Dimanche de l'Avent 4C 2021 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche de l'Avent 4C 2021

Dans quelques jours ce sera Noël, le Fils de Dieu naît dans notre vie pleine de contrastes. Sa naissance fut une bonne nouvelle pour ses parents, pour sa tribu et pour toute l’Humanité qui trouva un Sauveur. En tout cas, Noël ne passe pas inaperçu que ce soit chez les croyants et les non-croyants, il n’est pas un symbole insignifiant. Des villes sont parées de fleurs, de lumières, d’arbres de Noël, et tout le monde sait qu’il s’agit de la fête de Noël. N’est-ce pas une aubaine pour vivre sa vraie signification en toute humilité?

            Le Messie de l’Humanité n’est pas tombé du ciel. Le prophète Michée avait prophétisé que «Meshiah ou Khristos» ou tout simplement le Sauveur naîtrait à Bethléem, un village de Judée, à moins de 10 km de Jérusalem, là où le célèbre roi David était né longtemps avant. «Quant à toi, Bethléem, Éphrata, petite parmi les clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël.» (Mi5, 1) Bethléem ou Éphrata, qui signifie lieu de la fécondité était donc plein du secret divin. Ne méprisons pas les humbles et les petits car souvent ce sont les jarres raides qui regorgent de trésors. Les amis de l’archéologie peuvent soutenir cette thèse. Dieu préfère souvent les moins connus pour les faire connaître. Il va petit à petit nous faire comprendre que c’est dans l’humilité qu’il se manifeste. Ce n’est plus comme au Sinaï où il s’est manifesté dans un feu qui ne se consumait pas. Cette ancienne pédagogie de la force et de la puissance ambiante pour décrire la présence de Dieu a laissé place à la douceur et au calme pour révéler son amour.  

            Celui qui est né à Bethléem est particulier «Ses origines remontent aux temps anciens, aux jours antiques.» (Mi5, 1) Cela évoque sans doute le roi David, mais le nouveau Messie le dépassera dans sa mission «Il fera paître par la force de Dieu, par la majesté du Nom de Yahvé, son Dieu (…) Et c’est lui qui sera la Paix.» (Mi5, 3-4) On voit bien qu’en lui c’est Dieu en personne qui intervient dans l’humilité. Ceux qui doutent de la divinité de Jésus sont invités à bien lire la parole de Dieu avec beaucoup d’attention et en prêtant l’oreille à ceux qui ont découvert cette richesse incomparable. Le Fils de Dieu n’a jamais revendiqué cette grandeur de Dieu, il a tout fait dans l’humilité extrême depuis sa conception dans le sein de la Vierge Marie. Il a descendu encore plus bas jusqu’à remplacer «holocaustes et sacrifices» pour les péchés de toute l’Humanité afin de nous faire parvenir une nouvelle création. C’est ce que nous dit l’épître aux Hébreux dans la deuxième lecture. Dans son incarnation, tout se renouvelle par l’action de Dieu lui-même et un nouveau monde apparaît, celui délivré de la mort, une alliance nouvelle est donc établit entre Dieu et les hommes. Désormais c’est en Jésus Christ que le salut est passible. 

            En Jésus Christ, Dieu nous a visité. Celui qui a accueilli le Seigneur doit aussi visiter ses semblables pour le leur porter à son tour. C’est cela la mission ou l’évangélisation. Dans l’Évangile, Marie visite sa cousine Elizabeth «Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.» (Lc1, 39) On ne porte pas Jésus aux autres n’importe comment mais à travers des visites amicales et fraternelles ainsi que des services gratuits. Marie est la grande missionnaire avant l’heure, émue par sa charité elle se précipite chez sa cousine Elizabeth, pour l’aider, pensant qu’elle était âgée et avait besoin d’une aide. Elle ne pense pas à sa nouvelle dignité de mère de Dieu, elle se mit en route pensant à sa cousine car «Elle a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois.» (Lc1, 36) Porter Jésus passe à travers nos qualités humaines et nos talents ou charismes. Marie intrépide et courageuse va aider sa cousine, fatiguée par l’âge et la grossesse. La mère du Sauveur, celle «[Qui] est bénie entre toute les femmes» (Lc1, 42) se met au service d’une veille femme sans force. Quand on a en soi Jésus, le plus humble de toute la Trinité, s’humilie ou être humilié par quelqu’un d’autre n’est pas un problème mais une grâce. Cela ne diminue pas, au contraire elle fait grandir celui qui subit cette humiliation. L’humilité de Marie est semblable à celle de son fils, Jésus Christ, Dieu qui s’est fait homme.

            Marie et Elizabeth reconnaissent donc que Dieu leur a fait des faveurs incomparables. La première est la mère du sauveur, l’autre est celle du précurseur. Le Seigneur a fait partager à toutes les deux son projet de nous sauver. Elles partagent cette espérance attendue par toute l’humanité. «Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi?» (Lc1, 43) Marie savait ce qu’ attendait Elizabeth sans que cette dernière le lui révèle car l’Ange lui avait tout dit. Elizabeth, elle aussi montra à Marie qu’elle savait ce qui lui était arrivé. Dieu nous révèle ce qu’aucun être  humain peut nous révéler. Il y a une connaissance que nous ne trouvons nulle part sauf en Dieu par la foi. L’incarnation et la résurrection de Jésus nous parviennent lorsque nous nous mettons à genou et à prier.

            Au lieu de douter si Jésus est vraiment le Fils de Dieu qui s’est fait homme ou s’ il a ressuscité le troisième jour, abaissons-nous devant Dieu, il nous le fera comprendre. Sans humilité, les mystères de Dieu nous échappent complètement. Marie et Elizabeth furent des femmes d’une grande foi et Dieu leur a révélé son amour. Par Marie, demandons au Seigneur d’augmenter en nous la foi et de nous donner de plus en plus au service de nos frères et sœurs!