Dimanche 22 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 22 C 2022

Vivre se compose d’ une série de comportements et de manières. On ne vit pas n’importe comment et la vie sociale a son organisation stricte. L’un des comportements dignes dans la société et chez un individu, c’est celui de l’humilité. Elle est une question dans la parole de Dieu de ce dimanche. L’humilité est une des qualités les plus recherchée, c’est une vertu. Selon la sagesse hébraïque, elle est une béatitude «Heureux les humbles, ils posséderont la terre, réjouis d’une grande paix.» (Ps37, 11)

                Il y a ceux qui pensent que l’humilité est un signe de faiblesse ou de lâcheté , or elle ne l’est pas. Il y a aussi ceux qui relient l’humilité à une dévalorisation de soi. Il faut différencier l’humilité et l’humiliation. Dans l’humilité on s’humilie, on s’abaisse soi-même tandis que dans l’humiliation, on est humilié par les autres et cela est inacceptable. L’humilité est une force intérieure qui rappelle que ce qu’on a, ce qu’on est. Malgré notre effort personnel, l’humilité est un don que les autres et Dieu nous offrent. Pour cela, il faut penser aux autres et non pas seulement à son soi-même et si on est croyant, il faut reconnaître qu’on dépend aussi de Dieu. Voilà pourquoi dans la première lecture, Ben Sira, en éduquant son fils, lui dit «Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser: tu trouveras grâce devant le Seigneur.» (Eccli3, 18) Cet abaissement n’a rien avec le mépris, il ne  minimise pas sa contribution personnelle ou la reconnaissance de ses qualités. Mais au contraire c’est se montrer accessible pour les autres afin de les aider à aller de l’avant.

               À l’opposé de l’humilité se trouve l’orgueil qui est une estime excessive de sa propre valeur, qui fait qu’on est persuadé d’être important ou supérieur en raison, par exemple, de sa beauté, de son ethnie, de son rang, de ses talents, de sa richesse, de sa foi, etc. On parle des trois catégories de tentation à l’orgueil, à savoir la sagesse, le pouvoir et la richesse. Ces derniers en soi, ils ne sont pas mauvais mais ils peuvent corrompre notre cœur si nous ne faisons pas un effort moral et social.

               La réalité est qu’il y a des hommes et des femmes ‘gonflés d’orgueil’, qui ont une trop haute opinion d’eux-mêmes. «Au mal de l’orgueilleux, il n’est pas de remède; car un plant mauvais a pris racine en lui.» (Eccli3, 28) L’orgueil peut conduire à l’athéisme car un orgueilleux cherche à rester suprême en niant tout ce qui est au-dessus de lui. Quand on regarde toujours de haut les choses et les personnes, aussi longtemps qu’on regarde vers le bas, on ne sera pas en mesure de voir ce qui est au-dessus de soi. L’orgueil n’aime pas la souveraineté de Dieu. Le remède contre l’orgueil est la foi inébranlable en Dieu et en sa grâce. Comme le dit l’Épître aux Hébreux, Jésus nous approche «De la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste et de myriades d’anges» (He12, 22-23) En toute humilité, nous devons reconnaître que malgré cette élévation, nous avons encore un chemin à faire pour nous réjouir en plénitude de ce don unique de Dieu. 

               Jésus est notre le modèle de l’humilité; lui le Fils de Dieu a pris notre condition. Il ne se sent pas diminuer ou gêner en étant au milieu des hommes et en se laissant toucher par des pécheurs. Il accepte avec joie nos invitations. Un jour du Sabbat «Il entra chez un des chefs des pharisiens pour prendre son repas» (Lc14, 1) nous dit saint Luc. Nous savons que les pharisiens étaient ses opposants les plus farouches mais on voit qu’il y avait quelques exceptions et Jésus n’était pas anti-pharisien, il n’excluait personne. Au milieu de nous, il est bon observateur et il est choqué par certains comportements ainsi il fait une remarque. «Lorsque tu seras invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira: mon ami, avance plut haut et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui sont à table avec toi.» (Lc14, 10)  À celui qui se sent dernier dans notre société de consommation, qu’il se sente bien car il est à l’attention de Jésus qui le regarde avec amour. On existe parce qu’on est reconnu par un autre et il faut donc s’ouvrir à lui. Il faut être disponible pour celui qui reconnaît notre existence. Il faut demeurer fidèle à la parole de son invitation et chercher à le rencontrer. Demandons la grâce de comprendre la parole de Dieu qui nous apporte l’attention et la reconnaissance de Dieu.

            «Lorsque tu fais une réception, invite des pauvres, des infirmes, des boiteux, des aveugles; et heureux  seras-tu de ce qu’ils n’ont pas de quoi te rendre! Car cela te sera rendu à la résurrection des justes.» (Lc14, 13-14) Pour Jésus, le pauvre n’a rien à rendre et il en est heureux. Étant invité, c’est comme si c’était Jésus qui était l’invité. La surabondance miséricordieuse de Dieu est ainsi annoncée. Jésus manifeste la solidarité de son cœur avec les petits et les pauvres. Il s’est identifié à eux. Quand le pauvre est ainsi reçu c’est comme s’il était reçu de Dieu. C’est ainsi que Jésus nous invite au banquet du Royaume. Il vient à nous, il nous donne une place. C’est la place qu’il nous a réservée. Nous sommes avec lui et avec les autres dans le bonheur de ceux qui sont attendus. Dieu a besoin de nos mains, de nos cœurs, de ce que nous sommes pour donner un peu de bonheur à ceux qui en ont besoin.

            Au cours de cette prière, demandons la grâce d’entendre cet enseignement de Jésus et de le mettre en pratique en accueillant dans nos cœurs et dans nos foyers ceux qui sont au bas de l’échelle dans notre société afin de nous préparer à l’accueil et à la manifestation de la surabondance infinie de Dieu.