Dimanche 5 C 2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Dimanche 5 C 2022

Chaque baptisé a sa propre mission de libérer les autres. Nous ne pouvons pas les libérer si nous-mêmes nous ne le sommes pas car on ne donne que ce qu’on possède. Si nous avons la vie éternelle, nous l’offrons à nos proches, c’est-à-dire, nos parents, nos amis, nos compagnons de travail, etc. Contaminons-nous de l’amour de Dieu les uns les autres. Montrons Jésus Christ, c’est lui qui nous libère.

            Devant les menaces qui pesaient sur le royaume de Juda, les autorités concentraient leurs efforts dans les stratégies purement humaines en oubliant ce que Dieu avait fait pour eux dans le passé. Toutes les solutions à nos problèmes ne sont pas à chercher dans nos capacités, l’homme est capable de beaucoup de choses mais pas de tout. La tentation actuelle est de croire que nous pouvons tout régler et que Dieu peut aller « se faire foutre » ailleurs, qu’il n’a plus de place dans notre vie. Le progrès qui ignore la foi en Dieu, ne peut pas nous garantir un avenir meilleur. C’est donc le danger actuel avec les stocks d’armes de destructions massives ou la contamination de l’environnement avec le réchauffement climatique qui est un grand problème planétaire. Imaginez-vous un fils qui devient puissant et riche et qui oublie son père et sa mère, cela ne plaît à personne, il ne sert d’aucun modèle.

             Le prophète Isaïe dénonce cette mentalité de se passer de Dieu en rappelant à son peuple sa grandeur «Saint, saint, saint est Yahvé des armes!Toute la terre est pleine de sa gloire.» (Is6, 3) Pour le prophète, Dieu est incomparable aux rois, sa puissance est inimaginable. «Je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé, les pans de son manteau remplissaient le temple.» (Is6, 1) Dieu est capable de nous protéger et d’ailleurs c’est ce qu’il a promis à ses fidèles. Il nous sauve de la mort et de tout ce qui peut nous tenir esclave: comme la haine, la tristesse, l’angoisse, la jalousie, l’égoïsme et j’en passe. Il faut donc savoir ce que Dieu donne et qu’aucun être peut donner comme l’amour, la paix intérieure, la plénitude de la vie. Mais tout cela ne vient pas en nous et dans le monde sans notre engagement. Voilà pourquoi le prophète a entendu cette voix «Qui enverrai-je? Qui sera notre messager?» (Is6,8) Comme Isaïe, disons au Seigneur «Me voici, envoie-moi» (Is6, 8) pour dire aux hommes et aux femmes de notre monde que c’est toi qui est notre vie et personne d’autre.

            Dans l’Évangile, Jésus cherche ceux qu’il envoie pour annoncer au monde la Bonne Nouvelle. Jamais Jésus ne dit simplement, me voici je viens vous dire que c’est moi le Messie et que j’ai besoin de vous pour l’annoncer aux autres, si vous ne m’écoutez pas c’est votre affaire. Avec cette méthodologie on ne peut pas attendre de bons résultats dans la mission. Pour réussir dans notre mission nous devons emprunter ses pas et sa manière de faire. Il est dans la foule, il vit avec elle, il fait route pour rencontrer les gens mais surtout il est fidèle à sa vocation, il n’arrache rien de son identité et de sa confiance au Seigneur et ce que cela implique. Dans cette confiance, il enseigne la foule et il se mêle à ce que font les gens «Quand il eut fini de parler, il dit à Simon: Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche (…) ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer.» (Lc5, 4.6) Avec Jésus nous réussissons et notre joie devient immense.

            Mais cette pêche miraculeuse est un signe. Les collaborateurs de Jésus sont bien connus, il s’adresse d’abord à une équipe, à un groupe de gens ayant un métier propre, des pêcheurs. Ils sont là fatigués, épuisés et sans doute déçus, découragés par le temps passé en mer pour rien. Pierre et ses compagnons trouvent encore le courage d’écouter, d’entendre, de répondre à un appel et de repartir. «Chef, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole je vais lâcher les filets» (Lc5, 5) dit Pierre à Jésus. Malgré tout, ils font confiance; malgré tout, ils donnent encore de leur temps, de leur vie. Ils ont confiance, ils ne perdent pas leur espérance car quelqu’un leur demande de ne pas abandonner sans la garantie de réussir, c’est une nouvelle aventure qui recommence. C’est cela la vie, on tombe mais le lendemain il faut se relever pour continuer le combat de vivre. Tôt ou tard, suite à la parole de quelqu’un qui nous demande d’avancer la réussite et la joie sont possibles «Et l’ayant fait, ils capturèrent une multitude nombreuse de poissons, leurs filets se déchiraient.» (Lc5, 6)

            Dans cette pêche, nous voyons la mission de l’Église qui dépasse totalement la force humaine. C’est une activité des hommes et des femmes mais qui sont au service de Jésus. «Pierre et les autres firent signe à leurs associés dans l’autre bateau de leur venir en aide.» (Lc5, 7) À partir de cette expérience inattendue, ils remarquent que leur service a été porté secours par le service de celui que Pierre appelle Seigneur, en kurios, une traduction de JHWH ou Dieu en hébreu. «Sors d’auprès de moi, Seigneur, parce que je suis un homme pécheur!» (Lc5, 8) Pour Pierre, celui qui lui donne l’espoir de jeter encore les filets, en filigrane c’est Dieu «Laissant tout, ils le suivirent.» (Lc5, 11)

            Suivre Jésus suppose avant tout de le rencontrer et de  le reconnaître. On le suit pour se sauver et sauver les autres en les retirant du gouffre du désespoir, de l’échec, de la tristesse, et de la mort. Soyons pécheurs d’hommes et sauvons-les de toutes misères. Amen.