Dimanche A3 2023 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A3 2023

Notre Dieu est fidèle. Il agit sans précipitation en suivant son ordre et sa volonté. Rien qui l’ébranle, il est tranquille et sûr de lui-même. Nous devons attendre et garder espérance, sans nous décourager car la nuit peut être très longue mais fin des fins un autre jour arrive. Le peuple de Dieu de l’ancienne alliance nous sert d’exemple dans cette attente.

            Dieu à travers ses messagers a promis un Sauveur. Le temps d’attente a été long avec des découragements de toutes sortes, les générations se sont succédées sans avoir vu le Messie promis. Les uns ont perdu courage, les autres ont adhéré aux faux dieux, d’autres se comportaient comme si Dieu avait disparu et ils se sont livrés à tous les maux sociaux et religieux: apostasie, athéisme, corruption, la vie décadente et toutes formes d’immoralité, tout était donc permis. Un petit reste a gardé la foi en Dieu et de sa fidélité. Les paroles du prophète Isaïe animent tous les peuples y compris les non juifs «Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande lumière» (Is9, 1) Le prophète promet la lumière de Dieu à tout le monde, juifs et non juifs, croyants et non croyants. Il prophétise ainsi le salut des nations. Il annonce le salut, la libération et la victoire qui comportent la lumière, la joie, la suppression du travail forcé et l’anéantissement de la guerre. «Le joug qui pesait sur lui, et la barre sur son épaule, le gourdin de son geôlier, tu les a écrasés comme au jour de Madiân.» (Is9,3)

            Qui peut ne pas se réjouir du Messie? Tout le monde cherche un libérateur, un guide, un sauveur surtout les pays qui sont assiégés par des étrangers ou par des tyrans. Mais le Messie annoncé par Isaïe est loin d’être celui qu’on attendait, mais celui qui chasse le diable et ses maux. C’est celui qui rassemble tous les hommes afin de faire d’eux une seule et unique famille des enfants de Dieu. C’est donc le Christ qui accomplit ce rôle de Messie comme le dit saint Paul en exhortant ses disciples à l’unité «Au nom de notre Seigneur Jésus Christ (…) soyez étroitement unis dans la même pensée et dans le même dessein.» (1Co, 1, 11)  En lui, l’unique est Dieu, l’unique est la foi, l’unique est le véritable baptême. C’est le Seigneur des vivants et des morts, il est le vrai Sauveur de l’humanité. Qu’est-ce qui est unique en nous et qui est consistant pour notre vie?

            En un moment précis, «Quand il apprit l’arrestation de Jean Baptiste» (Mt4, 12)Jésus commence sa mission. Ce n’est pas par casualité, il vient compléter le grand prophète qui annonçait le Royaume de Dieu. Il ne suit pas la méthodologie et le style de Jean Baptiste. D’ailleurs cela choquait pas mal de gens qui l’observaient «Pourquoi est-ce que nous et les pharisiens nous jeûnons et que te disciples ne jeûnent pas?» (Mt9, 14) lui questionnèrent un jour les disciples de Jean. Il ne commence pas n’importe comment «Il se retira en Galilée.» (Mt4, 12) C’est vraiment du sérieux: Jésus quitte tout, sa famille, son métier, sa région, ses amis. Il laissa une existence commode avec sa maman Marie qui l’aimait comme une vraie mère aime son enfant pour s’engager dans une vie mouvementée, pleine d’incompréhension, de trahison et de jalousie. Du cadre familial, il devint un homme public, sa mission est celle du Messie, il est préoccupé par une chose, le règne de Dieu. «Convertissez-vous, car le royaume des cieux est tout proche.» (Mt4, 17) Il ne commence pas n’importe où mais à Capharnaüm, une ville hétérogène et cosmopolite, habitée par un mélange des gens y compris des païens. C’était donc en Galilée des Nations dont parlait le prophète Isaïe.

            Jésus ne voulut pas faire seul sa mission, il choisit ceux qui l’accompagneront et qui le remplaceront. Selon saint Matthieu, c’est lui-même qui fait le choix alors que nous savons que les premiers disciples ont contribué beaucoup dans son choix. Il ne se situe pas dans une aventure individualiste, centrée sur son seul devenir, mais dans la perspective que son chemin propre est en lien profond avec ceux de tous les autres. Puisqu’il a lui-même pris sa place, reçue de Jean Baptiste, son prédécesseur, ses disciples seront eux aussi ses successeurs. Parmi les douze, il choisit deux fois des frères: André et Pierre, Jean et Jacques pour nous montrer à quel degré sa volonté est la fraternité entre les gens.

            Les premiers disciples de Jésus qui étaient de simples pêcheurs ont fait comme lui. «Eux, aussitôt laissant le bateau et leur père, le suivirent.» (Mt4, 22) Tel maître, tel disciple! Sa mission doit être continuée par les hommes et les femmes de tous les temps. Le Pape François nous dit que dans notre mission nous devons être préoccupés par ceux qui prendront la relève après nous. Ne pas y penser, c’est oublier que notre monde ne s’arrête pas à nous car après nous la vie continue. C’est un grand problème car en Occident la diminution du taux de natalité devient un des problèmes de l’avenir de beaucoup de pays. Jésus nous a montré l’exemple de ne pas être le début et la fin de bonne chose. Cette dernière doit toujours prospérer sinon nous n’avons pas compris le sens de notre existence. Matthieu nous donne la clé de la réalisation de sa mission «Il circulait… enseignant dans les synagogues… guérissant toute maladie et toute débilité dans le peuple.» (Mt4, 23)

            Nous sommes les nouveaux choisis et Jésus est avec nous sur notre chemin. Dans la nouvelle évangélisation si nous ne circulons pas en enseignant la Bonne Nouvelle et si nous ne chassons pas le mal en nous et autour de nous, n’attendons pas de bons résultats du règne de Dieu.