Dimanche du baptême de notre Seigneur C — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche du baptême de notre Seigneur C

Cette fête du Baptême du Seigneur clôture le temps de Noël, le temps qui nous parle de l’enfance de Jésus et de sa croissance dans la famille de Marie et Joseph à Nazareth. Nous aussi nous sommes les produits de la famille qui nous donne tout, la vie, l’amour et surtout la foi. La vie est un don précieux mais la vie issue de la foi c’est le comble de notre existence.

 Célébrons le baptême du Seigneur en nous souvenant de notre baptême qui nous a fait Fils de Dieu.

            Un dicton rwandais dit «kugera kure siko gupfa» (trop souffrir ne signifie pas mourir). Dans le découragement ou dans le gouffre du malheur, tant qu’on respire encore, il est possible de relever la tête. En exil à Babylone, le peuple d’Israël a souffert jusqu’à perdre toute espérance mais à un moment donné, à l’horizon apparaissait une lueur d’espérance grâce au souvenir de quelques prophéties et de leur expérience du passé. Mais, attention à ne pas se fier aux fausses espérances en cas de grandes épreuves où les faux prophètes prolifèrent. Le vrai sauveur des hommes ne peut pas être l’un d’eux, car chaque personne a besoin du salut, même le meilleur médecin, quelquefois, a besoin d’un autre médecin pour se soigner. Nous pouvons être des collaborateurs de Dieu mais jamais ses remplaçants. Les parents doivent comprendre qu’ils sont pour leurs enfants, les serviteurs de Dieu, ils doivent donc mener à bien leur mission.

            Pour le prophète Isaïe, celui qui délivrera Israël, son peuple, ne sera pas n’importe qui mais Dieu lui-même. Nous l’avons bien médité durant tout le temps de l’Avent qui a précédé celui de Noël «Dans le désert préparez le chemin de Yahvé, aplanissez dans la steppe une chaussée pour notre Dieu.» (Is40, 3) Le Seigneur en personne est le sauveur de son peuple, il intervient directement sans passer par un autre car le temps presse quand bien même ce temps lui appartient. Il ne se cache pas, «La gloire de Dieu se révélera et toute chair la verra pareillement» comme l’avait prophétisé Isaïe (Is40, 5). Un sauveur attendu n’utilisera jamais la violence, il agira avec douceur, humilité et respect de tous. Il arrachera l’humanité à ses maux et l’introduira dans une nouvelle vie. Celui que Dieu sauve devient donc sanctifié et il agit par amour dans ses actions, dans ses pensées et dans ses paroles. Telle est la nouvelle vie de celui qui vit dans le temps nouveau de la grâce et de la tendresse de Dieu, telle est donc la vie de celui qui est baptisé au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Saint Paul dit à Tite que cette nouvelle vie est le fruit de la grâce de Dieu «Qui nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises terrestres pour vivre  avec modération, justice et piété dans le monde présent.» (Ti2, 12) Vivre de cette manière-là, c’est cela être vraiment sauvé, c’est entrer dans la phase décisive de notre existence où il n’y a plus de temps à perdre.  

            Ce temps nouveau est celui annoncé par Jean Baptiste et que Jésus a inauguré par son Baptême. L’Évangile revient sur ce temps de Jean Baptiste et de Jésus. L’épisode ne tarde pas sur le lien de parenté qui relie Jean Baptiste et Jésus. Marie la mère de ce dernier est la cousine d’Élisabeth la mère du baptiseur au Jourdain. La renommée de Jean n’avait rien diminué de son humilité, au lieu de se comparer au sauveur comme le prétendaient ses disciples, il s’abaissait considérablement «Pour moi, je vous baptise avec de l’eau, mais il vient, celui qui est plus fort que moi, et je ne mérite pas de délier la courroie de ses chaussures; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.» (Lc3, 16) Selon Jean Baptiste, le temps nouveau est à venir même si la situation s’améliore peu à peu. Nous ne sommes pas vraiment totalement dans la grâce de Dieu tant que Jésus n’est plus dans notre vie. Être un homme ou une femme c’est parfait mais être disciple de Jésus c’est vraiment merveilleux; soyons à la fois parfaits et merveilleux.

            Jésus veut entrer en scène dans notre vie et quand il entre le ciel s’ouvre pour nous. «Comme tout le peuple avait été baptisé, et Jésus, baptisé lui aussi, Jésus était en prière, le ciel s’ouvrit, et l’Esprit , descendit sur lui sous un aspect corporel, comme une colombe.» (Lc3, 21-22) En remontant de l’eau, Jésus se met en prière, il prie son Père qui ne tarde pas à se manifester, la gloire de Dieu finalement apparaît, c’est terminer le temps des ténèbres. Nous aussi nous avons été baptisés et Dieu nous a donné sa vie, comme le dit le Ps104 (103) de la liturgie de cette célébration, «[Nous avons] pour manteau la lumière.» (Ps104, 2) Être baptisé c’est donc choisir Jésus comme Messie, c’est prier avec lui, c’est désirer connaître tout l’amour dont le Père nous aime, et lui en rendre grâce, dans la joie. Faire mémoire du baptême de Jésus Messie et de notre baptême, c’est témoigner que Dieu est amour et en témoigner en prière, en parole et en acte. C’est chercher à devenir jour après jour «Un peuple ardent à faire le bien» comme saint Paul l’enseigne et le recommande à Tite (2, 14).

            Baptisés en Jésus Christ, devenons une nouvelle créature du temps nouveau de notre relation avec Dieu et notre prochain. Passons de la mort à la vie en nous forgeant en vrais artisans de la fraternité afin de construire une famille pas parfaite mais ouverte au pardon et qui construit les ponts et non les murs de la séparation et de la haine.