DIMANCHE A4 2023 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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DIMANCHE A4 2023

Ce dimanche nous découvrons les vrais bienheureux: sont ceux qui vivent du nécessaire et qui cherchent la vraie plénitude de la vie. Cette dernière se trouve dans la foi en Dieu et non dans ce que nous possédons ou dans ce que nous sommes. Dans l’avenir ces bienheureux posséderont la paix, la douceur, la justice en abondance. Laissons-nous instruire par Jésus Christ pour acquérir le bonheur par excellence.

            Pour le prophète Sophonie, le bonheur de posséder Dieu se mérite, il ne vient pas par hasard, il est le résultat de notre engagement et de notre volonté. C’est aussi un don excellent. «Cherchez Dieu, vous tous, humbles du pays.» (So2,3) Le prophète met en exergue la vertu de l’humilité dans cette recherche de Dieu qui vaut la peine. Le résultat de cette recherche n’est pas veine car Dieu assure la protection. «Peut-être serez-vous mis à l’abri au jour de la colère de Dieu.» (So2, 3) Les humbles ne s’enorgueillissent pas, ils acceptent leur condition et ils se remettent toujours dans la main de Dieu qui devient leur défenseur. L’humilité est d’or devant Dieu, normalement elle est une qualité de Dieu qui s’abaisse pour entrer en contact avec nous, qui sommes comme la paille devant lui. Les humbles de Dieu sont souvent parmi les gens de basse situation. Malgré leur vulnérabilité, ils ont un grand esprit de survie grâce à Celui qui les protège. «Je laisserai au milieu de toi un pauvre et faible.» (So3, 12) Ce que le prophète dit n’est pas de simples paroles. Dans l’histoire lointaine du peuple de Dieu, les Chaldéens emmenèrent les juifs en captivité, ils laissèrent au pays les pauvres. Ceux qui venaient de la captivité babylonienne étaient généralement à la fois pauvres et humbles. 

            Cette catégorie des protégés du Seigneur a pris le nom de petit reste d’Israël «Ce reste d’Israël ne commettra plus d’injustice, ils ne diront plus de mensonge, dans leur bouche, plus de langage trompeur.» (So3, 13) Les pauvres de Dieu ont donc sur eux toutes les qualités qui plaisent à Dieu. Ils ont la douceur, la justice, ils comptent sur Dieu et ils ne provoquent pas Dieu avec leurs idolâtries et autres abominations d’autrefois. Ils ne mentiront pas et ils ne se tromperont pas mutuellement, comme ils avaient l’habitude de le faire. Ils sont  honnêtes et droits, des hommes de véracité et de fidélité. Leur esprit est sans ruse, leur parole est sans tromperie. Ils ont une bénédiction à cause de leur piété et leur vérité. Ils ont une paix parfaite en eux et avec leur entourage. Qui n’aura pas le goût d’être compté parmi les humbles et les pauvres de Dieu? Sûrement ceux qui ne comprennent pas l’avantage de l’être.

            Dans l’Évangile Jésus parle en détail de ceux qui font partie du petit reste de Dieu qu’il appelle les bienheureux. L’Évangile des Béatitudes est très connu en entier ou en partie par pas mal de gens. Il a été source d’inspiration de beaucoup de moralistes religieux ou sociaux, des objecteurs de conscience sans oublier des partisans de la non-violence. «Heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent, heureux ceux qui sont persécutés, ...» Les béatitudes annoncent l’engagement de Jésus Christ mais aussi celui de ses disciples. C’est une véritable révolution dans nos relations et dans notre foi au quotidien sans oublier dans notre vie personnelle et individuelle. Pour Jésus, il est possible d’être heureux tout en vivant dans des conditions objectivement malheureuses comme la pauvreté, la persécution, l’abandon, etc. Il annonce quelque chose de fondamental et non n’importe quoi. Sachons que lui-même est le bienheureux par excellence par sa perfection devant les hommes et devant Dieu son Père. «Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection» (Lc3, 22) disait la voix du ciel lors de son baptême.

            Dans les béatitudes, Jésus nous partage son expérience. C’est lui l’école des béatitudes. Il a connu la persécution, l’insulte, la calomnie, la dérision, le mépris, l’abandon, la trahison, etc. Il a fait l’expérience de la pauvreté et des larmes mais il a fait aussi l’expérience des béatitudes à travers tout cela. Il a tout assumé dans sa liberté de Fils de Dieu. Jésus ne se moque pas de nous, il nous dit que nous pouvons nous-aussi assumer, par un libre choix, la réalité quelle qu’elle soit. Le bonheur est, non pas à prendre, mais à recevoir de Lui par la confiance et l’espérance. Les béatitudes dont parlent Jésus ne sont pas seulement dans l’avenir lointain (ils seront consolés; ils seront rassasiés; ils obtiendront miséricorde, ...) Il voit aussi les béatitudes dans notre présent «Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, parce que le royaume de Dieu est à eux (…) Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, parce que le royaume des cieux est à eux.» (Mt5, 3.10) 

   Le bonheur qui nous est promis dans l’Évangile est le fruit d’un libre assentiment au réel, un assentiment qui se fait en avançant dans la vie, en passant par des caps, en franchissant des seuils de vérité. C’est le travail d’une vie en marche. Les béatitudes sont pour ceux qui se mettent en route, à la suite du Christ. C’est le résultat de ceux qui se donnent corps et âme à cause de la justice, de la miséricorde, de la pureté, de la paix, de la fidélité. Le bonheur appartient donc à ceux qui se risquent sans peur des échecs évidents où la mort peut être la source d’une nouvelle vie ou le salut des autres. Jésus et les Apôtres qui l’ont écouté enseigner cette nouvelle éthique des béatitudes ont vécu cet enseignement à 100% afin de devenir notre modèle et nos exemples. Dans l’espérance qui ne déçoit jamais entrons dans cette école des béatitudes en accueillant en nous Jésus Christ, le vrai royaume de Dieu au milieu de nous.