Dimanche 2C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 2C 2022

Jésus Christ, l’époux de son peuple ne veut pas que ce dernier vive dans la tristesse mais dans la joie. Sa présence au milieu de nous suscite la joie, le bonheur et la communion. Lorsque Jésus est dans nos affaires tout va bien, mais s’il est absent le pire peut arriver. La présence de Jésus est symbolisée par l’amour, la justice, la miséricorde et la paix. Invitons-le pour qu’il dirige notre vie et nos actions.

            Le passage du livre du prophète Isaïe de la première lecture de ce dimanche évoque qui est le Seigneur pour son peuple et vice versa. Le peuple est bel et bien comme l’épouse et Dieu, l’époux «Comme l’épouse fait l’allégresse de l’époux, tu feras l’allégresse de ton Dieu.» (Is62, 5) Un bon époux ne se repose pas tant que son épouse et ses enfants ne sont pas en sécurité. Peut-être actuellement les choses ont-elles changé. Je me souviens un jour, deux jeunes sont venus me voir pour que je puisse aider leurs parents qui étaient en difficultés et cela les faisait souffrir. Quand j’ai approché leur père pour lui dire que ses fils souffrent de sa mésentente avec son épouse, sa réponse m’a surpris car il m’a dit qu’il ne pouvait pas se sacrifier pour eux «je me suis marié pour mon bonheur et pas celui des enfants de mon union.» Mais tant que la situation va mal  aucun n’est en sécurité. Dieu qui est pur amour, se sacrifie pour les siens «À cause de Sion, je ne me tairai pas, à cause de Jérusalem je serai sans repos, jusqu’à ce que sa victoire surgisse comme une clarté et son salut comme une torche embrasée.» (Is62, 1)

            Peut-être nous ne pouvons pas aimer comme Dieu qui nous aime tant, malgré notre infidélité et nos trahisons mais nous sommes appelés à faire un effort. L’amour n’est pas facile, c’est un exercice vital très difficile mais Dieu a envoyé son Fils pour nous mettre dans cette école de l’amour. Le problème n’est donc pas celui d’aimer comme le Seigneur mais celui de ne pas essayer de vivre cet amour que Dieu nous offre. Dieu sait que nous sommes fragiles et très limités mais il s’engage à nous transformer «Yahvé mettra son plaisir en toi,» (Is62, 4) dit le prophète Isaïe. Son amour est donc offert à son peuple bien qu’il soit pécheur. Ne doutons jamais de son Église, elle peut se transformer si elle se met à l’écoute de l’Esprit qui lui a été donné comme le dit saint Paul aux Corinthiens. Intervenons-nous pour le renouvellement de notre Église, épouse du Christ, chacun selon le don qu’il a reçu.  

            Dans les noces de Cana que saint Jean nous présente dans son Évangile et que nous connaissons bien, l’intervention de Marie, la mère de Jésus a changé le sort que cette fête allait prendre quand le vin allait manquer. Il est fort possible que les choses ne se sont pas déroulées comme l’évangéliste nous les décrit car Cana est un symbole. Voyons la présence de Jésus entouré de ses disciples, de sa mère  et de ses parents qui avaient organisé une fête ainsi que les convives qui ne le connaissaient pas. Directement l’attention va tourner discrètement vers Jésus lorsque sa maman l’informa d’un problème imprévu «Ils n’ont pas de vin.» (Jn2, 3) Le vin dans la Bible est le symbole de la joie (Qohelet 9, 7), de l’amour (Cantique 5, 1), de la vie (Proverbe 32, 6), etc. Marie ne le dit pas à son fils pour lui demander de quitter la fête et pour ne pas être scandalisé par cette situation. Ce n’est pas pour fuir devant cette incident. Il ne faut jamais fuir une difficulté mais l’affronter avec sérénité et calme. Nous ne devons pas quitter notre Église ou démissionner si nous avons une responsabilité, à cause de ce qu’on parle d’elle, mais intervenir pour redresser la situation, c’est ce que signifie l’intervention de Marie.

                En intervenant, Marie a fait ce qu’elle pouvait faire. En tout occasion, n’ayons pas peur, ne sous-estimons pas notre petit effort, faisons seulement ce que nous pouvons faire même si petit soit-il et Dieu se charge du reste. La réponde de Jésus à la demande de sa mère nous déconcerte «Que me veux-tu femme? Mon heure n'est pas encore arrivée.» (Jn2, 4) Mais sa mère le connaît bien, elle voit venir l’occasion pour Jésus de se manifester, de manifester sa mission d’envoyé de Dieu. Marie qui avait tout gardé dans son cœur dit aux servants «Faites tout ce qu’il vous dira.» (Jn2, 5) Marie connaît bien Jésus plus que n’importe qui, elle connaît le mystère qui est autour de sa naissance, elle a enfanté, elle l’a vu grandir jour après jour, elle sait qu’il lui est donné pour sauver Israël, son peuple. Avec une telle connaissance, elle est consciente que Jésus avec ses 30 ans, ne tardera pas à faire quelque chose, elle en est sûre. Jésus ne laisse pas sa mère dans l’embarras, il dit aux servants comme sa mère l’a prédit «Remplissez d’eau ces jarres (…) Puisez…et portez-en à l’intendant du festin.» (Jn2, 7-8) L’eau était devenue du bon vin. L’objectif est atteint «Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.» (Jn2, 11) Le miracle de Cana est donc pour la révélation de l’identité de Jésus à ses disciples.

                Nous voyons le rôle de Marie dans la révélation de son fils et dans la réalisation du salut des hommes. Elle est la mère de Jésus mais aussi de tous les croyants, elle est toujours présente et elle intercède pour notre humanité privée de joie. En tant qu’Église de son fils, devant tout ce qui nous attriste, ne restons pas sans rien faire, retroussons les manches, mettons-nous au travail, faisons ce que nous pouvons, Jésus par l’intercession de sa mère, fera tout pour que la joie ne manque pas dans notre vie, dans nos familles respectives et dans notre communauté.