Dimanche A12 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A12

L’amour de Dieu est incomparable à la gravité de nos fautes et de nos péchés. Il nous aime tellement que nous ne pouvons pas le comprendre. À chaque instant Dieu répond par un geste d’amour. Ne désespérons jamais, ne perdons pas courage, Dieu ne peut pas nous abandonner. Notre péché peut être grave, mais l’amour de Dieu transforme notre histoire ténébreuse en histoire d’amour. La volonté de Dieu est celle de nous sauver.

                Nous voyons des innocents qui souffrent, les guerres qui nous tombent dessus sans savoir d’où elles sortent ainsi que leurs causes prochaines ou lointaines. Des enfants qui souffrent à causes de l’irresponsabilité de leurs parents, etc. La question est de se demander pourquoi Dieu d’amour permet tout cela. La vie du prophète Jérémie est un symbole de cette souffrance des innocents. Pire encore sa souffrance vient des mains humaines. «J’entends les calomnies de la foule: «Dénoncez-le! Allons le dénoncer, celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés.» (Jr20, 10) La pire souffrance n’est pas celle qui est naturelle, ou celle liée à notre condition humaine mais celle provoquée par les autres. Celle qui vient où on ne l’attend pas par exemple, une souffrance infligée par un parent, un conjoint, un collègue, etc. cette souffrance infligée par un ami est celle que nous appelons souvent une trahison. La souffrance de Jérémie ne venait pas d’une maladie, d’une catastrophe mais de ses amis. «Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent: «Peut-être se laissera-t-il séduire… Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche!» (Jr20, 10)

                Jérémie ne peut pas faire face à ce projet criminel de la foule et de ses amis. Souvent quand il n’y a pas d’échappatoire face à un danger, on risque de tomber dans la résignation et on affirme que rien ne peut empêcher ce qui doit arriver. Comme la souffrance n’est pas une fatalité, on peut la supporter, l’éviter ou trouver un refuge. Dans ces moments difficiles de trahison et de piège, une force habite Jérémie, celle de la protection de Dieu. «Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable: mes persécuteurs (…) ne réussiront pas. Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable.» (Jr20, 11) La foi en Dieu nous sauve car elle intervient là où notre demande ou notre possibilité d’agir, s’arrête. Au lieu d’être abattu, découragé, un croyant relève la tête dans les difficultés. Jérémie ne croyait pas seulement en Dieu, il était au service du Seigneur, il était son envoyé, l’intermédiaire entre Dieu et son peuple. Être à la merci de ses ennemis serait la défaite de Jérémie et de celui qui l’avait envoyé, son message perdrait sa valeur.

                Ce qui se passe chez Jérémie ne venait pas de sa responsabilité, c’était donc la vraie persécution. Bien qu’il n’ait rien pour empêcher ses adversaires, sa confiance ne se perdait pas. Rien qui se passe dans notre vie qui n’a pas de fin. Tôt ou tard, des adversaires tombent dans l’impuissance ou ils se convertissent pour ne pas connaître une fatale défaite. Rien sauf Dieu est éternel. La pauvreté, les peines, l’injustice, la persécution, ne sont pas éternelles, il y aura un moment où elles n’existeront plus. Jésus Christ nous appelle à ne jamais céder à cause de la peur. «Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme.» (Mt10, 28) Jésus ne dit pas tout cela au hasard. Il a vu combien on peut céder sur une vérité, sur une valeur à cause de la peur des critiques, du regard des autres, et. Pour un disciple de Jésus, la vérité, le bien, la foi ne se négocient jamais. Il faut les défendre au péril de la mort.

                Jésus ne dit pas que suivre son chemin, son idéal de vie n’a pas de conséquences. Il ne nous empêche pas de souffrir, lui aussi a souffert et il est mort sur la croix. Ceux qui tuent le corps peuvent arriver à leur objectif de tuer. De toutes façons le corps est voué à la mort. Saint Paul nous dit dans sa lettre aux Romains que «La mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché.» (Rm5, 12) Si tous meurent, bons et mauvais, pourquoi se contredire à notre idéal par peur de la mort? Pourquoi ne pas défendre la vérité, la justice? Le combat est donc propre aux hommes et femmes de bonne volonté. À plus forte raison défendre ce qui est noble, ce qui tient au cœur est propre à celui qui croit en Jésus Christ, lui qui nous dit qu’en nous il y a ce que les autres ne peuvent pas toucher et qu’il faut craindre celui qui peut nous perdre.  «Craignait plutôt Celui qui peut perdre dans la géhenne à la fois l’âme et le corps.» (Mt10, 28)

            Notre âme peut mourir et pourtant on nous dit qu’elle est éternelle. Cela ne signifie pas qu’on peut exister sans âme, mais qu’on peut l’avoir morte. On peut avoir une partie de notre corps, mais sans vie. Vivre avec une âme morte consiste à vivre sans amour. Celui qui n’aime pas possède une âme morte ainsi il devient un mort vivant. Celui qui ne croit pas est un mort vivant et il est dans la géhenne ou dans les ténèbres. Mais il est possible de redonner la vie à l’âme, la parole de Dieu redonne la vie à l’âme, une parole d’amour peut redonner la vie à une âme. Dieu nous sauve de la mort de l’âme. C’est donc le péché qui tue définitivement notre âme. Dieu seul peut nous sauver de cette géhenne «gue-hinnûm» ou enfer, lieu de torture. Celui qui ne craint pas Dieu, qui tourne son dos à l’amour, à la paix et à la justice se dirige dans les ténèbres. Persister dans le mal conduit à la mort totale de l’âme. Il peut être trop tard de sortir de l’enfer où on s’est envoyé. «Soyez donc sans crainte» (Mt10, 31) dit Jésus à ses disciples. Celui qui suit Jésus, même s’il souffre, la vie ne lui est pas enlevée mais, il l’a possédée en plénitude. Cette vie, personne ne peut l’enlever.