Dimanche 13 C2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 13 C2022

Nous sommes invités à regarder devant et à suivre Jésus Christ notre guide. Celui qui retourne en arrière n’est pas digne du royaume de Dieu. La vie chrétienne consiste donc à nous dépouiller du vieil homme, de vieilles habitudes et d’entrer dans un monde nouveau.

            Dans le royaume d’Israël, il arriva un moment où l’abandon de la foi en Dieu ou l’apostasie avait atteint une grande allure surtout chez les élites. Le prophète Élie, et une clique de fidèles essayaient de garder l’alliance de Dieu. Le prophète reçut de Dieu la mission de choisir son successeur «Tu oindras Élisée, le fils de Chaphat, d’Abel-Mehola, comme prophète à ta place.» (1R19, 16b) Il n’a pas choisi son successeur parmi ceux qui fréquentaient les écoles des prophètes ou parmi l’élite religieuse mais un laboureur qui avait des qualités nécessaires pour mener à terme sa mission. Dieu se passe parfois de ce qui est conventionnel ou habituel pour le bien de son peuple. «Il avait à labourer douze arpents, et il en était au douzième.» (1R19, 19) Il avait mis tout son cœur, sa force à son grand travail. Il ne rechignait pas à la tâche, il apportait du soin et de l’empressement à ce qu’il faisait. Ce sont les qualités d’un homme sérieux, fidèle et diligent dans tout ce qu’il fait. Il était donc un homme complet, responsable dans ses engagements dans le naturel et le spirituel. Dieu le choisit pour une autre mission. Il y a ceux qui désirent une promotion alors qu’ils ne remplissent pas fidèlement le travail auquel ils ont été appelés, cela est une mauvaise ambition.

            «Élie passa près de lui et jeta vers lui son manteau.» (1R19, 19) Le manteau, fait de peaux de mouton ou de chèvre était l’insigne des prophètes en Israël. Ce geste de lui jeter son manteau signifiait la prise de possession comme son successeur. Quand c’est Dieu qui commande, la succession se fait tranquillement dans la joie et dans le souci de la continuité du travail bien fait. Élisée demanda une chose «Permets que j’embrasse mon père et ma mère.» (1R19, 20) Il ne regretta pas de tout laisser, sa richesse, l’habitude de son activité, le bonheur que lui donnait son exploitation. Il fit un banquet pour un adieu à sa vie d’avant «Puis il partit et alla à la suite d’Élie et fut à son service.» (1R19, 21) Pour recevoir le nouveau manteau de Dieu, nous devons nous débarrasser du vieux, nous devons abandonner notre zone de confort et nous lancer dans l’inconnu, abandonner notre sécurité. Élisée aurait pu refuser ce manteau, après tout c’était un simple laboureur, il n’était pas qualifié du point de vue religieux pour succéder à Élie. Mais il l’était aux yeux de Dieu.

            Le manteau que Dieu donne n’est pas pour la chaleur personnelle car comme le dit saint Paul «Vous  avez été appelés à la liberté. Mais pour que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns les autres.» (Ga5, 13) On est choisi par Dieu pour œuvrer à la libération des autres. Le pouvoir de son manteau de Dieu n’est pas celui d’exercer son influencer sur les autre mais de dominer le mal en lui et dans la société. Dans l’Évangile de ce dimanche, on voit que Jean et Jacques, deux frères et Apôtres de Jésus ont l’impression qu’avec Jésus, rien ne peut les toucher. Avec lui, un pouvoir leur est assuré. Ils demandent à Jésus de le faire sentir aux samaritains qui leur refusent un bon accueil «Seigneur, veux-tu que nous ordonnions au feu de descendre du ciel et de les consumer?» (Lc9,54) Mais pour Jésus, nous avons une entière liberté de l’accueillir et de le refuser en nous et chez nous.

            Beaucoup de parents me disent qu’ils ne croient pas ou qu’ils ne veulent pas conduire leurs enfants en catéchèse. Je ne les condamne pas, c’est leur choix. Même lorsque «Le fils de l’homme n’a pas où reposer la tête» (Lc9, 58), il n’exige pas de l’accueillir coûte que coûte; il se débrouille en cherchant dans «Un autre village» où on peut l’accepter. C’est à lui de séduire ceux qui peuvent le suivre et celui qui l’accepte doit laisser de côté ce qui peut le retenir voir même ce qui semble nécessaire. C’est ce qu’il révéla à celui qu’il appela qui lui demanda de le laisser aller ensevelir son père «Laisse les morts ensevelir leurs morts.» (Lc9, 60) Pour Jésus, le plus important ce ne sont pas les morts mais la vie à accueillir et à transmettre. Pour cette mission, il n’y a pas de temps à perdre et c’est un service qu’on ne peut pas remettre au lendemain. «Va-t-en annoncer le règne de Dieu.» (Lc9, 60) Comme on le dit, il n’y a pas de vacances dans la suite de Jésus.

            Dans notre mission, nous pouvons rencontrer l’hostilité. Cette dernière peut venir même de confrères dans la foi, de ceux qui sont auprès de nous, de nos collaborateurs directs ou indirects. Notre tentation est de chercher à les convaincre pour montrer que nous avons raison, que nous pouvons avancer malgré eux ou qu’ils ne peuvent rien faire pour nous. Jésus n’a pas voulu raisonner les samaritains ou leur montrer qu’il est plus fort. Il nous invite à respecter celui qui se comporte en adversaire et à aller vers un autre village s’ il lui est impossible de  rester. Dans tout cela il faut continuer à aimer en toute circonstance car les malades que nous  ne pouvons pas guérir, il faut les porter dans notre prière et les offrir à Dieu. Tôt ou tard la lumière de la nouvelle vie brillera sur eux et ils retrouverons la vie.

            Que tout au long de nos vacances estivales, nous respections tous ceux que nous rencontrons.  S’ils viennent dans nos églises, que nous leur témoignions un bon accueil comme celui que  Dieu réserve à tous ceux qui veulent le suivre.