Dimanche Carême A1 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Carême A1

La parole de Dieu nous rappelle que nous sommes pécheurs, que les tentations nous submergent. Il est possible de sortir de cet état, de changer pour devenir une créature nouvelle. Cela ne vient pas seulement de notre effort, c’est un don de Dieu. Profitons des moyens qui nous sont offerts notamment la parole de Dieu, les sacrements, les pratiques religieuse et caritatives pour entrer dans ce temps de purification.

            L’homme est un être particulier. Nous sommes différents des autres créatures malgré la fraternité universelle qui nous unit, car toutes les créatures proviennent de la main de Dieu. Nous descendons d’un même Créateur. La protection de la nature ne doit pas être une option de certains d’entre nous mais une obligation. Une femme ou un homme sensé a la responsabilité de protéger sa demeure. Le livre de la Genèse nous rappelle comment nous sommes venus à l’existence. «Dieu forma l’homme de la poussière du sol et insuffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant.» (Gn2, 7) Peut-être cette primauté de l’homme provient du fait que ce récit nous vient d’une culture patrilinéaire. De l’homme provient sa femme et ses enfants. «Dieu fit tomber sur l’homme un sommeil profond et il s’endormit, il prit une de ses côtes (…) Et Dieu bâtit une femme de la côte qu’il avait prise à l’homme et il l’amena à l’homme.» (Gn2,21-22)

            Des théories sur l’origine et l’évolution sociétale parlent de la famille consanguine au départ mais si la parole de Dieu parle de la femme qui sort de l’homme, ce n’est pas un prétexte pour des théoriciens croyants de l’évolution humanitaire de parler de n’importe quoi. Le livre de la Genèse veut nous faire comprendre que nous sommes des créatures interdépendantes depuis l’origine. Notre ressemblance vient d’abord de Dieu «Homme et femme, Dieu les créa à son image.» (Gn1, 27) L’homme et la femme ont rompu leur relation avec Dieu, au lieu de rester fidèles, ils sont devenus infidèles. Ils transgressèrent l’ordre donné par Dieu et la conséquence fut tragique «Ils se rendirent compte qu’ils étaient nus,» (Gn3, 7a) donc plus fragiles. Séparé de Dieu, l’homme devient faible et sa dignité s’évapore. Le péché nous a dépouillés de la beauté et de l’innocence originelle. Ainsi nous sommes devenus un peuple contaminé par le mal et nous avons besoin du Sauveur afin que là où le péché s’est multiplié, la grâce surabonde selon saint Paul dans sa lettre aux Romains.  

            C’est Jésus Christ, le Fils de Dieu qui a tout remis en ordre en triomphant du péché et tout ce qui conduit au mal. L’Évangile de la tentation de ce premier dimanche du Carême nous montre que le péché peut être évité. La tentation est une épreuve, un examen. En soi, elle n’est pas un péché. La tentation devient peccamineuse quand nous nous laissons entraîner par elle. Nous disons dans la prière de notre Père, «ne nous laisse pas entrer en tentation.» Jésus était sur la route de la vie et en assumant pleinement son humanité pour lui-même, il a rencontré ce que chaque être humain rencontre comme la maladie, la fatigue, les difficultés, les tentations, etc. Mais il a affronté tout cela en tant que l’homme plein de foi en son Père. Il a été fidèle à sa mission jusqu’au dernier souffle. La tentation de Jésus constitue un combat spirituel dont il a triomphé grâce aux armes de la foi. L’ennemi du genre humain se sert de sa faiblesse mais celui qui se sent faible doit savoir là où il peut trouver la force, sinon il peut tomber facilement dans le piège du diable.

            «Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.» (Mt4, 2) Un des lieux de fragilité pour l’homme est qu’il n’est jamais assuré pleinement de sa nourriture, nécessaire à sa subsistance. Il y a ceux qui tombent dans le péché en cherchant de quoi se nourrir d’où le vol, le mensonge, l’hypocrisie, le pharisaïsme, etc. Celui qui se nourrit seulement de pain échappe difficilement à cette tentation liée à la nourriture. Pour Jésus  «L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.» (Mt4, 4) Une autre grande faiblesse est la recherche inassouvie de la grandeur ou de la gloire. Normalement nous avons la grandeur unique de devenir enfants de Dieu et frères et sœurs de Jésus Christ. Mais cette grandeur comme le dit saint Paul nous la possédons dans les vases fragiles. Le Diable a voulu attaquer Jésus en le poussant à l’orgueil  «Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas.» (Mt4, 6) Quand notre grandeur se transforme en orgueil, elle devient la cause de notre chute. Notre grandeur doit être la source de notre louange à Dieu et non celle de notre élévation car qui s’élève sera abaissé. Ne cherchons pas à tenter Dieu, le faire c’est jouer avec le feu car «Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.» (Mt4, 7) Pour Jésus, l’homme ne doit pas forcer Dieu pour avoir quoi que ce soit mais avoir confiance en lui.

            Le Tentateur ne lâche rien, il faut faire attention. Le diable est égoïste, il veut s’approprier ce qui est réservé uniquement à Dieu «Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores.» (Mt4, 9) Pour Jésus cela ne se négocie jamais car «C’est le Seigneur Dieu, lui seul que tu adoreras.» (Mt4, 10) L’idolâtrie est le péché grave de l’humanité. Le Tentateur s’est effondré devant Jésus, nous aussi en suivant le Fils de Dieu  nous pouvons vaincre toutes les tentations. Le temps du Carême qui nous est offert est une occasion de grandir en confiance en Dieu et en amour, ainsi non seulement nous vaincrons toutes les épreuves de la vie sans oublier la mort. En Jésus Christ, vainqueur de la mort, cette dernière n’est pas un obstacle de la gloire mais un pont qui relie le ciel et la terre réconciliée avec son Créateur.