Dimanche A20 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A20

Comment pouvons-nous être comptés parmi les bénéficiaires du salut de Dieu? Ce dernier s’acquiert dans notre quotidien, il est accessible à celui qui le veut. Faisons attention, ce n’est pas une formation spéciale ni une intelligence hors du commun qui nous transforment en ami de Dieu mais tout simplement une vie tournée vers le respect de l’autre, la réconciliation, vivre sans emportement, ni colère ni insulte. Tout cela peut être une réalité chez n’importe quelle personne, indépendamment de sa culture, de sa classe sociale, de son sexe, de sa couleur et de son âge.

                En exil, les israélites ont rencontré des personnes de bonne volonté qui leur portaient secours et cela les a bien marqués. Une question surgissait sur ceux qui n’étaient pas fanatiques de leur choix de Dieu à propos du sort de ces bons étrangers. Est-ce qu’ils sont exclus de la gloire de Dieu du fait qu’ils n’ont pas la foi semblable à celle d’Israël? C’est donc le salut des non croyants qui était en cause. Quel sera leur sort? Voilà ce que le Seigneur demande à chaque israélite et à chacun d’entre nous pour bénéficier de sa justice: «Observez le droit, pratiquez la justice, car mon salut approche, il vient, et ma justice va se révéler.» (Is56, 1)  Celui qui est droit et juste a déjà embrassé le salut. La justice consiste à donner à chacun ce qu’il mérite réellement. Ce que l’autre mérite n’est pas souvent ce que nous croyons. Celui qui nous a fait du mal ne mérite pas la vengeance mais le pardon, le coupable ne mérite pas la condamnation mais la miséricorde.

                Le prophète dit ce que le Seigneur fera aux bons étrangers. «Je les conduirai à ma montagne sainte je les comblerai de joie dans ma maison de prière, leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel.» (Is56, 7) Ils seront traités de la même manière que son peuple qui respecte ses préceptes. Les merveilles du Seigneur sont pour tous les peuples, mais ces derniers doivent abandonner les conduites injustes et impies. Celui qui vit ainsi est un vrai serviteur de Dieu qu’il connaît implicitement ou explicitement. Seul l’homme crée des frontières, en Dieu, il n’y a pas des privilégiés. Saint Paul révèle dans sa lettre aux Romains qu’ils sont pleins de «bonnes qualités.» (Rm15, 14) Nous avons tous de bonnes qualités. La perte des dons préternaturels à l’homme ne lui a pas fait un être sans rien qui l’attire à Dieu car, tout n’est pas perdu, nous sommes toujours des créatures bien-aimées du Seigneur. Faire du bien à l’homme n’est pas une chose accidentelle, notre nature est capable de faire du bien et éviter le mal. Le bien de l’homme l’approche de Dieu qui est toujours à son secours. Le salut de Dieu est donc universel.

                Jésus, le Fils de Dieu n’a jamais toléré aucune forme d’exclusivisme. Il a accueilli tout le monde sans exclusion sociale et culturelle. Les pécheurs, les étrangers trouvent un bon accueil chez lui. C’est ce que nous voyons dans l’Évangile de ce dimanche avec une femme étrangère de la région de Tyr et de Sidon, en Liban actuel, qui était un territoire païen pour les juifs. Mais Jésus y est reconnu par une femme en tant que «Le fils de David» (Mt15, 22), donc le Messie ou l’envoyé de Dieu. Cette femme avait connu sa réputation,  ou elle avait entendu parlé de lui, des miracles qu’il faisait. Elle n’hésita pas à faire une demande à Jésus. «Aie pitié de moi (…) ma fille est tourmentée par un démon.» (Mt15, 22) Elle intercède pour sa fille possédée par un esprit mauvais. La cananéenne semble être incomprise et elle suit Jésus en haussant son  cri de façon que les disciples recommandèrent à leur maître de la renvoyer «Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris!» (Mt15, 23) Quelque fois rien n’arrête une personne qui souffre, ce n’est pas une voix qui la chasse, si on veut la faire taire, il faut exaucer sa demande.

                Jésus fait une démarche pédagogique à la cananéenne. Dans un premier temps, Jésus est ferme, il rappelle à ses disciples sa mission «Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.» (Mt15, 24) À cette cananéenne, Jésus annonce des paroles qui expriment la pensée des juifs qui croyaient que le salut était pour eux. «Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens.» (Mt15, 26) La cananéenne ne contredit pas ces dires de Jésus. Mais la souffrance de sa fille la préoccupait et  elle insista auprès de Jésus «Oui, Seigneur; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres.» (Mt15, 27) La foi n’est pas la propriété d’aucun peuple ou d’aucune personne. N’importe qui, s’il ne ferme pas les yeux du cœur, peut découvrir d’où peut venir son salut. C’est à Israël que Dieu s’est révélé par Abraham, Isaac et Jacob. C’est ce que Jésus  exprime d’abord à ses disciples, puis à cette femme. Mais dans un second temps, Jésus ouvre son salut à tout le monde. «Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux!» Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.»  (Mt15, 28) La foi est une ouverture du salut de Dieu.

                Dieu offre son salut à toutes et à tous. Souvent nous nous nous faisons juge des autres en les plaçant en dehors du salut sous prétexte qu’ils ne sont pas comme nous. Dieu n’a pas de préférence parmi les nations, il n’exclut personne. Dieu voit les cœurs et non les manifestations extérieures. La foi n’est pas seulement ce que nous faisons mais aussi comment nous vivons. Si nous avons la confiance en Jésus, il peut nous dire ce qu’il a dit à la cananéenne, «Ta foi est grande. Que tout se fasse comme tu veux.»