7ème dimanche de Pâques 2022 C — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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7ème dimanche de Pâques 2022 C

Nous célébrons le dernier dimanche de Pâques. Pendant tout ce temps nous avons contemplé l’Église naissante, ses joies avec les apparitions de Jésus ressuscité, les Apôtres qui sortaient de la peur, les conversions multiples, son extension mais aussi sa souffrance due à la persécution. L’Esprit Saint est l’élément clé qui a fait grandir notre Église ainsi que le travail acharné des Apôtres et des Anciens ou presbytres, terme grec qui donna l’origine du mot actuel de prêtre. C’est dans notre unité avec le Christ que nos communautés accomplissent sa mission d’annoncer le Royaume de Dieu.

            C’est dans la douleur que les premières communautés se sont purifiées pour devenir école de la foi et de l’espérance. C’est un chrétien convertit qui n’a pas connu Jésus Christ de son vivant qui devient le premier martyr de la foi en Lui. «Voici que je contemple les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu.» (Ac7, 56) Son nom, Étienne ou «Stephanos» signifie couronne; juif d’origine grecque, choisi par les douze comme premier diacre pour assurer l’administration des biens de la communauté chrétienne. Son témoignage était d’un grand enseignement et personne ne pouvait le rivaliser en sagesse. Aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années. Il témoigne de sa foi auprès des juifs qui rejettent le Christ. Il sait que ce témoignage le conduira à la mort. Quand il fait part de sa vision de Jésus glorieux, debout à la droite de Dieu, c’est le rejet absolu. Mais Étienne a appris de Jésus comment mourir en pardonnant «Seigneur, ne leur compte pas ce péché.» (Ac7, 60) La confession de la foi et du pardon est le propre de la vie chrétienne.

            Son témoignage est d’une grande importance surtout actuellement où dans le monde de nombreux  hommes et femmes sont persécutés pour leur foi. Son martyre est le premier et il a été suivi par des milliers d’autres plus féroces. Au lieu d’arrêter l’expansion du christianisme, ils l’ont favorisé. Tertullien (160-220) un des pères de l’Église s’étonna de la prolifération du christianisme dans le sang de ces témoins et il écrivit que «Le sang des martyrs est une semence de chrétiens.» Il faut noter que depuis le début de l’Église on dénombre plus de 40 millions de martyrs. Ce phénomène n’est pas ancien car parmi ces témoins qui ont versé leur sang, 26 millions d’entre eux ont été tués au cours du 20ème siècle.

            À côté de ces morts, il y a des centaines des millions qui ont été persécutés sans mourir mais ayant les cicatrices des tourments qu’ils ont subi. Ces victimes on les appelle des confesseurs de la foi «confessor fidei.» Ils confessaient la foi au mépris du danger que cela représentait. Actuellement, on parle de plus de 200 millions des persécutés dans le monde à cause de leur foi. Rien n’arrête le témoignage que le Seigneur attend de ses disciples. Cela montre la gloire du Christ vainqueur. Avec lui, la mort et le péché ne peuvent avoir le dernier mot. Et nous sommes tous appelés à ce témoignage de la victoire du Christ, c’est notre seul bonheur comme le dit l’Apocalypse de saint Jean «Heureux ceux qui lavent leurs robes, pour qu’ils aient pouvoir sur l’arbre de vie et entre dans la ville par les portes!» (Ap22, 14) Avec Jésus c’est un monde nouveau qui est en train de naître, un monde rempli de l’amour qui est en Dieu. Il faut que cette bonne nouvelle nous remplisse de joie et de confiance malgré les épreuves de la vie.

            Actuellement, il y a des baptisés qui ne veulent pas  reconnaître Jésus pour ce qu’il est réellement, le Fils de Dieu. Il suffit de méditer la prière de Jésus pour se rendre compte de cela «Père juste, le monde, lui, ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu.» (Jn17, 25) Pour Jésus le monde n’aime pas Dieu. Un monde qui ne reconnaît pas son créateur, c’est un drame, une tragédie sans nom, une vraie catastrophe. Ne pas reconnaître d’où on vient peut conduire au désastre et c’est ce que Jésus veut éviter «Je leur ai fait connaître ton nom et je leur ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi aussi en eux.» (Jn17, 26) Jésus le Sauveur du monde veut qu’entre nous et Dieu soit cette même relation qui existe entre eux car rien ne peut empêcher Dieu d’aimer ce monde que son Fils a aimé au prix de son sang.

            Jésus est donc préoccupé pour  nous, il pense à tous ses disciples et à ceux qui croiront grâce à leur témoignage. «Je prie pour ceux qui, par leur parole, croient en moi.» (Jn17, 20) Il prie pour que notre unité s’enracine dans son unité avec Père «Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu’ils soient en nous eux aussi, pour que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé.» (Jn17, 21) Il est difficile de croire que l’amour de Dieu habite des hommes lorsqu’ils sont divisés entre eux. L’amour et l’unité doivent se manifester dans nos vies sinon nous ne sommes que des charlatans.

            Si dans nos familles, dans nos équipes et dans nos communautés il y a des rivalités, des divisions et des désunions, cela est une insulte à l’amour de Dieu. Sans l’unité et l’amour, notre mission est inutile, elle ne peut produire aucun fruit. Jésus intercède auprès de son Père afin que nous devenions un seul corps et que nous nous aimions; ne le décevons pas et n’abusons jamais de sa prière. Au contraire, associons-nous à sa prière pour que l’Esprit Saint vienne mettre en nous l’amour dont il nous aime.