Carême 1 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Carême 1 C 2022

Mercredi dernier, nous avons débuté le Carême. Une occasion donnée pour aller à la source de notre foi où tout est lancé par notre changement non seulement intérieur, mais aussi de nos habitudes, de nos actions et de nos pensées afin de devenir un homme nouveau transformé par l’amour.

 Ce premier dimanche du Carême nous invite à confesser notre foi, un don par excellence de Dieu. En dehors de la foi nous sommes livrés aux différentes tentations sans possibilité d’en sortir. Mais par la main de Dieu, nos tentations peuvent être des moments de confirmer notre victoire et notre espérance.

            Le texte du Deutéronome de la première lecture montre la foi de toujours du peuple d’Israël. Il reconnaissait qu’il était sorti de rien; d’un peuple nomade, livré à l’oppression surtout celle des égyptiens, Dieu lui avait donné la prospérité, le bonheur et «Un pays ruisselant de lait et de miel.» (Dt26, 9) Cet amour de Dieu en sa faveur ne doit pas être oublié ou ignoré mais témoigné de génération en génération. C’est un amour désintéressé, qui demande un accueil et souvent on accueille bien, ce dont on a besoin «Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions dans la misère, la peine et l’oppression.» (Dt26, 7) Devant Dieu, la souffrance n’est pas notre sort, elle peut être sur notre chemin, dans notre vie mais jamais elle ne devient notre finalité. La persécution, l’esclavage, l’oppression, la guerre peuvent être vaincus, ils ne sont pas des fatalités. 

            Dieu intervient dans notre vie et dans nos affaires mais non comme un fauteur de troubles, ni quelqu’un qui gêne mais qui veut redresser la situation. Le Psaume de la liturgie de ce dimanche l’invoque, c’est lui «Mon refuge, mon rempart, mon Dieu dont je suis sûr!» Nous ne sommes pas condamnés à mener notre vie tout seul. Non seulement nous sommes avec les autres mais aussi avec Dieu. Celui qui ignore les autres, qui veut faire son îlot, se condamne à la souffrance car nous sommes appelés à vivre en communion avec les autres. La vie familiale ou communautaire est propre à chacun d’entre nous. Mais Dieu et les autres ne peuvent pas venir vers nous ou dans ce que nous entreprenons sans notre accord.

            Souvent après un malheur comme celui de la guerre nous nous lamentons en nous demandant où était Dieu, pourquoi il a laissé qu’un tel mal se produise. Est-ce que nous l’avons laissé agir dans notre vie ou dans notre histoire? Dieu ne peut pas agir sans nous, s’il le fait, c’est pour nous appeler. Pensons à l’expérience de saint Paul, sur le chemin de Damas, Dieu en Jésus Christ intervient avec force dans son existence, mais il ne vient pas prendre les rênes de sa vie, il vient l’appeler. À partir de là, il ne mènera plus sa vie tout seul, il la mènera avec Dieu. Comme il le dit aux Romains dans la deuxième lecture «Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.» (Rm10, 13) On sent à certains moments que Dieu agit, mais jamais sans notre collaboration. Il agit dans une relation, dans une histoire dont nous ne sommes pas spectateurs mais  collaborateurs. Collaborons avec Dieu pour un monde plus juste, fraternel et pacifique.

            Dans l’Évangile, Jésus nous révèle la présence de Dieu dans sa vie. Dans la joie et dans la peine, il ne se sent jamais seul. Dieu est son refuge, son rempart dont il est sûr et c’est ce que montre l’épisode de la tentation. Il change de vie mais jamais son sens, il est toujours tourné vers Dieu qui est présent aujourd’hui comme hier et comme demain. Même dans les tentations, il ne cède rien pour son Dieu. Tout s’est passé après son baptême, c’est-à-dire après sa proclamation comme Fils de Dieu. «Rempli d’Esprit Saint (…) il fut conduit à travers le désert où ...il fut tenté par le diable.» (Lc4, ) Il n’est pas conduit par sa simple volonté, ni par son désir de faire quelque chose ni par sa propre force mais par l’Esprit Saint. Voilà un bon exemple de plaire à Dieu, celui de vaincre les tentations et de réussir un bon projet. Nous, nous sommes souvent emportés par notre seule force, notre émulation, notre orgueil et notre savoir qui sont quelque fois limités d’où l’origine de nos échecs fracassants. Jésus abandonne ce qui qui est pour nous notre force et notre rempart comme le cadre familial, le milieu habituel, le travail, l’entourage pour s’enfoncer vers le milieu inconnu, instable qui est le désert car il sait que là où toutes les forces semblent absentes, là est Dieu; il se réfugie donc dans la prière. Le Carême est un moment privilégié de la prière et du refuge en Dieu. Pour Jésus  le moment d’épreuve, de grande difficulté, de tribulation et de tristesse est donc celui de la prière.    

            Jésus montre sa foi inébranlable. Il ne se laisse pas plier quant à ce qui concerne Dieu. Il ne regarde pas son intérêt, sa renommée, ses avantages mais la reconnaissance de Dieu en tout. Il témoigne que Dieu est tout pour lui, sa vie c’est Dieu et rien de plus. Celui qui possède cette foi est capable de tout donner y compris sa vie pour témoigner cet attachement. La fidélité à Dieu se paie «Le diable s’éloigna de Jésus.» (Lc4, 13) Nous le voyons bien les tentations et les tentateurs existent, nous les expérimentons dans la vie de chaque jour. Jésus nous offre la force de vaincre. Cette force consiste à ne jamais céder à l’amour à Dieu et celui de nos frères ainsi qu’à la communion. Dieu et notre prochain sont les secrets de notre victoire. Dans ce Carême cherchons à plaire à Dieu en prenant un bon moment d’être face à face avec Dieu dans la prière et en nous adonnant à la charité qui est une forme de fidélité à l’amour dont Jésus nous a légué avant sa glorification.  Bon Carême.