aucun lieu où les adeptes du mal sont bien reçus sauf dans leur groupe mafieux et le royaume de Dieu n’est pas pour ce genre de personnes. Il ne faut pas cacher cette vérité. On se demande si Dieu miséricordieux permettra une punition tant douloureuse. Ce n’est pas Dieu qui nous punit, l’homme se condamne en optant pour le mal alors qu’il est capable de connaître le bien. «Avez-vous compris tout cela?» Ils lui répondent: «Oui.» (Mt13, 51) À un bon entendeur, salut.

                Cherchons un trésor qui vient de Dieu, donnons tout ce que nous avons pour en posséder. Souvent un trésor attire un autre ‘ibintu bijya aho ibindi biri’, les choses vont là où sont les autres. Ceci se dit à un riche qui s’enrichit licitement. Une grâce appelle une autre grâce et ainsi de suite. Le plus important est de commencer la découverte. Il faut se mettre sur la route, nous avons la lumière de notre baptême pour atteindre ce que Dieu donne. Tout concourt à ceux qui cherchent Dieu et son royaume. Amen.