Dimanche 24 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 24 C 2022

Dieu se montre miséricorde devant l’homme pécheur. Il déteste le péché mais il aime le pécheur. Il a pitié de son peuple et de chacun d’entre-nous qui revient vers lui. Jésus est la manifestation de cet amour de Dieu à l’homme pécheur. Il se fait proche d’eux pour qu’ils se repentent de leurs péchés et retrouvent leur intimité avec Dieu.

               Dans la vie, on ne se pardonne pas, on ne s’absoudra  jamais, le pardon vient toujours en dehors de celui qui a commis la faute. Celui-ci peut le demander ou quelqu’un d’autre peut le faire à sa place. Personne n’est donc capable de se sauver elle-même. Dans l’Exode, le Seigneur fait savoir à Moïse la corruption de l’humanité qui est la fabrication des idoles, la perdition de la familiarité et de la proximité avec Dieu, de sa nature divine et de son originalité d’être un peuple de Dieu. L’humanité corrompue fabrique son dieu au lieu d’être fabriquée par Dieu. Au désert, «les israélites se sont fait un veau en métal fondu et se sont prosternés devant lui.» (Ex32, 8) C’est en l’absence de Moïse que les israélites ont fabriqué «le veau d’or», qu’ils ont perdu tout contact avec Dieu. Ils se sentaient seuls, et ils avaient besoin d’être rassurés par quelque chose qui parle à leurs sens, qu’ils puissent toucher, regarder, à qui ils puissent parler, avec qui ils puissent ressentir des émotions. Ainsi, ils ont donc inventé leur dieu. Ce n’est donc pas nouveau que les hommes inventent leurs dieux quand ils se sentent loin du vrai Dieu. Attention, cette mentalité de fabriquer des idoles peut être présente chez les croyants sans le savoir. 

               La fabrication des idoles fait tomber la colère de Dieu. «Ma colère va s’enflammer contre eux et je vais les exterminer.» (Ex32, 10) L’affaire est très grave, Dieu ne tolère pas l’infidélité qui ne reste pas impunie. Moise tenta de faire quelque chose pour apaiser la colère de Dieu. Il intervient en faveur du peuple en rappelant à Dieu de ses bienfaits en faveur de leurs ancêtres «Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Israël, à qui tu as juré par toi-même: je multiplierai votre descendance comme les étoiles du ciel.» (Ex32, 13) Moïse, l’intercesseur, demande le pardon de Dieu pour tout le peuple au nom de la promesse qu’il lui a faite. Dans l’intercession de Moïse, Dieu est à l’écoute de celui qui le prie et tout peut toujours changer par l’action de la prière, moyen le plus sûr pour trouver le bon chemin. Ne soyons pas timorés dans nos prières, ayons vraiment confiance en leur efficacité et en la fidélité et la miséricorde de Dieu, manifestée par le sacrifice de Jésus Christ comme le dit saint Paul à Timothée «Le Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs.» (1Tm1, 15)

                Jésus s’est affiché comme ami des pécheurs. Dans son entourage se trouvait des hommes et des femmes des mœurs douteuses. «Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux.» (Lc15, 2) Il ne les approchait pas seulement, il avait pitié d’eux. Ce n’était pas leur état qui lui plaisait, il voulait les aider à changer, il voulait les introduire à un changement de vie, les conduire à la repentance. Des exemples sont nombreux de ceux qu’il a aidé à se réconcilier avec Dieu et leurs prochains: le publicain Zachée qui s’est converti et qui a donné la moitié de sa fortune aux pauvres (Lc19, 2ss), la femme pécheresse qui s’est probablement éloignée de sa vie ancienne (Lc7, 36ss). Pour Jésus on ne peut pas conduire les hommes à Dieu si on n’est pas proche d’eux et si on ne les comprend pas de l’intérieur. Le but de cette approche est pour aider les pécheurs à se convertir, ce n’est pas pour se complaire avec eux dans leur état. C’est cela le sens de la pastorale du rapprochement et de la nouvelle évangélisation que le Pape François nous propose.   
Cette façon de faire de Jésus choquait par mal de croyants surtout ceux qui se considéraient irréprochables, ceux qui se voyaient séparer du reste des mortels à cause de leur religiosité exemplaire à l’instar des pharisiens ou des scribes. «Mon Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain.» (18, 11) Un homme ou une femme de la foi ne vise pas à se distancer des non-croyants ou de ceux qui ne pratiquent pas pour les sous-estimer ou les dénigrer, il vise à apporter la joie sur la terre et au ciel. «Il naît de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent» (Lc15, 10) La mission de Jésus est donc celle d’apporter la joie là où elle n’est pas. Sa parole s’adresse aux disciples qui veulent le suivre, en annonçant les exigences que cela impliquent. Bien sûr, dans les paraboles de ce dimanche, ses paroles sont adressées aux scribes et aux pharisiens. Mais par delà eux, l’Évangile s’adresse à ceux qui veulent devenir disciples : suivre Jésus c’est marcher dans ses pas, et donc aller vers les gens dévoyés, établir des relations avec eux, les accueillir de tout son cœur. Et on ne peut pas aller vers les gens dévoyés si on donne la priorité à sa famille ou à l’argent, et si on n’accepte pas cette croix de voir sa réputation entachée.
               Efforçons-nous à rétablir nos relations avec le Seigneur. Être loin de lui est un grand danger car nous pouvons nous perdre dans les épreuves de la vie qui peuvent entraîner notre chute grave comme ce fils cadet qui a perdu toute dignité. Écoutons la voix de Jésus qui nous cherche pour nous redonner la joie d’être aimé par notre Père. Réjouissons-nous avec tous ceux qui veulent partager avec nous la foi et l’espérance d’une nouvelle vie avec Dieu et accueillons-les dans la joie et dans la paix des fils et des filles de Dieu.