Assomption A 2023 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Assomption A 2023

L’Église célèbre aujourd’hui la montée de la Vierge Marie au ciel ou l’Assomption ou encore son élévation. La Mère de notre Seigneur Jésus Christ a été préservée du péché originel qui nous conduit à la mort. Elle a été exemptée du tombeau par son enlèvement dans la gloire de son Fils. En fait, c’est la non-corruption du corps de Marie que l’Église célèbre. Cette fête de l’élévation de Marie est donc celle de tous les baptisés qui se réjouissent de la nouvelle vie qu’ils reçoivent dans la foi en Jésus Christ. Au ciel, les croyants sont semblables au Christ qui les a sauvés. Réjouissons-nous donc de ce privilège inimaginable

                 La Vierge Marie a été un grand signe. Elle est le signe de l’humilité, de la fidélité, de la perfection, etc. Le livre de l’Apocalypse nous annonce aussi qu’elle est un grand signe de la victoire «Une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoile.» (Ap12, 1) C’est une vraie reine. Dans plusieurs cultures, une reine est la mère du roi et non nécessairement la femme du roi. Marie est définie par rapport à Jésus. Saint Jean, dans l’Apocalypse revient sur la mission de Marie, celle de porter dans son sein le Messie «Elle est enceinte.» (Ap12, 2) La grandeur de Marie vient du fait qu’elle est la Mère de notre Seigneur Jésus Christ, c’est grâce à son fils que nous la proclamons bienheureuse. Sa mission a eu quelques adversaires et les plus dangereux furent ceux qui sont invisibles. «Un grand Dragon, rouge feu… vint se poster devant la femme … afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.» (Ap12, 3-4) Les projets de Dieu se réalisent mais ils ne sont pas sans danger. Mais fin des fins la force du mal ne peut rien faire. Les difficultés des croyants sont donc les douleurs de l’enfantement et non celles de la mort.

                Malgré les embûches de l’ennemi, le plan divin progresse: «La femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer.» (Ap12, 5) Marie est aussi l’image de l’Église, c’est elle qui engendre le Christ continuellement dans ce monde de notre temps, souvent dans la douleur et dans la persécution. Celui que l’Église engendre est plus fort qu’elle. Ce n’est pas l’Église qui doit dominer toutes les nations mais notre Seigneur Jésus Christ. Quand elle veut dominer, elle risque d’offusquer celui qui doit régner par sa nature. C’est le Christ qui doit dominer par son pouvoir inné mais comme nous le savons son règne est celui de l’amour et non un règne qui écrase tout. Le vrai pouvoir de Jésus Christ est de triompher de notre ennemi redoutable qui est la mort. «Le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort.» (1Co15, 26) En Jésus Christ, c’est la plénitude de la vie, la mort n’a plus aucun pouvoir, on passe de la mort à la vie. Nous devons nous fortifier de cette manière en triomphant de la peur de la mort. Cette dernière est une séparation et non une fin définitive.

                Nous venons de parler de la Vierge Marie en terme de signes. Dans l’Évangile de l’Assomption nous voyons son empressement pour aller voir le signe que l’ange Gabriel lui a fait connaître dans sa cousine Elizabeth, enceinte dans sa vieillesse. Elle va aussi voir sa cousine pour bien partager la joie des faveurs de Dieu en elles. Mais surtout, elle va l’aider en lui donnant quelques services jusqu’au terme de sa grossesse. Toutes les deux ont eu des privilèges uniques qu’aucune autre créature a bénéficié. Dieu les a enlevées et elles en sont reconnaissantes. Ces faveurs de Dieu en Marie bien qu’elles ne viennent pas de ses mérites, ont été bien reçues par elle. Marie a répondu favorablement à la volonté de Dieu car sa foi était inébranlable. «Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.» (Lc1, 45) Elizabeth s’étonne de la foi de Marie. La foi de Marie a rendu possible la présence de Jésus dans le monde. Au lieu de crier le vide dans nos églises, nous devons nous interroger de notre foi si vraiment nous sommes pratiquants. C’est seule la foi des fidèles qui peut convertir les autres. Souvenons-nous que le martyre des premiers chrétiens a converti ceux qui les persécutaient.

                L’Assomption de Marie est donc la conséquence de son existence. Elle est une offrande vivante à Dieu. Sa joie était totale en Dieu «Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.» (Lc1, 46-47) Quel est l’objet de notre joie? D’où vient notre joie? La joie de la Vierge Marie n’était autre que de porter le Sauveur du monde. Elle est la première à accueillir le salut donné par Dieu au monde. Marie reconnaît ce choix inattendu de Dieu à sa servante. Elle n’était pas une descendante romaine ou grecque, ni d’une famille sacerdotale de Jérusalem mais l’enfant unique de Joachim et Anne. En Marie, nous y trouvons la petitesse, la pauvreté et l’humilité, les valeurs préférées de Dieu à une créature pour être comblée de ses largesses. Celle qui était inconnue se voyait glorifier «Désormais tous les âges me diront bienheureuse.» (Lc1, 48)

                Comme Marie nous avons à devenir pauvre, petit et humble ou à le rester pour accueillir le salut divin. En Marie, nous pouvons comprendre un peu l’action de Dieu de montrer aux faibles leur grandeur. C’est un récipient vide qui peut être  plein. Celui qui est comblé ne peut rien espérer. Rappelons-nous des béatitudes, ceux qui seront comblés. «Dieu se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance à jamais.» Ayons en tête que Dieu ne déçoit jamais, soyons fidèles à sa parole et vivons humblement en attendant l’heure de sa manifestation pour chacun. Bonne Assomption.