Dimanche de l' Epiphanie C 2022

            Il faut lire le texte de la première lecture du prophète Isaïe dans son contexte historique. Les juifs étaient divisés entre ceux qui vivaient en exil et ceux qui étaient restés dans le pays, ni les uns ni les autres étaient dans le bonheur mais dans la tristesse. Ceux qui étaient dans le pays souffraient de l’oppression extrême de leurs envahisseurs étrangers qui crevaient les yeux de certains hommes pour éviter une révolte intérieure. Leur vie était comme une nuit ténébreuse. Pour les exilés, la tristesse était aussi évidente, ils étaient vraiment dispersés au vrai sens du terme. Le soleil était comme s’il avait arrêté de briller pour ce peuple. Ils voyaient très lointain presque impossible leur retour à Jérusalem. Tous se demandaient quelle sera la réalisation de la promesse que Dieu leur avait promise.  Le prophète Isaïe, pour susciter l’espérance de ce peuple éprouvé annonce les paroles de consolation «Debout Jérusalem! Que brille ta lumière! Car elle vient ta lumière et la gloire de Yahvé se lève sur toi.» (Is60, 1) C’est encourageant parler de la lumière lorsque ce sont les ténèbres qui couvent le lieu. 

            La lumière est l’image de Dieu. Elle est plus importante pour la vie bien même que dans la chaîne des êtres, il y a ceux qui préfèrent les ténèbres mais la lumière n’est pas inutile pour eux. La lumière a été adorée dans plusieurs cultures. Dans cette liturgie de la fête de l’Épiphanie, la lumière est considérée comme guide et notre guide par excellence, c’est Dieu, la lumière qui ne connaît pas de déclin. La lumière rassemble au moment où les ténèbres dispersent, elle éclaire et elle oriente ceux qui marchent «Tous se rassemblent, ils viennent vers toi, tes fils arrivent de loin, et tes filles sont portées sur la hanche.» (Is60, 4) Cette prophétie d’Isaïe, on l’applique à Jésus qui rassemble ceux qui sont perdus dans la vie à cause de diverses contradictions. C’est lui le grand roi qui visite son peuple (Lc1, 68) et son royaume. Il est le grand  rassembleur et guide des peuples, de tous ceux qui veulent marcher dans la liberté et la justice, en plein jour comme ceux qui célèbrent une victoire ou un triomphe.

            Dans l’Évangile, Matthieu veut nous faire comprendre que la lumière divine rayonne sur l’enfant Jésus et elle guide ceux qui veulent le voir, le rencontrer et l’adorer. Ceux qui sont très attirés par la découverte de Jésus ne perdent pas le chemin qui mènent vers lui. C’est ce que nous montrent l’épisode des roi mages. En eux se trouvent tous les hommes de toutes les nations qui ne restent pas dans leurs forteresses ou richesses, qui ne campent pas sur leurs certitudes, sur leurs doctrines ou idéologies mais qui se mettent en marchent pour découvrir Celui qui donnent la véritable vie et la victoire sur la mort. L’Évangile des rois mages nous invite à devenir des chercheurs de Dieu. Mais en bien méditant cet Évangile, nous comprenons finalement que c'est toujours Dieu qui, le premier, cherche l’homme! C’est là le sens de l’étoile, c’est Dieu qui prend l’initiative «Car nous avons vu son étoile au Levant et nous sommes venus nous prosterner devant lui.» (Mt2, 2) Laissons Dieu inspirer nos cœurs, guider notre vie et gérer notre temps. Évitons de prendre Dieu comme celui dont on s’occupe lorsqu’on n’a rien d’autre à faire. Le service aux autres et à la  communauté n’est pas uniquement pour ceux qui sont en retraite ou des personnes sans emplois, c’est un choix comme tant d’autres.

            Cherchons Dieu avec passion, mais sans exclure les autres en les intéressant, en leur expliquant ce qui nous hâte. Les rois mages n’ont pas eu peur de Hérode qui était sanguinaire car ils avaient vu une étoile. Malgré ce qui peut nous terroriser sachons que Dieu n’est pas derrière, nous ne l’avons pas dépassé, il est devant nous, il faut continuer la route et aller de l’avant, à sa rencontre. La foi en Dieu est une aventure qui demande de vaincre des risques et des périls. Actuellement la difficulté la plus grave est celle du manque de bons témoignages de certains croyants. Quelquefois, ils sont très exigeants, hypocrites et récalcitrants comme Hérode et ses grands prêtres et ses scribes. Mais rien qui empêchera le soleil divin de briller pour guider les rois mages qui cherchent le Seigneur. «L’étoile qu’ils avaient vue au Levant les précédait, jusqu’à ce qu’elle vint se placer au dessus de l’endroit où était l’enfant.» (Mt2, 10)

             À l’exemple des rois mages, offrons à Dieu notre temps, notre préoccupation sans oublier ce que nous avons et ce que nous sommes. «Ils lui offrirent en dons de l’or, de l’encens, et de la myrrhe.» (Mt2, 11)  Tout cela symbolise leur pouvoir, leur avoir, leur espérance et leur louange qu’ils veulent faire parvenir jusqu’à Dieu. Comme le dit saint Paul aux Éphésiens, les mystères de Dieu sont notre héritage. Il est temps de nous réjouir de l’espérance de la foi que nous avons reçu et que nous devons révéler à ceux qui ne l’ont pas encore rencontrée. Que cette année nouvelle nous apporte la joie de vivre en étant de vrais chercheurs de Dieu en marchant ensemble, guidés par Jésus Christ, la lumière éternelle du Dieu Vivant.