Pâques 1 C2022 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Pâques 1 C2022

En ce jour de Pâques, nous chantons avec joie que le Christ est ressuscité des morts, qu’il est sorti vivant du tombeau sans peut être bien comprendre ce mystère de la résurrection. La vie au delà de la mort fut une révélation tardive chez les Hébreux. Vaincre la mort, se débarrasser d’elle était impossible dans toutes les cultures. Un dicton rwandais dit «Impongano y’urupfu ni ukubyara», cela veut dire qu’il faut avoir des enfants pour que la mort lorsqu’elle se présente puisse trouver un candidat en préservant les autres ; c’était cela pouvoir la gérer. En ressuscitant, Jésus nous montre que la victoire sur la mort est possible.

            Après la passion et la mort de Jésus, ses amis se sont retirés dans la tristesse. Ce qui s’est passé fut une tragédie, une mort atroce qu’une personne comme Jésus ne devait pas subir. Toujours en deuil, sans se rendre compte de rien, au grand matin du premier jour de la semaine «Marie Madeleine se rend au tombeau.» (Jn20, 1) La mort de Jésus est encore vive en elle. Malgré l’endroit et les ténèbres, car il faisait encore sombre, elle n’a pas eu peur, elle était courageuse. C’est le signe de l’amour qu’elle avait pour Jésus, l’amour donne la force et le courage. Une chose inattendue retint son attention «La pierre a été enlevée du tombeau.» (Jn20, 1) Elle n’avait pas peur du lieu, ni des ténèbres et voilà, elle eut peur de la disparition de Jésus. Ça fait mal ne pas connaître la tombe d’un parent ou ne pas trouver son cadavre. Imaginez le chagrin de tant des familles qui perdent les leurs pendant des conflits et des guerres ou dans les catastrophes naturelles sans voir au moins leurs cadavres. La peur saisit Marie Madeleine qui trouve un tombeau vide. Elle veut partager de ce qu’elle venait de constater avec quelqu’un. Les premiers à voir furent les apôtres. Cela montre leur unité et leur complicité autour de Jésus, c’était vraiment un bon groupe ou une famille.

            Marie Madeleine trouva Pierre et Jean et sa réaction fut la suivante «On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé.» (Jn20, 2) Les deux autres, eux aussi ne comprennent rien mais, ils ne restent pas les bras croisés, sans rien faire, ils vont vérifier si réellement «On a enlevé le Seigneur de son tombeau.» Qui pouvait enlever Jésus du tombeau? On comprend bien que Marie Madeleine pensait d’abord à ceux qui l’avaient tué donc aux opposants de Jésus. D’ailleurs ils ont répandu partout que ses disciples l’ont volé pour fausser le mystère de la résurrection. Jean qui arriva avant Pierre n’entra pas mais il nota un détail «Il s’aperçoit que les linges sont posés à plat.» (Jn20, 5) Il ne s’agit pas d’un vol car celui qui vole n’a pas d’intérêt à tout ranger. Pierre entra lui aussi dans le tombeau «Il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire, (…) non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.» (Jn20, 6-7) Pierre constata ce que Jean venait de constater. Jean qui était dehors, lui aussi entra «Il vit, et il crut.» (Jn20, 8) C’est Jean qui croit le premier à ce que Jésus leur avait dit «Il fallait que Jésus ressuscite d’entre les mort.» (Jn20, 9) Croire à Jésus ressuscité est un don que seule l’Écriture nous offre. Inutile de faire des fouilles archéologiques ou vérifier si la raison est capable de le saisir mais lire et méditer la parole de Dieu à la lumière de l’Esprit. On ne lit pas la parole de Dieu seulement pour le goût de la lecture  mais pour étancher la soif spirituelle.  

            La nouvelle de la résurrection va tomber dans les oreilles des premiers disciples qui sortent de leur cachette et Jésus ne tarda pas à se manifester à eux. Paul le dit clairement à Césarée chez le centurion de l’armée romaine «Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester (…) à des témoins que Dieu avait choisi d’avance.» (Ac10,40-41) Ainsi débute les témoignages de la résurrection de Jésus. Le temps de Pâques qui commence depuis ce dimanche de la résurrection de Jésus est celui des témoignages. Ses témoins vont faire arriver cette bonne nouvelle jusqu’aux limites du monde. Le témoignage de la résurrection de Jésus est une obligation pour susciter la foi car «Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés.» (Ac10, 43) En d’autres termes la foi en Jésus donne la vie que la mort ne peut pas enlever. Pour saint Paul «Le Christ est notre agneau pascal qui a été immolé.» (1Co5, 7) C’est donc lui qui a pris nos péchés pour nous sanctifier. Ainsi en le confessant nous sommes purifiés de la perversité et du vice  afin de vivre dans la droiture et dans la vérité. La belle aventure de Jésus avec ses disciples ne s’est pas terminée avec sa mort sur la croix, elle recommence au matin de Pâques.

            Les premiers chrétiens méditaient la résurrection de Jésus à partir de l’Écriture et des témoignages de ses apparitions sans peur de cette foi qu’ils confessaient. Témoignons la vie nouvelle en Christ, son amour, son pardon, sa joie si réellement l’Esprit Saint nous l’accorde. Les Apôtres ont témoigné la résurrection non par fanatisme en Jésus mais parce qu’ils l’ont vu vivant et ils ont cru en son enseignement. Rien ne pouvait les arrêter car ils ne doutaient pas. L’Esprit Saint avait chassé la peur en eux. Ils étaient devenus des créatures nouvelles car en ressuscitant, Jésus leur a donné la force de vaincre tous les dangers. Nous avons la joie d’apprendre que la mort n’a pas le dernier mot sur les disciples du Christ que nous sommes. Mais notre joie ne doit pas être gardée en nous, au contraire, elle doit être annoncée pour que ceux qui souffrent dans leur âme et dans leur corps sortent  du désespoir à l’espérance.