Carême 4 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Carême 4 C 2022

Dieu est Père plein d’amour, il attend de nous la fidélité, l’amour et la miséricorde et non des sacrifices. Ses promesses se réalisent avec miséricorde sans tenir compte de notre manquement ou de notre rébellion. C’est ce que témoigne les lectures de ce dimanche du Carême dit du laetare ou de la joie de Pâques en accueillant la résurrection de l’amour dans nos vies.

                Dieu tient à ses promesses et les hébreux en étaient témoins. Il leur a promis une terre, un pays qui ruisselle du lait et du miel et malgré les péripéties du désert, le Seigneur a réalisé toutes ses promesses. Au temps voulu par Dieu, la servitude et la marche du désert sont terminées ; les hébreux entrèrent en terre promise. Du peuple nomade, il devient sédentaire avec des champs et des pâturages en abondance au bord du Jourdain. De la manne, il passe aux produits de la récolte et de l’élevage. La première fête à célébrer après leur libération fut la Pâque «Ils firent la Pâque le quatorzième jour du mois, au soir, dans les steppes de Jéricho.» (Jos5, 10) C’est inimaginable, c’est du nouveau, la servitude est terminée, il y a un passé et un présent. Grâce à Dieu un monde ancien s’en est allé, un monde nouveau s’en vient. Souvenons-nous que c’était la Pâque qui avait ouvert leur exode et c’est elle aussi qui termina leur aventure avec Dieu. La fête de Pâques nous invite aussi à passer du vieil homme à l’homme nouveau sauvé par Jésus Christ car avec sa résurrection, nous entrons dans le temps nouveau de la vie de Dieu en nous.  

                Ce temps nouveau dont nous nous réjouissons est aussi celui du pardon de Dieu en Jésus Christ qui nous renouvelle comme le dit saint Paul au Corinthiens «Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création.» (2Co5, 17) Avec le Christ, il y a un avant et un après. Ce qui doit caractériser notre vie nouvelle en Christ, c’est la réconciliation et le pardon des péchés. Christ est mort pour le pardon des péchés. Sa mort est vaine si, nous, baptisés dans sa mort et sa résurrection, nous ne sommes pas capables de faire de même. «Il a déposé en nous la parole de la réconciliation.» (2Co5, 19) Celui qui vit ce temps nouveau de Jésus Christ doit désormais être capable de se laisser réconcilier avec Dieu, avec son prochain et avec soi-même. Il ne s’agit plus de faire pénitence, ni de gémir, ni de se plaindre, mais bien d’accueillir dans notre vie le pardon et vivre comme des hommes et des femmes réconciliés avec le Christ et avec nos frères.

                Jésus Christ nous montre combien le pardon est l’être même de Dieu. Il l’explique dans la parabole du fils prodigue en nous invitant à pardonner et à accueillir notre frère qui revient dans le cercle familial ou communautaire. Dans cette parabole, il y a deux fils et leur père, mais il y a deux temps différents, ancien et nouveau. Le cadet de la famille brise l’ancien temps, il quitte la famille avec ce qui lui appartient. «Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.» (Lc15, 12) C’est douloureux mais ni le père, ni le fils aîné ne peut rien faire pour l’aider à changer d’avis et à demander son héritage du vivant de son père. La séparation, le divorce, la division, la mort souvent tombent sur nous sans pouvoir nous échapper et laissent en nous des cicatrices.

                Dans cette affaire familiale de l’Évangile, ce qui vient après est très important, le repentir du fils le plus jeune après avoir dilapidé ses biens. «Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.» (Lc15, 19) Voilà l’un de plus beau passage de cet Évangile. Ce fils introduit le nouveau temps que son aîné ne comprendra jamais. Ce père formidable est dans la joie immense de revoir son fils retourné à la vie et il l’accueille avec joie, sans revoir le passé. On dirait que c’est lui le maître de ce temps nouveau «Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds (…) mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie.» (Lc15 , 22-24)

            Le plus jeune des fils est entré dans le monde nouveau en reconnaissant seulement son péché. Ne condamnons pas le fils aîné car dans son ancien monde il a raison de se plaindre. Son père essaie de le conduire dans le temps nouveau «Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, car ton frère que voilà était mort, et il a repris la vie.» (Lc15, 31-32) Nous ne savons pas si finalement il a changé car il y a les gens qui accueillent difficilement des changements. Mais pour garder la joie familiale, il doit changer de comportement envers son père et envers son frère en l’acceptant tel qu’il est. 

            Ces deux fils ainsi que leur père de la parabole peuvent nous donner une leçon dans notre montée vers Pâques. Ce temps de Carême nous devons imiter ce fils cadet qui prend la résolution de revoir sa situation dramatique, l’éloignement de sa famille et de changer. Le père fait tout pour accueillir son cadet, sans perdre son aîné. Il fait tout pour chercher la cohésion familiale car la désunion n’avantage personne. Comme le fils aîné, souvent il nous est difficile de changer notre position, d’écouter les conseils des autres qui peuvent transformer notre vie afin de vivre la pleine communion avec notre prochain. Dans un monde nouveau apporté par Jésus Christ ce changement est nécessaire pour accueillir son salut.