Carême 2 C 2022
Ce Dieu tant miséricordieux attend de nous une seule chose, notre confiance. Dans l’attente de la Pâque éternelle, offrons au Seigneur notre vie, il ne nous manquera rien.
Abraham a eu toutes les faveurs de Dieu «Qui le lui compta comme juste». (Gn15, 6) Dieu conclut une alliance avec Abraham. C’est une alliance particulière entre Dieu, fidèle et un homme infidèle mais cela montre la confiance du Seigneur envers les hommes. Nous sommes infidèles mais Dieu nous offre une autre chance. «Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux s’empara d’Abraham, une sombre et profonde frayeur le saisit. Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les quartiers d’animaux.» (Gn15, 12.17) Chaque jour, nous dormons et nous nous réveillons, une nouvelle chance nous est offerte par le Seigneur qui nous aime tant. Ainsi chaque matin, une création nouvelle commence, le Seigneur nous offre cette chance, ne le décevons pas. Comme Abraham, croyons en Dieu et gardons en lui confiance jusqu’au bout, même dans le doute, le découragement et l’angoisse.
Faire confiance en Dieu est notre unique espérance car sans cela notre avenir est incertain. Nos pères dans la foi ont traversé des épreuves en s’appuyant sur cette confiance en Dieu. Le Psaume 26 le dit «Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte? Le Seigneur est le rempart de ma vie, devant qui tremblerais-je?» Mais l’espérance indéfectible nous la trouvons dans le message de saint Paul aux Philippiens «Notre cité se trouve dans les cieux; d’où nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transfigurera notre corps de misère en le conformant à son corps de gloire.» (Phil3, 20-21) En d’autres termes notre unique espérance c’est Jésus Christ, la gloire éternelle de Dieu. Cessons de nous tenir comme maître de notre vie et offrons-la chaque jour à Jésus, c’est lui qui la comblera de sa gloire.
Sortons du sommeil de la peur et de la mort en découvrant que la vraie vie nous la recevons de Dieu lorsque nous acceptons qu’il nous transfigure. C’est ce que nous révèle l’Évangile de la transfiguration du Christ devant ses trois apôtres, Pierre, Jean et Jacques. Pas devant tous les apôtres car Jésus préfère une relation intime mais chacun est appelé à cette intimité, il n’exclut personne qui veut vivre une relation particulière. La transfiguration ou transformation de notre existence nous devons la vivre dans notre quotidien. «Maître, il est bon que nous soyons ici; faisons donc trois tentes... » (Lc9, 33) L’apôtre Pierre a voulu se mettre à l’écart du monde et de ses problèmes mais cela ne lui a pas été donné. C’est au sein de notre communauté que se réalise notre transformation. C’est dans la rencontre avec le Christ, l’unique Fils de Dieu que nous embrassons la vraie vie et la joie éternelle, c’est-à-dire qui ne se terminent jamais.
En Jésus Christ, notre immortalité a été révélée. Sur la montagne de la transfiguration «Moïse et Élie apparus dans la gloire» (Lc9, 30-31) Sans Jésus, il est difficile aux hommes de découvrir qu’une autre vie existe. Sans lui nous ne voyons que des tombes autour de nous et nous passons notre existence terrestre dans le chagrin des nôtres qui nous ont quittés. Au-delà de la mort, nous entrons dans la gloire de Dieu ainsi le Seigneur se manifeste dans notre pauvre corps. Mais cette manifestation de Dieu n’apparaîtra jamais en nous dans l’au-delà si nous ne la vivons pas dans notre quotidien en suivant Jésus.
C’est à la suite du Christ que l’homme est transfiguré et illuminé par la Gloire de Dieu. C’est encore en gardant les commandements de Dieu et en méditant sa Parole que chacun de nous est capable d’être transfiguré et d’entrer dans la gloire de Dieu. Mais c’est en prenant la croix du Christ que la gloire se manifeste en nous car c’est à Golgotha, dans l’abandon et le refus de toute provocation et de toute violence que la gloire de Dieu s’est manifestée en faisant tomber les pseudo-gloires. Chrétiens, nous devons être illuminés par le Christ pour montrer la gloire de Dieu et son amour. C’est en nous imprégnant souvent de la parole de Dieu et en recevant le Corps du Christ que nous serons en mesure de témoigner que la gloire de Dieu dépasse toutes les pseudo-gloires qui nous attirent.
Le Carême est le temps de monter avec le Christ vers sa Pâques, c’est-à-dire vers sa mort et sa résurrection. Ne perdons pas notre temps à vivre seul nos épreuves, nos problèmes et nos difficultés. Sans Jésus Christ notre montée ne nous amène nulle part sinon dans la tristesse, dans l’angoisse et dans le chagrin. Pierre, Jacques et Jean ont prié avec Jésus est le résultat a été la gloire de Dieu qui les couvrit. Dans la prière avec Jésus, le manteau de Dieu nous protège ainsi nous devenons les êtres célestes ou les citoyens du ciel, terme employé par saint Paul dans sa lettre aux Philippiens. La prière nous pousse à sortir de nos préoccupations pour vivre avec Dieu qui nous renvoie chez les nôtres afin de témoigner d’où vient notre force. Puisque nous avons cru à la résurrection du Christ et son ascension dans la gloire de son Père, vivons avec l’espérance de le rencontrer un jour. Mais en attendant, profitons du temps présent en nous débarrassant de toutes souillures qui nous retiennent loin de l’amour, de la justice et de la paix véritable.