Veillée de Noël C2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Veillée de Noël C2021

Un message tout nouveau parvient aux oreilles des bergers par un ange «Il vous est né Aujourd’hui (…) un Sauveur, qui est Christ Seigneur.» (Lc2, 11)

 Une nouvelle aventure commence entre Dieu et l’humanité. Les hommes ne sont pas abandonnés à eux-mêmes, ils savent désormais que Dieu les aime et soulage leurs misères. Dieu tout puissant ne vient pas avec sa puissance mais avec une grande humilité; un enfant sans défense, très exposé aux aléas climatiques comme le froid de l’hiver dans une étable; qui aurait cru un Dieu dans cet état mais à cause de l’amour, tout est possible pour Dieu!

Un mystère plein de mystères. Jésus, la lumière du monde naît pendant la nuit, il brille dans le cœur de ceux qui l’attendent. La nuit couvre les nations mais ceux qui marchent à sa rencontre reçoivent cette lumière «Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière.» (Is9, 1) Sans la nuit la lumière ne peut pas venir. Ce n’est pas la lumière qui précède les ténèbres mais l’inverse. Comme à la création, la lumière a chassé les ténèbres qui couvraient l’univers. Jésus est le nouveau luminaire dans les ténèbres de ce monde. Ne désespérons pas à cause des ténèbres actuelles, un rayon qui vient de Jésus apporte la clarté, il est la lumière dans le monde. Quel espoir pour ceux qui n’ont pas d’issue dans leur vie!

Le nouveau-né dans notre combat de la vie est défini comme «Prince de la Paix.» La paix manque dans le monde, dans nos familles et en nous. L’insécurité est partout et Noël nous apporte un refuge où les ennemis s’embrassent et se donnent la paix. Noël sans la paix est comme une rivière sans eau. La célébration de Noël fait cesser les hostilités et fait régner la communion et le partage. Cette paix qu’annonce la naissance d’un Sauveur n’est pas dans les traités mais dans le cœur parce qu’on signe souvent la paix en préparant la guerre, et ce qui arrive après devient désolation. Du Sauveur vient de bons conseils, des accolades, de la consolation et du soulagement. Noël est le nouveau cycle qui commence celui de la communion entre Dieu et les hommes et des hommes entre eux. Que cette nativité rapproche des frères et sœurs ennemis, des époux en difficultés ou en crise, des enfants en désunion avec leurs parents. Comme Noël unit le ciel et la terre, l’humain et le divin, qu’il unisse tous ceux qui sont en conflits que ce soient des personnes, des bandes, des tribus ou ethnies.

            Revenons sur l’humilité qui entoure la naissance de l’enfant Jésus. Jérusalem n’est pas loin mais il préfère naître à Bethléem, en dehors du luxe de la ville dans une pauvreté extrême chez des parents qui ne trouvent pas une place dans une auberge et qui n’ont pas honte de dormir dans une étable avec des animaux. Cette simplicité marquera Jésus pendant toute sa vie, ses préférés resteront des pécheurs, des veuves, des affamés, des orphelins sans défense et tous les oubliés de la société. Humainement, ces deux parents ont du sang royal de David mais leur souci n’est pas de restaurer de nouveau le royaume de leurs ancêtres mais de faire la volonté de Dieu. Leurs colons cherchaient à renforcer leur influence en recensant le peuple afin de planifier leur politique. Mais lorsque les hommes font leurs projets, Dieu ne dort pas sur ses lauriers, il pense à ceux que nos actions peuvent écraser. Au lieu de compter sur les forts, les puissants ou les riches, Dieu choisit les plus humbles pour manifester sa puissance. Tout peut être utile pour Dieu, Marie et Joseph, les parents de Jésus, sont parmi les humbles que Dieu a choisis pour la naissance de son Fils. Quelle sagesse qui dépasse notre entendement! 

Dès sa naissance, autour de Jésus gravit la simplicité, il est le premier qui va à la périphérie spirituelle et sociale. Les bergers, ceux qui n’avaient pas de résidence fixe,  ce sont eux qui reçoivent la nouvelle de sa naissance et sont ceux qui l’accueillent d’abord «Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux … l’ange leur dit … il vous est né un Sauveur.» (Lc2, 11) L’arrivée du Messie est annoncée d’abord aux simples gens considérés comme des marginalisés. Jésus apporte la joie à ceux qui sont dans la détresse, le bonheur aux désespérés ; à partir des bergers, la bonne nouvelle est arrivée à l’extrémité de la terre. Ceux qui pensent que les plus humbles sont incapables, se trompent, ils ne comptent pas sur les propres forces mais sur la force de Dieu. À la fin de sa mission, Jésus rend grâce à son Père pour cette sagesse « Je te loue, Père (…) parce que tu as caché cela aux sages et aux savants.»  (Lc10, 21) 

En Jésus Christ, Dieu s’est fait homme et il se rapproche d’eux, nous n’avons pas besoin d’intermédiaires pour dialoguer avec lui. Parlons-lui de tout ce qui nous préoccupe, de la réalité de chaque jour, montrons-lui nos peines et nos joies, il s’associe à nous pour que tout aille bien. Des associés s’entendent pour la bonne marche de leur projet. Il y a donc un grand projet de Dieu de nous sauver et il a besoin de notre collaboration pour mener à terme ce qu’il a commencé en nous. Comme Marie et Joseph, entrons dans l’amour de Dieu pour lui donner notre disponibilité afin de recréer notre humanité. Que la célébration de la naissance du Christ renforce notre fraternité et notre foi et que notre Église en soit fortifiée par l’accueil de Jésus dans nos cœurs et dans nos frères et sœurs.