Dimanche Carême A5 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche Carême A5

En Jésus, Dieu donne la vraie vie car devant lui la mort n’a aucun pouvoir. En l’absence de Dieu, il y a les pleurs, la souffrance, la douleur et le désespoir. La présence de Dieu change l’atmosphère. Ce cinquième dimanche de Carême, implorons la vraie vie pour notre communauté et pour chacun de nous.

            Dans une vision, le prophète Ézéchiel a vu la vraie image du peuple de Dieu. Ce dernier était comme des ossements desséchés, sans vie, un véritable cadavre. «Ainsi parle le Seigneur Dieu: Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai remonter, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël.» (Ez37, 12) Le Seigneur ne veut pas que son peuple reste sans vie et sans dignité. Un homme sans vie ne reflète pas l’image de Dieu. Sans vie, la miséricorde et la puissance de Dieu disparaissent. Sans vie, on ne peut pas reconnaître Dieu et louer sa gloire. Avoir la vie est le départ de la bonne relation avec Dieu. C’est Dieu seul qui donne une vie digne d’être vécue et porteuse de la joie.

            En exil, le peuple de Dieu avait sombré dans la mort et dans l’ignorance. Dans cet état, Dieu ne se manifestait pas. Ceux qui craignaient Israël à cause de son Dieu commençaient à douter de sa  foi. Le retour de l’exil était le prélude de la vie nouvelle. À la parole du prophète, les os se rejoignent, les nerfs, la chair et la peau viennent les recouvrir, la vie reprend de nouveau. Le peuple d’Israël ressuscite de ses cendres grâce à son Dieu. Mais en revenant d’exil, le peuple de Dieu n’a pas été exemplaire à la foi et à la fidélité à Dieu. Il y a ceux qui promettent la confiance sans faille à Dieu si ce dernier les sort d’une misère ou d’un danger mais une fois sauvés, ils oublient ce qu’ils ont promis.

            Dieu reste fidèle à sa promesse «Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez.» (Ez37, 14) La véritable existence est celle que Dieu offre. Ceux qui vivent uniquement de ce qu’ils mangent ne vivent pas en réalité, une source de la vie incapable de souffrir ou de s’arrêter leur manque. Cette vie de Dieu au lieu de s’endormir, elle se réveille. Cette vie nouvelle nous aide à reconnaître la tendresse et la présence du Seigneur. «Alors vous saurez que Je suis le Seigneur.» (Ez37, 14) Les vivants d’une vie nouvelle en Dieu font connaître Dieu aux autres.

            C’est en Jésus Christ que la vie qui ne finit pas est possible. C’est ce que veut nous révéler la résurrection de Lazare. Le nom de Lazare ou El’azar signifie «Dieu a aidé.» Ce récit de l’Évangile souligne que Lazare était ami de Jésus «Seigneur, celui que tu aimes est malade.» (Jn1,3) Son amour pour Lazare était connu. Jésus ne cachait pas son amour. L’amour ne se cache jamais, soit il existe, soit il n’existe pas. Mais l’amour de Jésus n’est pas sélectif, il aime aussi les sœurs de Lazare, Marie et Marthe (Jn11, 5). L’amour d’un ami ne nous préserve pas de la maladie et de la mort. Finalement Lazare est mort alors que Jésus a annoncé que «Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié.» (Jn11, 4)

             Enfin, Jésus arrive à Béthanie, chez ses amis. Son arrivée ne fut pas dans la joie mais dans le chagrin et la tristesse. La mort change notre comportement, pas seulement la mort d’un être humain mais aussi la disparition ou l’éloignement de ce qui nous intéresse. Nous rencontrons les gens qui pleurent la mort d’un animal de compagnie, d’une fleur desséchée, d’un objet endommagé ou disparu. Informées de la présence de Jésus, les deux sœurs de Lazare, l’une après l’autre vient le voir en lui présentant leur douleur et leur chagrin: «Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort!» (Jn11, 21. 32) Elles endossent donc sur Jésus la responsabilité de la mort de leur frère à cause de son retard à venir le voir.

            Jésus n’ignore pas la mort, il connaît la tristesse qui en découle mais il veut montrer la joie de la résurrection. Il réconforte ces deux sœurs en leurs parlant de la résurrection des morts au dernier jour. La résurrection doit être dans notre quotidien, en suivant Jésus et en vivant comme lui. La résurrection consiste à recevoir Jésus Christ. Marie et Marthe qui croyaient en Jésus ne doutent pas à cette résurrection mais la mort les éprouve. En plus les gens qui connaissaient Jésus ne s’arrêtaient pas de l’accuser «Celui qui a ouvert les yeux de l’aveugle n’a pas été capable d’empêcher Lazare de mourir.» (Jn11, 37) Jésus manifeste sa gloire en rappelant Lazare à la vie «Lazare, viens dehors!» (Jn11, 43) Son retour à la vie confirme dans la foi ceux qui doutent de la divinité de Jésus. À nous, hommes et femmes du XXIe siècle qui doutons de Dieu et de sa puissance, Jésus nous demande si nous croyons: «Crois-tu cela?» Coire en Jésus donne en avance un sens à la vie et à la mort. La foi nous donne quelques réponses aux questions fondamentales sur la vie. Elle nous procure l’espérance en cas de détresse.

            Les croyants voient autrement les événements de la vie. Le retour à la vie de Lazare est aussi pour ceux qui pleuraient sa mort. La mort n’est pas une punition et ne pas mourir n’est pas une récompense. Jésus allait mourir quelque temps après, la vie nouvelle de Lazare préfigurait sa résurrection. Celui qui ressuscite les morts ne peut pas être retenu par la mort. Cette vie nouvelle de Lazare n’est pas définitive, elle annonce le baptême où nous mourons pour une nouvelle vie. Jésus le rappelle pour pouvoir accueillir sa vie qui conduit à la gloire de Dieu.