Dimanche 29 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 29 C 2022

Dans la Parole de Dieu de ce dimanche, il est question de la justice de Dieu. Cette justice nous conduit à la persévérance dans la foi. Un chrétien ne doit jamais être déconcerté par le silence de Dieu ou l’attente de sa manifestation. Sa réponse arrive tôt ou tard pour consoler ceux qui espèrent en lui. Persévérons dans la prière et dans la charité, Dieu répond de toute façon car il est fidèle.

               Essayons de vivre de la Parole de Dieu pour la savourer et non pour la prendre à l’envers. Dieu n’aime pas la guerre et il ne soutient aucun de ceux qui utilisent les armes pour tuer les autres, son message est celui de la paix. Ceux qui invoquent ciel et terre, les anges et les archanges pour vaincre leurs ennemis en les supprimant sur la face de la terre, ne sont pas avec le Dieu de toute bonté et miséricordieux. La première lecture veut nous faire comprendre que celui qui est fortifié par le Seigneur et investi dans sa force, est en mesure de résister à ses ennemis. Les ennemis redoutables de l’homme ne sont pas nécessairement ses adversaires mais souvent ses propres passions. Parce que comme une armée, tous nos anciens défauts reviennent nous harceler, nous faire la guerre. Dans ce cas, il faut compter sur le Seigneur «Quand Moïse tenait la main levée, Israël était le plus fort» (Ex17, 11). Jésus Christ, notre nouveau Moïse et vrai Aaron, est dorénavant dans le ciel, intercédant pour les siens. Et ses mains ne sont jamais lasses comme le dit saint Paul (Rm8, 34; He7, 25).
               L’issue de la bataille de Rephidim pour les israélites ne dépend pas de la force des combattants mais de leur foi en Dieu. Dans le récit de l’Exode Josué nous enseigne à travailler, et Moïse soutenu pas son frère Aaron à prier. Soutenons-nous dans la prière et luttons contre les forces du mal en nous et autour de nous. Pour vaincre, saint Paul nous donne une stratégie efficace. «Demeure ferme dans ce que tu as appris» (2Tm3, 14) Timothée avait appris de saint Paul, la Parole de Dieu et la connaissance de Jésus. Il était donc son fils dans la foi. La foi est une armée pour vaincre toutes les guerres. Grâce à la foi, un croyant est équipé «Pour faire toute sorte de bien» (2Tm3, 17), il est aussi pardonné de ses péchés. Il reçoit la certitude de sa réconciliation parfaite avec Dieu et l’assurance d’être devenu un enfant de Dieu. Il est passé des ténèbres à la lumière comme le dit saint Jean «À tous ceux qui ont reçu [Jésus ou la lumière], il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu à ceux qui mettent leur foi en son nom. Ceux-là sont nés, non pas du sang, ni d’une volonté de chair, ni d’une volonté d’homme, mais de Dieu.» (Jn1, 12-13) Celui qui prie et qui a confiance en Dieu ne perd pas son temps.   

Jésus encourageait les siens à progresser dans la prière. Il propose une parabole «Pour montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans cesse et sans se décourager.» (Lc18, 1) Il donne à ses disciples l’exemple d’une pauvre veuve qui, à force d’insistance, obtient justice d’un juge «Qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes.» (Lc18, 2) Ce juge lui fait droit par égoïsme et pour être délivré de son importunité. Inflexible qu’il était, il changea d’avis à cause de l’infatigabilité de la veuve qui lui disait toujours «Rends-moi justice contre mon adversaire.» (Lc18, 3) Si la veuve de la parabole sait  importuner le juge inique au point de le faire fléchir et d’obtenir satisfaction, combien plus notre prière d’intercession trouvera dans le cœur de Dieu notre Père un accueil juste et favorable. Jésus nous promet que la prière tenace trouvera toujours satisfaction. Cette constance est la qualité essentielle pour celui qui s’engage sur le chemin de la prière. Il n’est pas difficile de prier, mais le problème s’annonce lorsque notre prière devient un monologue ou quand notre demande n’est pas exaucée. Alors tout risque de s’arrêter y compris la perte de la foi. Jésus nous exhorte à ne pas abandonner mais à progresser. Ce n’est pas parce que Dieu n’écoute pas, tout simplement il veut vérifier notre persévérance. 

On peut avoir  raison de se décourager et de céder face à la lenteur d’avoir ce qu’on désire. Je me souviens, en 1994 au Rwanda, j’étais séminariste, je commençais à approfondir ma foi en Dieu. Sauver in extremis, lors du génocide, une jeune fille de mon âge qui était sur le point de mourir à cause de  ses blessures, nous devions la secourir pour éviter le pire. Activement j’ai invoqué ciel et terre pour l’aider mais le Seigneur ne répondait pas. Je me suis demandé à quoi sert de crier à un Dieu qui n’écoute pas lorsque nos forces sont épuisées. J’ai arrêté mon imploration devant ce Dieu muet et absent. Heureusement que la jeune fille qui souffrait n’avait pas arrêté de se confier à la volonté de Dieu. Un peu après, nous avons trouvé l’aide que nous cherchions. Dieu m’a montré qu’il ne faut pas être emporté par la gravité de la situation pour exiger son intervention et il a répondu à cette fille qui malgré ses blessures n’a pas cessé de prier. Récemment, je lui ai demandé d’où elle tirait la persévérance de croire encore quand Dieu ne répondait pas, elle m’a répondu que lorsqu’on n’a plus rien, mieux vaut se résigner et rester positif tout en continuant à espérer. Cela donne  la force car se révolter ne fait que s’achever inutilement.

Ne cherchons pas à imposer nos conditions pour croire car ce n’est pas Dieu qui est à notre service mais nous. Montrons-nous pauvres pour être enrichis par sa miséricorde. C’est cela avoir confiance en lui et garder la foi que nous devons préserver jusqu’à son retour. «Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera t-il la foi sur la terre?» (Lc18, 8) La question reste en suspens pour que chacun donne sa réponse. Donne-nous Seigneur la foi qui nous fortifie dans le quotidien de notre vie car des épreuves nous assènent de toute part.