Dimanche A13 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche A13

Dans la parole de Dieu de ce dimanche, il est question d’accueillir Dieu et son envoyé. Comment accueillons-nous le Seigneur, quelle est sa place dans nos cœurs ? Est-ce qu’il ne nous arrive pas à remplacer Dieu par quelqu’un ou par quelque chose? Dieu est l’unique Seigneur, c’est lui qui doit prendre le dessus en nous et entre nous. Celui qui sait accueillir le Seigneur ne restera pas sans récompense, il sera lui aussi bien accueilli dans la gloire de Dieu.

                La lecture du livre des Rois qui nous est proposée parle de l’accueil d’un homme de Dieu ou de l’envoyé de Dieu. Sachons que n’importe qui peut être un envoyé de Dieu. Ne faisons pas de distinction dans l’accueil de l’autre. Savoir accueillir les autres surtout ceux que nous ne connaissons pas, peut être la source de notre joie. Le prophète Élisée fut accueilli par une femme de suname, très riche. Le récit ne dit pas son nom. Cela signifie que la sunamite peut-être n’importe qui. Le prophète a eu l’habitude d’être reçu  dans cette famille. «Depuis, chaque fois qu’il passait par là, il allait manger chez elle.» (2R4, 8) Une amitié s’est créée entre cette famille et le prophète.

                Jusqu’à quel niveau nous pouvons accueillir l’autre? Accueillir l’autre ce n’est pas seulement lui donner à boire et à manger. La sunamite va un peu plus loin. «Faisons-lui une petite chambre sur la terrasse; nous y mettrons un lit, une table, un siège et une lampe, et quand il viendra chez nous, il pourra s’y retirer.» (2R4, 10) Celui qu’il accueille et qu’il loge est un homme de Dieu. C’est la sunamite qui l’appelle homme de Dieu, et non Élisée qui se donne ce nom. En l’accueillant, on arrive à le connaître.  On ne peut pas connaître quelqu’un si on ne l’accueille pas. La table familiale est un lieu du partage, de la rencontre et de la découverte de l’autre. La famille accueillait Élisée et son serviteur, Guéhazi. C’était une famille riche et généreuse mais elle n’avait pas d’enfant. «Elle n’a pas de fils, et son mari est âgé.» (2R4, 14) En tout il s’agissait d’une famille sans la possibilité d’avoir des enfants. Cela touche beaucoup Élisée et son serviteur. Le prophète fait ce qu’on ne peut pas faire, il révèle à la femme la naissance prochaine d’un enfant «À cette même époque, au temps fixé pour la naissance, tu tiendras un fils dans tes bras» (2R4, 14) L’accueil de l’autre peut nous réserver des surprises. La sunamite ne tarda pas à avoir l’enfant prédit par le prophète. Dans les autres, nous pouvons donc accueillir les envoyés de Dieu et les dons de Dieu.

                Dans l’Évangile, Jésus fait une révélation aux Apôtres. «Qui vous accueille m’accueille; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé.» (Mt10, 40) Accueillir quelqu’un qui annonce la Bonne Nouvelle équivaut à accueillir Jésus Christ et son Père. Jésus nous invite à recevoir qui que ce soit qui annonce son amour.  Accueillir radicalement Jésus Christ et son message, le préférer plus que les autres. Il nous renvoie à une relation qui est au-delà des relations purement humaines. «Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi.» (Mt 10,37) Préférer Jésus, c’est l’accepter malgré le prix que cela peut demander. C’est le confesser malgré toutes les conséquences. Souvenons-nous de l’aveugle de naissance qui confessait Jésus qui l’avait guéri jusqu’à être insulté, exclu et chassé. C’est cela le suivre avec sa croix «Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.» (Mt10, 38)

                Chacun peut dans sa singularité contribuer à accueillir Jésus Christ et le faire connaître aux autres. Pour y arriver, il faut faire un effort de sortir de soi, de sa propre famille et de sa culture. Se cramponner sur soi, sur les siens nous empêche à ouvrir les horizons pour recevoir les autres et par conséquent à recevoir Dieu. Nos propres arguments ne suffisent pas et ils ne sont pas l’absolu. Une ouverture intérieure est donc nécessaire pour accueillir la foi et la partager aux autres. Une vie non partagée, égoïste est une vie infertile et stérile. Une ouverture dans la relation permet sa croissance. Aidons-nous mutuellement à grandir dans nos relations, à sortir de notre cadre familial pour construire une fraternité humaine et universelle ainsi nous serons capables de partager aux autres notre foi et notre espérance. Soutenons ceux qui s’engagent pour une civilisation de l’amour mais un amour qui est un don de soi qui prend son modèle en Jésus Christ. Un geste, si petit qu’il soit ne manquera jamais de récompense «Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis: non, il ne perdra pas sa récompense.» (Mt10, 42)

                 La sunamite en recevant le prophète Élisée et son serviteur, cela lui a donné un enfant malgré son impossibilité qui pesait sur elle pendant de nombreuses années. Jésus promet une récompense à celui qui le recevra dans ses disciples. Saint Paul nous dit que recevoir Jésus par notre baptême nous conduit à la résurrection (Rm6, 4), donc à la vie qui ne finit jamais. Soignons notre accueil dans notre quotidien. N’accueillons pas l’autre  par routine. L’autre n’est jamais une charge, il peut nous aider à surpasser un problème, une difficulté et une limite. De l’autre peut venir une espérance ou une manifestation de la grâce de Dieu. Une souffrance bien accueillie peut conduire à communier à la passion et à la mort de Jésus Christ. Que la parole de Dieu crée en nous une disposition à accueillir la volonté de Dieu et notre prochain. Amen.